Academie du Bassin d'Arcachon

Academie du Bassin d'Arcachon L'Académie du Bassin d'Arcachon a pour but de reconnaître ce qui se fait sur le Bassin en écrits ou oeuvres artistiques.

L'Académie recherche et analyse ce qui se fait sur le Bassin d'Arcachon, se met à l'écoute de ceux qui écrivent, peignent, sculptent,font de la céramique et diffussent les informations qu'ils reçoivent sur les expositions, les ouvrages, les articles, les conférences concernant le Bassin d'Arcachon.

Et toutes les années, aubord de l’océan, du hautd’un rocher, je pêche l’huîtreà la ligne....Parience : le livre est en l...
27/11/2023

Et toutes les années, au
bord de l’océan, du haut
d’un rocher, je pêche l’huître
à la ligne....
Parience : le livre est en librairie cete semaine

Les éditons maïa ont lancé une campagne de prévente et de promotion est lancée pour mon livre de contes Inspirés de Char...
08/07/2023

Les éditons maïa ont lancé une campagne de prévente et de promotion est lancée pour mon livre de contes Inspirés de Charles Perrault « Et si Charles Perrault…contes pour aujourd’hui. Pour y participer, cliquer sur : https://www.simply-crowd.com/produit/et-si-perrault-contes-pour-aujourdhui/
Dans lequel trouve-t-on les mots ci-dessous ?

Elle répétait ce que tout le monde ressasse depuis que Perrault en a parlé : l’intervention d’une marraine qui aurait été fée et dont la baguette faisait et défaisait les apparences. Une explication qui en valait bien une autre. Cendrillon ne s’était jamais contredite dans ses déclarations.
Les inspecteurs du fisc, hélas, ne croient pas aux contes de fées. On ne leur a jamais parlé de cette éventualité dans leurs écoles. De plus il se méfiait des marraines et de leurs dons qui ne sont souvent que des héritages déguisés destinés à éviter les droits de succession et sont hautement répréhensibles aux yeux du service de la répression des fraudes en tous genres.

Pour le savoir, cliquez sur
https://www.simply-crowd.com/produit/et-si-perrault-contes-pour-aujourdhui/
…et suivez le guide

Que se passe-t-il lorsque le paradisiaque de la jeune découverte des amours se mue en une impitoyable descente dans les abysses ? C’est cette problématique qu’Arthur Weber, ancien étudiant en psychologie et écrivain, évoque et explore au travers de la biographie de Magda Néotile, en espér...

02/06/2023
"La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut d...
21/10/2022

"La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi."

Je n’ai pas pu faire passer mon chat ce matin pour des raisons de censure. J’ai donc décidé de mettre,, comme à cette époque de liberté, des pointillés à la place des mots incriminés.

Mon chat et les mots à ne pas dire

- Que t’arrive-t-il, mon chat, pour être furieux ce matin ?
- Ce sale clébard, le chien de mon voisin…
- Attention, doucement : tu es en train de faire ……. Occupes-toi plutôt de la petite ch**te persane qui vient d’arriver dans ton coin
- - celle la, je la prendrai bien à part dans un coin ……………………
- Méfies-toi de «……. »
- Pourquoi ?
- Parce que si tu t’attaques à …………., c’est un délit
- Mais je ne l’attaque pas. Tu sais, avec moi, elle sera d’accord
- En es-tu sûr ?
- Tu en doutes ?
- Avec ……………. Il faut se méfier de tout et ……………
- Tu me fais frémir. Qu’est-ce que je peux faire qui soit conforme à la loi ?
- Dormir.
- Et chasser les souris ?
- Là tu vas passer pour ………. et il y aura toujours quelqu’un pour t’accuser …………..
- Ce n’est pas une espèce protégée que je sache. Quelles sont les espèces qui ne risquent pas d’être protégées.
- …………………………….
- Alors, moi, je suis protégé ?
- Si tu fais des ronrons, oui mais attention, pas à n’importe qui, ça pourrait être pris pour …………………
- Qu’est-ce que c’est, cette ménagerie ?
- Au pays ………………….. tu risques ……… .
- C’est grave ?
- Ça flétrit ton honneur, même si c’est faux.
- Mais je me défendrai
- Contre ceux qui ………….. ?
- Bien sûr.
- Et qui le croira ?
- Tout le monde
- Comment le sauraient-ils ?
- A quoi crois-tu que servent…………………… ?
- Alors, je n’y peux rien ?
- . La ………… ne date pas d’aujourd’hui mais aujourd’hui elle s’étend comme une tache d’huile, et tu glisses, tu glisses…

21/10/2022
Qui  suis-je ?Qui   suis-je ? Le jeune instituteur que je désirais être ou le professeur que je suis devenu par le hasar...
22/08/2022

Qui suis-je ?

