07/06/2023
Toffa, né dans les années 1850 et mort en 1908, est un roi (« dă ») de Porto-Novo (« Hogbonou »). Son règne (1874-1908) fut marqué par une alternance d'alliances et de conflits avec des voisins militairement puissants et expansionnistes, royaume de Dahomey, Angleterre et France. À sa mort, Porto-Novo est annexée par cette dernière et rattachée à la colonie du Dahomey.
Fils du roi Sodji (1848-1864), Toffa doit s'exiler à Tori puis à Lagos lorsque Mikpon s'empare du pouvoir en 1864. Les Anglais l'incitent à reprendre son titre par la force mais Toffa transige. Toffa se rend à la cour d'Abomey où il est bien accueilli par Da-Da Glélé Kini-Kini, roi du Dahomey. Mési succède à Mikpon en 1872 mais lorsqu'il meurt à peine deux années plus t**d, Toffa revient à Porto-Novo avec 200 soldats du Dahomey, chasse le prince Sogningbé qui s'apprêtait à prendre la succession et est sacré roi le 16 septembre 1874[2]. Pour prendre ses distances avec son trop puissant voisin et aussi parce qu'il se méfie des Anglais qui ont soustrait Dangbo et Kéténou à sa suzeraineté, Toffa signe en 1882 avec les Français un protectorat[3].
Aidé par l'armée française, Toffa conquiert Dangbo et Kéténou dont le roi, Houngbo, est déporté à Goré[2].
En 1889, le Dahomey lance un raid contre Porto-Novo, Toffa se replie et la cité et son palais Honmè sont pillés. Dès lors, Toffa se range définitivement dans le camp français : Porto-Novo sert de base à la première et à la seconde guerre du Dahomey de 1890 à 1894. Toffa fournit en particulier environ 2 000 porteurs, qu'ils recrutent de gré ou de force. Les Français lui versent une prime pour chaque porteur[4]. Après la victoire, les Français offrent le trône en bois doré d'Abomey à Toffa qui ajoute à sa titulature (abobo) « maître de Béhanzin », le dernier roi du Dahomey[5],[6].
Après la naissance de la colonie française du Dahomey, Porto-Novo garde officiellement son indépendance mais elle la perd peu à peu dans les faits, ce qui entraîne Toffa à proteste