12/13/2024
Dans quelques jours c'est le solstice d'hiver.
Nous passons de l'élément Métal (poumon/gros intestin/lâcher prise) à l'élément de l'Eau.
Le solstice d'hiver c'est le moment le plus sombre, c'est la nuit la plus longue de l'année, mais c'est aussi l'instant où la lumière refait surface.
Après la mise à nue de l'automne, le lâcher prise sur le connu, commence la marche dans l'inconnu. C'est comme marcher dans le noir. Dans le noir je n'ai pas le choix que de laisser aller mes projections du monde, mes projections sur le monde, et alors, j'apprends à réellement accueillir ce qui est présent.
L'émotion liée à l'eau est la peur. Quand on réussit à rester avec la peur, et que malgré cette peur on continue à avancer dans l'inconnu, on développe notre sagesse.
L'inconnu c'est ce potentiel qui sommeille en nous, dans ces profondeurs à découvrir.
Or, le défi qui tisse notre légende personnelle est que ce sont dans ces mêmes profondeurs que sommeillent les démons qu'on ne veut souvent pas voir ou revoir. Alors, nous restons en surface se coupant du chemin vers notre propre sagesse.
Dans notre corps, rester en surface se traduit par rester au-dessus de notre diaphragme, ce mur intérieur qui sépare notre conscience (coeur) de notre potentiel (rein). Les symptômes physiques associés pourraient être souffle court, mental agité, anxiété. On dit que le coeur perd ses racines (les racines du coeur ce sont nos reins). Les décisions sont alors difficiles à prendre. C'est de cette façon que le statu quo se maintient, que les paradigmes demeurent et que l'on répète les même patterns sans fin. On dit alors que l'évolution se fait de manière horizontale: on change de partenaire, on change de travail, mais finalement ce sont toujours les même processus qui se répètent.
L'hiver c'est la saison où la/le héros mythologique descend dans les profondeurs de l'enfer pour en ressortir avec un trésor après avoir vaincu les démons. Elle/Il est alors complètement transformé-e. L'évolution a lieu sur un plan vertical, sur l'axe Ciel et Terre, car on a transcendé les peurs. C'est une réelle transmutation en profondeur, un changement de paradigme individuel.
Collectivement nous avons tendance à fuir la noirceur, à éviter la profondeur. Les relations demeurent superficielles, et même la lumière est devenue artificielle.
Nous avons peur de nous-même, peur d'aimer, peur d'avoir peur. Les humains s'épuisent et courent, mangent, boivent, essayant vainement de fuir un vide qui ne peut se remplir que si nous acceptons de le laisser vivre.
Laisser - être - le vide.
On s'oublie soi-même et on fuit l'être dans le faire. Faire faire faire. Même si ça ne fait plus vraiment de sens.
La noirceur n'est pas mon ennemie. Elle me permet de voir les étoiles. De voir l'infini dans le vide. Et de percevoir les plus fines particules de lumière. Dans la noirceur je développe l'écoute, c'est pour cela qu'en médecine énergétique, les reins s'ouvrent aux oreilles (d'ailleurs nos oreilles ont pris la forme de nos reins pour nous rappeler ce mystère). Écouter le silence intérieur, révéler mon potentiel intérieur. Recevoir.
Le soleil nous prend par la main, pour descendre en nous-même. C'est normal de se sentir fatigué. Laissons donc tranquille la fatigue. C'est elle qui nous aide à ralentir, à arrêter. Respirer. Relaxer. Prendre soin. Être.
Être.
Et Apprivoiser le silence et la richesse de la solitude.
Pour recevoir de soi.
Au solstice d'hiver, le soleil descend jusqu'à ensemencer la terre. L'hiver, la terre devient une graine.
Alors je te souhaite un solstice tout doux avec toi-même. Je te souhaite d'aller prendre soin tout au fond de toi-même de tes petites graines de lumière.
Et moi je fais à mes patients à partir de maintenant les points d'acupuncture d'alignement avec la nouvelle saison, pour faire converger nos énergies avec les énergies célestes et terrestres.
Avec amour
An Phuong…