Qui suis-je ? Le jeune instituteur que je désirais être ou le professeur que je suis devenu par le hasard des concours ? L’enfant passionné de sciences ou l’ado obsédé de lectures ? Le fouineur d’archives ou le découvreur heureux de vieilles photos ? Le parisien par raison professionnelle ou le gardien de ses souvenirs du Bassin et des Landes ? L’ami entouré ou le personnage surpris du rejet jaloux et parfois de la calomnie de ceux-là même avec qui il a travaillé en toute bonne foi ? Le vieillard « obsolète » ou l’auteur « gavé » d’éditeurs comme on dit quelquefois ? Je ne sais qui je suis et ne peux le savoir. Personne ne se découvre tel qu’il est s’il n’est aidé.
Ceux qui me posent la question et ceux qui voudraient me la poser peuvent se renseigner auprès de Madame Bléry. Elle a interrogé quelques personnes et tous mes livres qu’elle a pris la peine de lire. C’est fou ce qu’on découvre dans les livres. Ils parlent plus que moi et je ne peux les renier. Elle y a trouvé des traits qui en disent plus long que bien des discours. Au point qu’elle en allonge les effets en publiant certains de mes inédits.
Vous trouverez tout cela dans le livre de la gujanaise Ginette Bléry intitulé « Charles Daney, Bassin au cœur ; Une bibliographie insolente » Chez l’auteur et dans certaines librairies : 18€

14/08/2022

. C’était à Saucats, le20 août. Quatre-vingt deux personnes ont péri la lande a progressivement reculé sur les bords du Bassin, fermée par la barrière continue de la forêt, bien qu’ici, comme ailleurs, il restât des propriétaires de pins qui faisaient résiner. Mais on en parlait peu, bien moins que du Bassin où l’huître monopolisait toutes les attentions. C’était l’époque où l’on éclaircissait les jeunes plantations pour donner aux pins le soleil qui faisait perler la résine sur la care. Les arbres sacrifiés étaient utilisés comme barrières ou repères sur le Bassin. Nous avions tout : la forêt de lumière, la résine, les sous-produits du résinage et les incontournables « pignots », si particuliers au Bassin. Il y a longtemps que les tchancats (les bergers sur échasses) avaient disparu. Les résiniers ne vont pas tarder à leur tour à déserter la forêt en raison de la guerre de 1914-18, qui a fait des ravages dans leurs rangs et des Portugais qui ont raflé le commerce de la résine, après leur révolution des œillets, pour reconstituer leurs fonds. L’administration réserve les incendies aux pompiers. Il n’y a plus de contre-feux.
Objet jusqu’à nos jours de toutes les passions des anciens habitants et des curiosités des nouveaux, la forêt usagère subsiste en ses deux communes de la Teste et Gujan depuis plus de six siècles. Ne touche pas à mon bien, disent les anciens. C’était au milieu des paduens, (terrains libres à la pâture) une forêt concédée par le captal à ses sujets. Chaque habitant devenait propriétaire de la forêt toute entière avec le droit d’y prélever gratuitement le bois de chauffage ou le bois à construire. Sans divisions ? Pas tout à fait : ceux qui avaient pris sur eux d’en cueillir le fruit, c'est-à-dire la résine, sont devenus les « ayant pins », seuls administrateurs d’une forêt parfois oubliée par ceux-là même qui y « avaient droit » un temps vendu en partie par les communes afin que les nouveaux venus (les «estrangeys ») puissent s’installer au bord de l’eau. Même les nouveaux venus se sont passionnés pour la forêt usagère. Pensez donc : un privilège qui a survécu à la révolution ! La multiplication des articles et ouvrages qui en traitent en sont la preuve.
Ce sont les pins, ces « oubliés», qui sont au cœur des derniers grands élans de solidarité : commune par commune, hameau après hameau. La cause ? Les incendies de forêt ? Il y en eut beaucoup : les escarbilles des locomotives, la foudre, les culs de bouteille, le mégot jeté par la fenêtre de la voiture…Comme pour la chasse du dernier loup des landes qui a mobilisé en 1905 les populations de Biscarosse, Sabres, Pissos, Labouheyre, Mios, Le Teich, La Teste pour le cerner et l’acculer au bord du lac de Cazaux où il fut tué , les incendies rendaient nécessaire l’appel aux habitants. Une colonne noire à l’horizon, le tocsin qui égrenait ses notes sinistres et la mobilisation commençait : le camion passait : « aou huc ». Les hommes embarquaient dans le camion, sans distinction d’âge ou de fonction, munis de pelles, de haches, de tout ce qui pouvait servir à combatte le feu. Ceux qui n’avaient rien trouveraient bien un fouail sur place (une branche de pins encore garnie d’aiguilles vertes). Le plus terrible fut celui de 1949. On avait fait appel à l’armée. Un tourbillon a fait le tour d’un groupe de combattants, les étouffant avant de les brûler dans l’incendie. Trois mille hectares de forêts, une vingtaine de maisons, soixante granges furent détruites. Du bétail perdu. Bordeaux, au ciel obscurci, regardait vers l’ouest, espérant une fin prochaine des lueurs qui stagnaient au bas de l’horizon. L’incendie vaincu il fallait encore rester sur place, surveiller les rougeoiements de la tourbe qui brûlait lentement sous le sable.
Et les sauterelles, parles-moi des sauterelles. Je crois entendre la demande d’un enfant à la recherche d’une histoire. Une histoire orientale. On aime l’insolite sur les bords du Bassin. C’était l’année d’après les grands incendies, en 1950. La molinie avait envahi la lande calcinée. Il y a toujours eu des criquets dans la lande, qui s’amputaient de la cuisse quand on leur tenait la patte. Mais autant que cette année là, jamais. Venaient-ils du Maroc comme ces sables du désert qu’on voit parfois se déposer sur les voitures? Ont-ils proliféré dans l’ « aouguitche » (la molinie) qui ne fut jamais aussi abondante que sur les cendres de la forêt ? Toujours est-il que de gros nuages cuivrés couvraient le ciel à Bordeaux comme à Arcachon, sur le Bassin comme sur toute la lande. Ils ne se défaisaient pas sur le Bassin : il n’y avait plus de champs de maïs depuis longtemps mais àMios, à Salles, là où restaient des champs, quand elles arrivaient tout le monde sortait taper sur des casseroles, des plaques de tôle, tout ce qui faisait du bruit selon la vieille méthode arabe. Tout ce bruit et les you-you des femmes ne semblaient pas les inquiéter. Quand le nuage fondait sur un champ il était nettoyé en peu de temps. L’hiver les a endormis, ou tués. Au printemps suivant, en 1951, les larves s’amoncelèrent dans la lande. D’où sortaient- elles ? De la terre sans doute. De l’enfer sûrement. Elles grouillaient par couches superposées. Il fallait faire quelque chose. Alors nous sommes partis, mon grand-père et moi rejoindre les gens du hameau pour creuser des tranchées où tombaient les premiers rangs tandis que les suivantes, passant sur leurs corps allaient plus loin où nous creusions d’autres tranchées ; nous y mettions le feu, l’une après l’autre, jusqu’à extinction des jeunes aptères. Les criquets ne sont jamais revenus.

