04/04/2025
Depuis aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être une épouse. Avancer dans la vie avec la présence rassurante d'un homme à mes côtés 💖.
J'observais les femmes mariées avec un mélange d'envie et d'admiration, attendant impatiemment mon tour.
2013, je connais ce bonheur. Je suis enfin du "bon" côté du miroir. Michèle SOJIP, épouse X 🥰.
Puis vint le jour où, sans l'avoir vraiment choisi, j'ai basculé de l'autre côté, le "mauvais". Sans l'avoir vraiment vu venir, ou peut-être en l'ayant pressenti, mais sans vouloir l'admettre.
Du jour au lendemain, je portais deux étiquettes dont l'une me pesait comme un sac rempli de pierres.
Mon handicap, j'avais appris à le porter avec dignité. Le statut de "femme divorcée", lui par contre, m'écrasait. Dans notre culture africaine, le divorce n'est pas une simple rupture. C'est une marque au fer rouge, une cicatrice sociale 😥.
Divorcée...
Ce mot résonne comme la pire des sentences pour tant de femmes, qui consentent alors à supporter diverses formes de souffrances pour y échapper. Et pas uniquement celles qu'on imagine financièrement dépendantes, celles qui sont autonomes aussi. Si les revenus permettent de gérer les charges du quotidien, ils ne protègent ni de la peur, ni des jugements, ni de ce qualificatif qui résonne comme une honte, tant pour soi-même que pour la famille… ☹️
"Qui voudra encore d'elle ?"... Cette question cruelle n'avait pas besoin d'être posée pour que je l'entende. Elle résonnait dans chaque silence embarrassé, dans chaque regard détourné 💔.
On nous éduque à tenir bon. On nous apprend à ne pas être trop exigeante, à comprendre même l'incompréhensible. Être divorcée, ça fait tache ! Résultat ? D'innombrables femmes endurent l'inimaginable pour échapper au poids de cette étiquette. Je le sais, car j’ai été cette femme prête à quasiment tous les compromis pour ne pas être une "femme divorcée" 😔.
Aujourd'hui, confrontée à l'actualité, je me pose les questions de savoir quelle est, quelle devrait être la limite du supportable ? Pourquoi a-t-on fait du statut matrimonial une prison identitaire ? Je pense à Diane, battue à mort par son compagnon condamné à cinq ans de prison avec sursis, plus une amende. Une vie entière contre quelques années de liberté surveillée. Une vie entière estimée à 52 000 F CFA… 💔
Un coup de marteau qui n'a rien de drôle ou de dansant.
En général, une chose que j'évite c'est de conseiller directement à une personne de mettre un terme à son mariage. Non pas que je sois une adepte du “Il faut supporter”, mais je sais jusqu'à quel point cette transition peut être profondément bouleversante. Il est crucial d'être accompagné et soutenu. J'ai eu cette chance !
En effet, que l'on soit celle qui prend l'initiative de partir ou celle à qui la rupture s'impose, la traversée du désert après un divorce est réelle !
Psychologiquement, c'est éprouvant, profondément éprouvant 😟
Ces moments de doute 😞
Ces larmes versées 😭
Les difficultés financières qui s'accumulent 😖
Ces regards accusateurs, ou pire, emplis de pitié 😶
Pourtant, au-delà de ce désert, il existe un jardin que l'on peut faire fleurir à nouveau, et voir mieux ✨☀️.
Avec le temps, j’ai appris qu'être divorcée n'est pas une tare.
J'ai appris que, même si être accompagné par une personne qui nous respecte et nous traite avec humanisme est un précieux cadeau, la valeur d'un être humain n'est pas dans son statut matrimonial.
Elle est dans cette force silencieuse qui nous fait affronter les doutes, les jugements, les critiques, les moqueries et autres, parce que nous avons compris que notre bonheur mérite qu'on se batte pour lui, parce que nous avons osé nous choisir…🌠
Toute vie, absolument toute vie, vaut la peine d'être vécue 🙏
Cessons de hiérarchiser la valeur des vies humaines selon qu'on respire dans un corps de femme ou d'homme, selon qu'on soit porteur d'un handicap ou non, selon qu'on soit nanti ou non, comme si certains cœurs battaient avec moins de légitimité que d'autres.
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