21/10/2025
🌫 Quand la froideur devient une armure.
Il arrive un moment, souvent après de multiples blessures, où l’être humain décide inconsciemment qu’il ne souffrira plus.
Alors, il érige des murs. Il se dit : « Si je ne ressens plus, je ne souffrirai plus. »
Et sans s’en rendre compte, il confond force et fermeture, maîtrise et anesthésie.
Cette dureté devient une stratégie de survie, une manière d’éviter l’effondrement.
Mais derrière cette apparente solidité, il n’y a pas la paix — il y a l’engourdissement.
Ce n’est pas un cœur fort, c’est un cœur figé.
💔 Le prix du blindage
Se couper de sa sensibilité, c’est aussi se couper de la vie.
Car c’est par les émotions que l’humain entre en lien, aime, crée, ressent la beauté, la compassion.
Quand on s’interdit de pleurer, on s’interdit aussi de vibrer.
Quand on refuse d’être touché, on se prive d’être ému, inspiré, transformé.
Cette froideur finit par isoler.
On croit se protéger du monde, mais on finit surtout par se protéger de soi-même,
enfouissant sa véritable nature sous des couches de contrôle et d’indifférence.
⚙️ Le mécanisme psychologique
Sur le plan psychologique, cette stratégie découle souvent d’un traumatisme relationnel :
un rejet, une trahison, une humiliation, une perte ou une enfance où la vulnérabilité n’était pas permise.
Alors, le cerveau apprend à désactiver le registre émotionnel pour survivre.
Il devient plus « cognitif », plus « rationnel », plus « distant ».
Mais l’énergie émotionnelle ne disparaît pas : elle se refoule, puis se manifeste autrement — irritabilité, cynisme, perfectionnisme, addictions, troubles du lien.
🌱 Retrouver l’humain
Le chemin de la guérison passe par un mot : réapprendre à sentir.
Pas tout d’un coup. Pas brutalement. Mais doucement.
En s’autorisant à avoir mal, à être touché, à pleurer.
En comprenant que la sensibilité n’est pas faiblesse — c’est l’essence même de l’humanité.
Être sensible, c’est être en vie.
Être dur, c’est survivre.
Mais vivre demande du courage : le courage d’aimer encore, de faire confiance encore,
de rester ouvert malgré les blessures.
✨ En résumé
Quand la dureté devient une stratégie de survie, l’humain se perd,
car il survit en reniant ce qui le rend vivant : sa capacité à ressentir.
La véritable force n’est pas dans le contrôle, mais dans la présence consciente au cœur même de la vulnérabilité.
Yannick Joël Nkwojip