02/06/2025
La naissance d’une sensation corporelle
1.Un changement soudain. Un froid. Une absence. Un regard qui ne répond pas. Une tension qui ne s’explique pas.
L’enfant ne pense pas encore en mots, mais son corps réagit :
cœur qui s’accélère,
expiration qui se bloque,
estomac noué,
muscles qui se figent.
Il ne sait pas ce qu’il se passe, mais il comprend : "Quelque chose ne va pas."
2. Puis vient l’émotion
Face à cette sensation, l’émotion surgit. Elle est brute, sans filtre :
la peur : "Est-ce que je vais être abandonné ?"
la tristesse : "Pourquoi on ne me voit pas ?"
la colère : "Pourquoi on me fait ça ?"
Mais souvent, cette émotion n’est pas accueillie.
Les adultes minimisent, se justifient, ou ne voient rien.
Alors l’enfant intériorise :
"Si on ne m’écoute pas, c’est que ce que je ressens est de trop.3. Le corps fabrique un scénario
Ne pouvant pas comprendre ni exprimer ce qu’il vit, l’enfant commence à créer une logique interne :
"Si je fais tout bien, on va m’aimer."
"Si je me fais oublier, je serai tranquille."
"Si je me montre fort, je ne serai plus rejeté."
Ce scénario de survie devient un programme automatique, que l’enfant répète inconsciemment, pour éviter de revivre la douleur de l’origine.
4. Le réflexe devient un rôle… puis un masque
Avec le temps, cette stratégie devient un rôle :
le gentil qui ne dérange jamais,
le fort qui n’a besoin de personne,
le responsable de tout,
le clown pour être aimé…
Ce rôle finit par se confondre avec l’identité.
Et plus t**d, l’adulte ne sait même plus qui il est sans ce rôle.
5. Ce rôle finit par faire souffrir
Au début, ce rôle protège. Mais ensuite, il emprisonne :
Il empêche d’être spontané.
Il coupe des émotions vraies.
Il alimente la fatigue, les doutes, la peur de ne pas être assez…
Et c’est là que le complexe se manifeste pleinement :
C’est la répétition d’un schéma figé, mis en place pour survivre, mais devenu inadapté à la vie adulte.