07/07/2025
Quand le deuil périnatal bouleverse tout un monde intérieur
Il n’y a pas de vocabulaire assez vaste pour exprimer la perte d’un bébé. Souvent pas de date officielle pour souligner ce chagrin, pas de rituel offert ou reconnu. Parfois, il n’y a même pas de regard posé sur cette douleur. Et pourtant, quand un tout-petit s’en va trop tôt, c’est tout un monde qui s’effondre pour une famille.
Parce que, dès le projet même de fonder une famille, on commence à imaginer, on commence à aimer. Cela se concrétise avec l’apparition du petit +. On rêve d’une apparence, d’un prénom, d’une chambre, d’un avenir. Le cœur et l’esprit prennent de l’avance sur le corps et un lien se tisse bien avant le terme.
Mais un jour, tout s’arrête.
Brutalement.
Sans crier gare.
Comme une voiture lancée sur l’autoroute qui percute un mur de plein fouet, la vie fauche les rêves sans prévenir. Le deuil périnatal, peu importe à quel moment il survient, bouleverse jusqu’au plus profond de l’âme. C’est un deuil intime, souvent silencieux, mais qui est néanmoins très réel.
- Perte de grossesse précoce, trop souvent banalisée, mais qui interrompt brusquement les rêveries des premières semaines;
- Perte de grossesse tardive, alors que le lien est plus tangible, le ventre plus rond et les rêves plus concrets;
- Interruption de grossesse (médicale ou non), qui force des choix impossibles à faire dans des contextes parfois tragiques;
- Mort in utero, alors que l’on pensait enfin toucher la vie du bout des doigts;
- Décès néonatal, dans les jours ou semaines suivant la naissance, parfois imprévisible, parfois après un combat acharné.
Quel que soit le moment de la perte, la rupture peut être brutale.
On ne pleure pas seulement un enfant. On pleure aussi les projets rêvés, une identité parentale en devenir, des liens à créer, des souvenirs à bâtir. C’est un avenir qu’on ne connaîtra jamais qui est pleuré.
Ce genre de perte est difficile à expliquer, encore plus à partager. Les gens fuient parfois par maladresse. L’entourage tente de rassurer, de consoler avec des phrases qui, sans le vouloir, minimisent :
« Tu es encore jeune, tu en auras d’autres »
« C’est la nature qui fait bien les choses »
« Un de perdu, 10 de retrouvés »
…
Mais ces mots, dits avec bonne intention, laissent souvent les parents dans un silence encore plus profond. La vie continue autour, le monde reprend sa course, et pendant ce temps, les parents, eux, tentent simplement de survivre. Ils marchent avec une peine immense, invisible aux yeux du monde.
Accompagner le deuil périnatal, c’est offrir un espace où la douleur a le droit d’exister. C’est reconnaître que même s’il n’a vécu que quelques semaines, quelques heures ou seulement à l’intérieur de sa mère, ce bébé a transformé un cœur (ou plusieurs). C’est accueillir les larmes, la colère, la culpabilité, le vide, le silence. C’est permettre la parole à ceux qui désirent s’exprimer, créer un rituel et honorer la place qui revient à ce petit être aimé qui a filé à la vitesse d’une étoile. C’est d’accepter que chaque deuil est unique, valide et légitime, qu’il soit vécu dans les larmes ou avec un sourire nostalgique.
Ce qui compte, c’est d’être accompagné avec humanité, sans pression, sans jugement, dans le respect du rythme de chacun, pour réapprendre doucement à vivre, à respirer à nouveau. Pour apprendre à se reconstruire autour de cette épreuve, sans l’effacer.
As-tu vécu ou accompagné un deuil périnatal? Ton histoire pourrait réconforter quelqu’un qui vit la même traversée.
Si tu portes encore cette douleur au fond du cœur, sache que tu n’as pas à la porter seul(e). Je suis là et je t’écoute.
Christine
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