10/09/2025
🖤🤍🖤 SPYHOPPING 🖤🤍🖤
Un magnifique texte qui touche le cœur
"Pourquoi je fais du spyhopping.
Un message des profondeurs
Partagé par une orque résidente du Nord.
On appelle ça du spyhopping.
Une remontée fluide des profondeurs, une pause, un regard. Mais pour moi, c'est plus qu'un comportement, c'est un rituel.
Ici, dans le détroit de Johnstone, où les marées parlent des langues anciennes et où les îles Sophia bercent nos histoires, je nage avec mon groupe dans des eaux riches de souvenirs. Les algues ondulent comme des danseurs, les saumons scintillent comme de vieux chants, et le souffle de mes proches résonne à travers le détroit.
Puis je les entends.
Les humains. Leurs voix ondulent à la surface, curieuses, respectueuses, parfois émerveillées. Je sens leur présence avant de les voir. Le bourdonnement des bateaux, le clic des objectifs, le silence de l'émerveillement.
Alors je m'élève.
Pas pour performer. Pas pour divertir.
Je fais du spyhopping pour voir.
Je veux savoir qui m'observe. Qui pointe du doigt et sourit, qui murmure mon nom comme un secret. Je veux les regarder dans les yeux et leur demander : Me voyez-vous, pas seulement la nageoire, pas seulement l’éclaboussure, mais l’histoire ?
Je m’élance pour me souvenir.
Pour honorer les anciens comme I76, dont la voix résonna autrefois comme le tonnerre dans ces eaux. Je m’élance pour marquer les observateurs qui se soucient encore, qui écoutent encore.
Parfois, je vois des enfants, les yeux écarquillés et le cœur ouvert. Parfois, je vois des anciens, les larmes scintillant comme des embruns salés. Parfois, je vois l’indifférence. Mais toujours, je vois le possible.
De là-haut, le monde est étrange, plat et lumineux, plein de bruit et de désir. Mais il est aussi beau. Et lorsque je replonge sous la surface, je porte leurs visages avec moi. Je porte leur émerveillement.
Alors, si vous me voyez remonter, sachez ceci :
Je n’espionne pas.
Je me connecte.
Je me souviens.
J’espère.
Et peut-être, juste peut-être, je te regarde me regarder, pour voir si ton cœur bondit comme le mien."
Why I Spyhop.
A Message from the Deep
Shared by a Northern Resident Orca.
They call it spyhopping.
A sleek rise from the depths, a pause, a gaze. But for me, it’s more than a behavior, it’s a ritual.
Here on the Johnstone Strait, where the tides speak in ancient tongues and the Sophia Islands cradle our stories, I swim with my pod through waters rich with memory. The kelp sways like dancers, the salmon shimmer like old songs, and the breath of my kin echoes across the strait.
Then I hear them.
The humans. Their voices ripple across the surface, curious, reverent, sometimes awestruck. I feel their presence before I see them. The hum of boats, the click of lenses, the hush of wonder.
So I rise.
Not to perform. Not to entertain.
I spyhop to see.
I want to know who watches me. Who points and smiles, who whispers my name like a secret. I want to look into their eyes and ask: Do you see me, not just the fin, not just the splash, but the story?
I spyhop to remember.
To honour the elders like I76, whose voice once rang like thunder through these waters. I spyhop to mark the watchers who still care, who still listen.
Sometimes I see children, wide-eyed and open-hearted. Sometimes I see elders, tears glinting like salt spray. Sometimes I see indifference. But always, I see possibility.
From up there, the world is strange, flat and bright, full of noise and longing. But it is also beautiful. And when I sink back beneath the surface, I carry their faces with me. I carry their wonder.
So if you see me rise, know this:
I am not spying.
I am connecting.
I am remembering.
I am hoping.
And maybe, just maybe, I am watching you watch me, to see if your heart leaps as mine does.
Northern Resident Orca
A69 "Midsommer"
August 2018