30/08/2021
Urgent!
Je suis Stanley Kouassi. De nature discrète, je parle à visage découvert aujourd’hui car je porte la grande douleur de la perte de ma mère Mme Okine Paulina dans des conditions dramatiques et inacceptables. La négligence du personnel des urgences et une grosse défaillance de la pharmacie du Chu de Angré ont arraché ma mère à notre affection. J’ai mal car cette brave femme, v***e depuis mes 11 ans, s’est battue seule pour faire de moi ce que je suis et je n’ai même pas eu le temps de lui redonner tout ce qu’elle méritait... Ce qui est arrivé à ma mère ne doit plus arriver à personne d’autre et c’est le sens de mon combat.
Voici LES FAITS: Dans la nuit du lundi 16 Aout au mardi 17 Aout 2021,ma mère diabétique se retrouve avec un taux de glycémie anormalement élevé, après plusieurs tours et appels infructueux faute de places dans 4 à 5 cliniques aux alentours de la maison (terminus 81-82), je me résous vu l’urgence à l’emmener au Chu de Angré pour ne pas perdre plus de temps. J’avais un mauvais pressentiment et la suite des événements confirmera ce que je ressentais. En empruntant le chemin du Chu de Angré, je venais sans le savoir de signer “l’arrêt de mort” de ma mère et je m’en veux encore aujourd’hui ... Une fois à l’intérieur du Chu de Angré, nous informons le personnel qu’il y a un cas d’urgence diabétique. La prise des premières constantes se fera plus de 10mn après notre arrivée, par un jeune infirmier pendant que ma mère est toujours dans le véhicule,faute de brancardier 😔. Après des minutes d’attente à l’extérieur des urgences, je suis autorisé à rentrer au service des urgences du Chu de Angré pour les premières formalités d’usage, pendant ce temps ma mère est toujours dans le véhicule près de 20 mn après son arrivée au Chu de Angré. Une fois dans le service, pour ce cas d’extrême urgence, je suis reçu par Mlle MAFO un jeune médecin dont je comprendrai plus t**d qu’elle n’est pas la plus expérimentée ce soir là. Avec elle, il y a un médecin qui semble plus expérimentée puisque c’est à cette dernière que la jeune demoiselle pose les questions sur ce qu’elle doit marquer sur les ordonnances et la liste des examens à faire. La jeune medecin ne semble peut être pas comprendre l’urgence car je ne vois aucun signe d’empressement pour délivrer les ordonnances et autres tests à faire pour la prise en charge rapide de ma mère. Je suis en colère à l’intérieur mais par politesse et surtout pour ne pas ruiner les chances de ma mère d’être traitée, je me garde de crier. Lorsqu’on me délivre enfin l’ordonnance et les tests à faire,ma mère est mise sur un brancard 30 mn après son arrivée au Chu de Angré et admise dans la salle des urgences mais aucun personnel autour d’elle pour voir son état ou ce qui est possible d’être fait pour la maintenir en vie dans l’immédiat. Lorsqu’on s’en inquiète avec ma soeur et ma tante, la jeune médecin Mafo et le jeune infirmier nous rétorquent avec un ton désinvolte qui ne montre aucune compassion pour la vie humaine: “ On vous a donné l’ordonnance, allez payer les médicaments, sans ça on peut rien faire, c’est de ça dont on a besoin pour sauver votre mère...” Vu l’état de stress dans lequel on se retrouve et où juste un peu de bienveillance de la part du personnel soignant pourrait être un réconfort et un soulagement, je suis absourdi par le ton “merdique” avec lequel on nous parle et je me demande qu’est ce qui peut justifier cette méchanceté gratuite mais pour ma mère, je ne cède pas à la colère...
Pressé de foncer à la pharmacie interne du Chu de Angré pour rapidement prendre tous les médicaments et faire débuter le traitement de ma mère, je suis interpellé par le jeune infirmier qui me fait savoir que les PREMIERS ÉLÉMENTS ESSENTIELS (bandelettes urinaires, seringues 60 cc) pour la prise en main de ma mère ne sont pas disponibles dans la pharmacie du Chu de Angré mais à prendre dans une pharmacie de garde. Je suis tétanisé! Vous vous imaginez: les PREMIERS ÉLÉMENTS VITAUX pour la prise en charge d’un diabétique sont indisponibles du Chu de Angré, qui a été inauguré en grande pompe avec grande louange de son plateau technique, il n’y a même pas encore 5 ans. Je comprends alors que ma mère est en danger surtout que le personnel présent cette nuit, ne fait rien pour elle pendant de longues minutes attendant qu’on envoie tous les médicaments. Je monte donc dans le véhicule et je roule à “tombeau ouvert” pour trouver dans une pharmacie de garde, des seringues et des bandelettes urinaires qui devraient normalement être disponibles dans tout Chu qui se respecte! Après avoir fait 3 pharmacies de garde, je rappelle ma soeur et ma tante restées sur place pour avoir un medecin au téléphone et voir ce qui est possible d’être fait pour sauver ma mère car ça faisait déjà 1h que je tournais sans pouvoir trouver les bandelettes et les seringues. Ma soeur s’agenouille devant un des médecins venu placer une sorte de respirateur à mère, là où elle avait besoin qu’on régule sa glycémie et celui ci a osé lui balancer à la face: “ vous pensez que c’est vous mettre à genou qui va sauver votre mère, trouvez tous les médicaments sinon on ne peut rien faire, dites à votre frère de tourner dans toutes pharmacies pour trouver les médicaments ...”. Lorsque j’entends cela au phone, je suis désormais en pleurs et je me mets à rouler 3 fois plus vite dans les rues de Cocody car je comprends que cette nuit là, ces personnes en service aux urgences ne feront rien de concret pour sauver ma mère... Pendant que je suis en train de tourner pour trouver des seringues et des bandelettes urinaires, ma mère est laissée pour compte et c’est quand ils réalisent qu’elle est agonisante,vqu’ils tentent de faire le “médecin après la mort” mais c’est déjà trop t**d et ils le savent... Je reviens au chu de Angré après avoir perdu 2h du temps et tourner dans 6 pharmacies pour des seringues et des bandelettes urinaires! Ma mère est presque morte, j’ai juste le temps de la voir respirer 5mn et son cœur arrêtera de battre sous mes yeux.
Comme s’ils se reprochaient quelque chose, les personnes en charge de ma mère disparaissent une par une et le Dr Mafo s’enferme dans un bureau,blaissant le soin à un autre de m'annoncer le décès de ma mère. Riche ou pauvre, on a droit à une santé de qualité, ce qui se passe dans les hôpitaux publics est inacceptable et ma mère en a été une victime de plus et de trop. Cela doit prendre fin et on ira jusqu’au bout!
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