01/26/2023
J’ai eu la chance de suivre en prénatal une maman extraordinaire, une battante mais par-dessus tout une amie de longue date. Cette femme extraordinaire à donner naissance, à une magnifique princesse, le 16 décembre dernier. Son histoire ne s’est pas déroulé, mais alors pas du tout comme elle souhaitait, comme c’était supposer arrivé… Elle m’a fait l’honneur de me partager le récit qu’elle a écrit pour raconter son histoire d’accouchement. Dans sa grande générosité, elle souhaitait que je vous la partage également :
« "On t'as arraché à moi", j'ai enfin les mots pour le décrire, plusieurs jours après ta naissance.... Vendredi, 19h, on se présente à l'hôpital pour le début du déclenchement, pose du ballonnet, pour des raisons médicales. Si j'avais su, je n'aurai pas eu la même journée. On se présente en obstétrique mon conjoint et moi, on doit nous tester pour la Covid étant donné que nous avons tous les deux nouvellement des symptômes grippaux. Jusque-là, ça va on nous avait déjà expliqué les procédures. Je dois commencer le monitoring avant la pose du ballonnet. Ce n'est pas la première fois que j'en fais et je sais que bébé est zéro coopérative pour ça. J'entre donc seule dans une salle de fortune aménager au début de la pandémie sans mon conjoint en attendant les résultats des tests Covid. Bébé n'est effectivement pas coopératif, son petit coeur bat un peu vite. Finalement on fait entrer papa après un peu plus d'une heure dans cette salle. La gynécologue de garde vient tenter de poser le ballonnet, pire expérience à vie, pour le moment! La douleur est presque insoutenable. Puis le résultat tombe, positif à la Covid. Je suis stressée, c'est mon premier bébé et je ne sais pas à quoi m'attendre, je suis malade et on vient de me faire extrêmement mal, je peux comprendre que le battement de coeur de mon bébé ne soit pas optimale. On me transfère enfin dans une chambre d'obstétrique pour continuer le monitoring et pas 5 min après que mon conjoint soit parti chercher les valises, on entre dans la chambre en m'annonçant que je n'ai pas le choix et que je dois aller en césarienne d'urgence. Je veux attendre mon conjoint, mais on commence déjà à m'expliquer la procédure, les risques, on me présente les membres de l'équipe qui seront présent, je suis là physiquement, mais mentalement je ne comprends pas, tout va beaucoup trop vite. Mon conjoint revient, enfin et moi, je le vois et je fonds en larmes. Il ne peut pas venir avec moi, Covid oblige. On me prépare et je le laisse seul, derrière moi... J'aurai tant aimé qu'il m'accompagne, qu'il me tienne la main et qu'il soit tout simplement présent. Je sors, traverse le couloir en larmes. On arrive à la salle d'opération, on m'explique la procédure et me dis quoi faire, j'obéis sans plus ni moins. On me pique, je ne sens plus que le haut de mon corps à partir de mes clavicules et je tremble. On me dit que c'est normal, que c'est les médicaments qu'on m'a injecté. Au fond de moi, je sais que je tremble de peur, de peine et de rage. 23h28, je l'entends. Celle qui aura été mienne et mienne seule pour les 39 dernières semaines. On me l'arrache, on me l'extrait du corps sans plus de cérémonie, on me la montre une fraction de seconde à peine, moi qui suis myope et qui ne porte pas mes lunettes, je vois au loin une petite boule rose en pleurs, j'aurais tant aimée te tenir dans mes bras ma fille, si tu savais. Puis, elle quitte la salle sans moi, seule avec des inconnus qui prendront soin d'elle. On termine avec moi, on referme le temple qui t'aura fait grandir, sans m'adresser un mot, une parole. Je suis là, seule et vide, on t’a arraché à moi. Je finis par retourner dans la chambre où mon amour, ton père, m'attends. Tu es déjà là depuis quelques minutes déjà, pas tout à fait 2h. Il t'as vue, te regarde et ne peut même pas te toucher ni te prendre. Ça nous brise le cœur. Je ne comprends pas encore tout ce qui vient d'arriver. On finit, après un peu plus de 2h, à te mettre dans mes bras, puis à mon sein. On finit notre séjour dans une chambre isolé, la visite des infirmières et médecin seront les seules auxquelles j'aurai droit. Je ne leur enlève rien! Avec tout ce branle-bas, je n'ai pas réalisé tout ce qui c'était passer, c'est aller si vite, trop vite. Tu es un bébé tellement désirée et aimer qui méritait une plus belle entrée que ça ! Ce qui devait être l'un des plus beaux jours de ma vie s'est transformé en cauchemars dont je peine de me sortir! Presque 4 jours plus t**d, enfin à la maison, je m'effondre en larmes sous la do**he, de peine, de colère et de rage ! Je réalise tout d'une claque et ça fait mal, tellement mal! J'enrage, je souffre et je t'aime de plus en plus chaque jour. Pour mettre la cerise sur ce sundae qui déborde déjà trop, une césarienne ret**de la montée de lait, on ne m'avait pas avertie et maintenant, je dois te voir être nourris par autre chose que moi, et ça fait mal à mon petit cœur de maman pour la première fois! On t’a arraché à moi ma fille, de force, mais je te reprendrai au bras de tous pour tout le reste de ma vie! »