
07/25/2025
Comprendre la résistance au changement : une question de survie, pas de volonté
Nombreux sont ceux qui expriment le désir de changer, d’aller mieux, de sortir de schémas douloureux. Pourtant, malgré les efforts, les rechutes surviennent, les blocages persistent. Ce phénomène n’est ni un signe de faiblesse ni une preuve de mauvaise volonté : c’est une réponse neurologique profondément enracinée.
Le cerveau humain n’a pas pour priorité votre épanouissement, mais votre survie. Et pour survivre, il s’appuie sur ce qu’il connaît. Il privilégie le familier même lorsqu’il est nocif car ce qui est prévisible est perçu comme plus sûr que ce qui est nouveau.
Le changement, en tant qu’expérience inconnue, est interprété comme un danger potentiel.
Ainsi, lorsqu’une personne amorce un processus de transformation, son système nerveux peut activer des signaux d’alerte : anxiété, doutes, repli, sabotage. Ces réactions ne sont pas irrationnelles : elles sont biologiques.
Un cerveau ayant été confronté à des blessures affectives ou à des environnements instables ne recherche pas spontanément le bien-être. Il recherche la répétition de ce qui lui est familier : le conflit, le rejet, l’hypervigilance émotionnelle…
Le bonheur, quant à lui, est perçu comme étranger, donc potentiellement menaçant.
Derrière chaque résistance au changement, il y a une stratégie de protection. Le système nerveux s’efforce de maintenir un équilibre, même dysfonctionnel, tant qu’il est perçu comme « sécurisé ».
Pour évoluer, il ne suffit donc pas de “décider” d’aller mieux. Il faut engager un travail de rééducation profonde du système psychocorporel.
Cela implique :
– de restaurer une sécurité interne,
– d’enseigner au cerveau que la stabilité émotionnelle n’est pas dangereuse,
– de créer, dans le corps, des expériences nouvelles de sécurité, d’amour et de réussite.
Changer, c’est d’abord rassurer le système nerveux.
Ce processus demande du temps, de la répétition, et un cadre contenant. Mais il est possible. Et il est profondément transformateur.
Lors d’un prochain article, et afin de mieux comprendre ces fonctions, il faudra que je vous parle de notre cerveau reptilien (qui regroupe les structures les plus archaïques de notre encéphale) et qui nous pousse sur un mode binaire…