05/19/2025
Aujourd’hui le taux d'infertilité atteint 16%.
En 1984 il était de 5,4 %.
À ce rythme, si le taux d’infertilité continue d’augmenter de manière linéaire au même rythme qu’entre 1984 et 2025, l’humanité pourrait théoriquement devenir totalement infertile vers l’année 2350 soit dans 325 ans.
Un sondage réalisé pour l'ACIQ (association des couples infertiles du Québec) en 2015 a démontré qu'environ 40 % des 18-35 ans avaient eu recours à des services de procréation assistée ou avaient quelqu'un dans leur entourage qui s'était tourné vers des traitements médicaux.
Bientôt… nous pourrions être confronté à la réalité que notre descendance ne pourrait plus être possible de manière naturelle.
Pourquoi en sommes-nous rendus là ?
Autrefois, la santé reproductive n’était pas isolée du reste de la vie, elle faisait partie d’un équilibre global entre le corps, l’esprit, la nature et le spirituel. On croyait que le corps devait être fort, pur et bien nourri, que le mental devait être calme et en paix, le spirituel devait être aligné avec les intentions de conception et que le couple devait être en harmonie ou du moins soutenu par la communauté et la famille.
Dans de nombreuses traditions, il existait des régimes spécifiques pour préparer la conception.
Dans la médecine traditionnelle chinoise,
on favorisait les aliments qui tonifient les reins lié à l’énergie vitale et reproductive, comme les bouillons d’os, les haricots noirs, les dattes, le sésame noir.
En inde,
dans les traditions ayurvédiques, les couples prenaient des plantes et préparations régénératrices, notamment le shatavari ou l’ashwagandha, et suivaient une diète nourrissante avec du ghee, des épices douces et des plats chauds.
Dans les cultures autochtones,
des aliments sacrés riches en nutriments étaient consommés; foie, œufs, fruits de mer, baies, parfois associés à des jeûnes ou des rituels de purification.
Les femmes et les hommes utilisaient des herbes pour tonifier leur fertilité; achillée millefeuille, ortie, framboisier pour préparer l’utérus. Ils consommaient également maca et ginseng pour le tonus sexuel. Les plantes purgatives ou dépuratives étaient utilisées pour « nettoyer » le corps avant conception. Et souvent, ces plantes étaient accompagnées de prières, de chants, ou d’une intention posée.
Dans plusieurs autres traditions,
on se baignait dans des rivières ou des sources sacrées, on jeûnait ou méditait pour recevoir la guidance des ancêtres ou esprits, on utilisait de la fumée ; encens, sauge, copal pour nettoyer l’énergie et on faisait des offrandes à la terre ou aux divinités de la fertilité.
La fertilité n’était pas une affaire strictement individuelle. Souvent les femmes âgées, guérisseuses et sages-femmes accompagnaient les jeunes femmes dans des enseignements de passage. Des cercles de femmes permettaient de transmettre la sagesse menstruelle, sexuelle et parentale. Les hommes aussi étaient guidés pour devenir de futurs pères à travers différents rites de passage, éducation spirituelle.
Dans l’Égypte ancienne,
la fertilité était bénie par la déesse Hathor. Les femmes consultaient des prêtresses ou lisaient des papyrus médicaux qui contenaient des remèdes à base de miel, dattes, huile, etc.
Dans la Grèce antique,
on priait Asclépios ou Artémis, et des bains, des massages à l’huile, et des herbes étaient utilisés.
Pour les Maya,
la grossesse était sacrée et précédée de rituels pour aligner les futurs parents avec le cosmos. Des prêtresses guidaient les couples.
En résumé, dans les ères anciennes, préparer la venue d’un enfant, c’était honorer la vie avant même qu’elle ne commence. Équilibrer corps, âme et esprit. S’inscrire dans un lien communautaire, naturel et cosmique.
Autrefois, concevoir un enfant était un acte sacré, enraciné dans des pratiques ancestrales où la préparation à la vie se faisait bien avant la conception.
Et si le chemin vers une fertilité plus naturelle passait par une reconnexion à ces savoirs oubliés ?
Voici quelques suggestions de pistes simples.
Privilégier une alimentation vivante, colorée et nourrissante, riche en bons gras, protéines complètes, minéraux et légumes racines.
Réintroduire des aliments ancestraux ; bouillons maison, œufs de qualité, foie bio ou de petits animaux, graines de sésame, dattes, baies sauvages.
Éviter au maximum les perturbateurs endocriniens ; plastique, produits ménagers chimiques, cosmétiques industriels.
Boire des infusions de plantes qui soutiennent le système reproducteur ; ortie, framboisier, achillée, trèfle rouge.
Offrir à son corps des moments de repos réel. Du sommeil profond, des pauses sans écran, des massages, des bains tièdes aux herbes ou au sel.
Explorer une cure douce de nettoyage du foie ou des intestins (avec accompagnement si besoin), pour éliminer ce qui freine l’élan vital.
Prendre le temps de poser une intention claire autour de la venue d’un enfant. Pourquoi maintenant ? Que souhaitons-nous lui transmettre ?
Allumer une bougie, écrire, chanter, créer un petit autel ou espace sacré pour méditer sur cette transition vers la parentalité.
Se reconnecter aux cycles lunaires ou au rythme des saisons pour harmoniser son énergie avec celle du vivant.
Créer ou rejoindre un cercle de femmes ou d’hommes pour partager, apprendre, se soutenir dans le chemin vers la conception.
Aller à la rencontre de sages-femmes, doulas, herboristes, thérapeutes qui respectent le rythme du corps et les élans du cœur.
Valoriser les savoirs intergénérationnels. Écouter les récits des aînés, recueillir les traditions familiales, et transmettre aux plus jeunes.
Cultiver sa fertilité, c’est aussi danser avec le vivant au quotidien, prendre soin de ses émotions, de ses relations, de sa joie.
Et si nous redevenions les jardiniers de notre propre terre intérieure ?
Et si, à l’image de nos ancêtres, nous reconsidérions la conception non pas comme un projet médical, mais comme un rituel sacré de reliance à la vie elle-même ?
Il n’est pas trop t**d. Il n’est jamais trop t**d pour ralentir, se rappeler, et choisir une autre voie, celle qui écoute, qui sent, qui accueille, et qui honore.