20/04/2025
Perdre du poids à tout prix… mais à quel prix ?
En tant que professionnels de santé, nous savons combien les questions de poids sont complexes, sensibles, et trop souvent réductrices. Pourtant, dans de nombreuses pratiques — y compris parfois dans les nôtres — la perte de poids reste trop souvent présentée comme un objectif en soi, un indicateur principal de réussite, voire un impératif thérapeutique.
Mais à quel prix ?
Les approches focalisées uniquement sur l’amaigrissement, souvent relayées par des discours normatifs et déconnectés des réalités individuelles, peuvent avoir des effets délétères :
• Effets yo-yo et reprise de poids fréquente
• Troubles du comportement alimentaire (restriction, compulsion, culpabilité)
• Altération de l’estime de soi et de la relation au corps
• Perte de confiance envers le soin et les soignants
Ce que l’on oublie, c’est que le poids n’est pas un comportement. Il n’est pas non plus un choix, ni un simple chiffre à corriger. C’est un marqueur, parmi d’autres, qui s’inscrit dans une histoire corporelle, psychique, sociale.
Face à cela, nous avons une responsabilité : celle de ne pas faire du poids une finalité médicale, mais plutôt de replacer la personne, son vécu, ses capacités et ses besoins réels au cœur de l’accompagnement.
Une prise en charge respectueuse ne cherche pas à faire maigrir coûte que coûte. Elle vise à réduire les risques, à améliorer la qualité de vie, à soutenir des comportements durables, et surtout à ne pas nuire.
L’amaigrissologie promet des résultats visibles. Mais les dégâts invisibles, eux, peuvent être profonds. Et durables.