
04/24/2025
QUAND JE ME PARLE, MAIS QUE JE NE ME VOIS PAS
Hier soir, j’ai vécu quelque chose que je n’oublierai jamais.
Je parlais à mon amoureux.
Je lui racontais une grande nouvelle.
Quelque chose qui me fait vibrer jusqu’à l’os.
Un rêve qui prend forme. Un projet sacré.
Je pleurais de gratitude dans la journée.
Et le soir…
je lui partageais ça.
Mais mon regard…
… ne le regardait pas.
Mes yeux fixaient un point ailleurs.
Je parlais. Mais j’étais fuyante.
Je disais ma vérité…
sans la soutenir du regard.
Et ce matin, j’ai compris.
J’étais en dissociation de moi-même.
J’étais là, mais pas toute là.
Ma voix parlait,
mais mon corps ne vibrait pas avec elle.
Et tu sais ce qui s’est passé?
Mon verre de contact gauche —
celui du féminin, de la créativité, de la vulnérabilité —
a roulé derrière mon œil.
Il a quitté l’iris.
Comme un voile qui se retire.
Comme si la vie me disait :
"Regarde. Regarde vraiment."
Je ne voyais plus clair.
Je sentais une gêne, un inconfort.
J’ai fouillé mon œil pendant 30 minutes.
Et ce n’est que lorsqu’il est sorti comme une larme,
que j’ai compris…
Je m’étais perdue dans mon propre partage.
J’avais fui la pleine puissance de ce que je vivais.
Et tu sais quoi?
Ce verre de contact plié sur lui-même, au bord de ma joue…
c’était moi.
Pliée. Retenue. Floue.
Depuis toute petite, j’ai appris à parler sans déranger.
À m’exprimer… sans trop exister.
Et là, alors que je touchais ma vérité,
je me suis encore, un instant,
cachée à moi-même.
Mais aujourd’hui, je ne veux plus juste parler.
Je veux regarder, soutenir, incarner.
Je veux que ma voix, mon regard, mon cœur et mon corps
marchent ensemble.
C’est ça, la vraie présence.
Et c’est aussi ça…
l’amour de soi.
Johanne, Sirène des Océans