Leroy-Ladurie écrit dans Histoire du climat depuis l'an mil qu'il y a eu des criquets après les très fortes chaleurs de 1718-1720 (7oo morts) , canicule qui a ait plus de mors due celle de 1660 (500 mort)...

12/08/2022

Réflexions sur l’ostréiculture
On assez souvent dit ce qu’a fait Coste, on ne dit jamais ce qu’il est. Était-il Saint Simonien ? Je ne sais pas, mais il en avait l’esprit. C’est à ce titre qu’il a dit à l’Empereur que, l’huître étant un produit appartenant à tous, c’est à l’Etat à promouvoir l’ostréiculture, que sa culture devait être réservée aux petites gens (auxquels il montrait la façon de recueillir le naissain, ce qu’ils devaient ensuite faire eux-mêmes), d’où la limitation de la taille des parcs, et qu’il proscrivait la présence de « capitalistes » qui auraient pu acheter tous les bons terrains pour les exploiter à leur compte. Il avait sous les yeux l’exemple contemporain (1857) des landes achetées par des étrangers pour semer des pins.
La présence de Coste est pourtant due au hasard. Ce savant a fait sa thèse de médecine sur l’œuf, à Montpellier dont le patron, Delpeuch, était en opposition à Dupuytren, le patron de Paris. Quand Coste est venu à Paris présenter son travail, Dupuytren a interdit à ses étudiants d’aller à sa conférence. Mais il y avait Cuvier qui avait l’oreille de l’Empereur. Ce dernier en a fait le médecin de l’Impératrice et le professeur d’embryogénie du Collège de France – qui disposait, ce qui est essentiel, d’un laboratoire à Saint Brieuc. Il était là où il fallait quand les plaintes des marins atteignirent l’Empereur.
Coste était obsédé par l’œuf et, en règle générale, par la reproduction des espèces. Après l’œuf des poissons, il « s’attaquait » à l’huître. C’est ainsi qu’il découvrit les larves qu’il a appelées naissain. Il a fait des essais de capture de naissain un peu partout : en Bretagne, en Charente à Arcachon près de Toulon… utilisant des planchers surélevés ou des fascines – comme il avait vu faire au lac Fusanro lors de son voyage d’exploration.
C’est à Arcachon que ses essais ont le mieux réussi. Il le dit dans ses rapports. Ailleurs on se serait plutôt moqué les « leçons » d’un savant ; Arcachon disposait d’une population nouvelle et désœuvrée intéressée par les « expériences ». Héricart de Thury venait souvent voir les chantiers de Cès ou de Lahillon. L’abbé Mouls, Dejean, et d’autres écrivaient sur l’huître, et quand l’abbé Mouls est allé à Villemarie rncontrer Héricart de Thury pour en faire le second maire d’Arcachon il lui dit qu’ainsi, « il pourrait s’occuper des huîtres ».

