07/01/2025
J4-5-6 : UNE YOGIE EN INDE
C'est drôle comme la notion temps se transforme. Difficile de dire si une minute s'est écoulée ou dix jours. Depuis Udaipur, j'ai le sentiment d'avoir vécu cent expériences et émotions différentes. À commencer par mon premier trajet en bus de nuit, une expérience à la fois plaisante et inconfortable, mais incontournable en Inde.
Pour rejoindre le bus, on a dû faire face à des négociations interminables avec les rickshaws (tuk-tuks), s'arrêter dans un restaurant plutôt douteux pour dégoter un en-cas pour le trajet, et profiter d'une dégustation inévitable de chaï (chaï partout, tout le temps, à toute heure de la journée). On monte dans notre bus à 20h30 pour une nuit qui s'annonce agitée.
À bord, il y a 16 couchettes, dont la nôtre. On se prépare à passer 14 heures dans 1,5 mètre carré à deux, en espérant réussir à dormir malgré nos corps qui se soulèvent à quelques millimètres, voire parfois plusieurs centimètres au-dessus de la couchette. Dormant à l'arrière du bus, autant vous dire, qu'on a particulièrement ressenti chaque rebond.
Je ne suis pas sûr d'avoir vraiment dormi, mais la nuit a été bercée par les bruits de la route, les échanges en hindi, les ronflements, les téléphones qui sonnaient, les klaxons, et les arrêts toutes les quatre heures pour aller aux toilettes (ce qui, il faut l’avouer, n'était pas pour déplaire). En toute honnêteté, l’expérience n'était pas si désagréable ; on était tous dans le même bateau, entassés dans nos petites couchettes à la recherche de quelques moments paisibles, acceptant ce qui se passait ou pourrait se passer.
À notre arrivée au fort de Jaisalmer, on a rencontré Kamal, une rencontre qui va rapidement devenir importante pour notre séjour ici. Il va nous aider à trouver notre logement, à passer une nuit dans le désert dans le calme, à l'écart de la civilisation (une expérience rare dans un pays tel que celui-ci), et à partager de beaux moments de complicité.
Je continue à être bouleversée et challengée par les interactions, les paysages, les odeurs, les transitions parfois violentes, et l'histoire chargée des territoires et des réalités..