10/08/2022

La fête à Mestras

Je n’ai pas souvenir de saint Maurice, la fête de Gujan, qui avait, lieu à Pâques. Notre fête à nous, à Mestras, était la Saint Michel. Je m’en souviens d’autant mieux qu’elle se passait dans un contexte de ravalements et de peintures d’avant l’hiver, d’avant le « peugue » - la pêche à la mà - dont elle annonçait le début. Elle était d’autant plus à nous qu’elle fermait la route bien qu’elle se passât sur deux prairies (celle des Lambert et celle des Grèze). Nous allions de l’une à l’autre par ce tronçon devenu pou l’occasion piétonnier, d’une baraque de tir à une loterie foraine, d’un marchand de caramel au motocycliste roulant dans sa sphère et de là au manège qui tournait au son d’un orgue mécanique déroulant sans fin d’énormes feuilles de carton aux mystérieuses perforations. Nous savions que, la fête finie, la classe allait commencer.
Les vacances finissaient avec la fête. La classe reprenait effectivement le lendemain aux premiers jours d’octobre. Pour beaucoup d’écoliers de l’époque, la rentrée avait l’odeur des vendanges, des cartouches et des feuilles mortes - par quoi commençaient les livres de vocabulaire. Pour nous, elle s’annonçait aux flons flons de la fête ; les vendanges étaient souvent passées, la chasse reporté aux limites maritimes (pour la tonne) ou forestières (pour les palombières). La pinède ne jaunit qu’au printemps quand fleurit le genêt. Il m’a fallu attendre vingt ans pour mettre mes connaissances pratiques en accord avec mes connaissances livresques. Je m’apercevais que nos livres sont faits par des parisiens pour des citadins rompus aux campagnes de banlieues : ma forêt n’a jamais eu cette teinte mordorée qu’avaient les bois de la première image de nos livres ; mes pinasses ne ressemblait en rien aux barques bretonnes normandes de mon livre de vocabulaire. Cette schizophrénie ne m’a jamais troublé, les livres n’ayant pas entraîné chez moi cette confusion mentale entre réalité étrangère et quotidien qu’on prête volontiers à la télévision.

Le reste sur « Une enfance girondine, éditions Loubatières). Je le reprendrai peut-être un jour – Mais que chacun sache que si je ne réponds pas sur Messsenger, c’est que je n’ai pas de caméra et que je suis toujurs ailleurs mais jamais où il faut. Merci tout de même à tous ceux ou celles qui m’attendent en vain.

08/08/2022

Souvenirs (suite 1)

Les ports étaient cœur du village et constituaient le principal centre d’activité de la vie communale. J’ai appris très tôt les rythmes de la nature, les seuls qui m’aient vraiment marqué : le jour, la nuit, les saisons, et les marées changeantes avec les jours et les saisons. J’étais moins intéressé par les cabanes, leurs abords encombrés de tuiles, de « pignots » et de panneaux de bois que par le départ en masse au matin, les retours à la perche, à la queue leu leu à marée montante. Nous avions l’habitude de ces réserves en planches aux vitres sales, étoilées, aux poutres pleines de crochets et aux recoins emplis de toiles d’araignées. Elles n’avaient pour nous aucun charme. Nous n’y voyions que sa fonction utilitaire. Le long avant-toit qui mettait la « taouleyre » à l’abri de la pluie et du soleil nous était un refuge. Nos plaisirs étaient ailleurs : le départ ou le retour de la flottille nous était un enchantement, le lancement d’un bateau sur le ber un évènement. Tout Gujan allait tout au fond de la grande darse de Larros où s’abritaient encore des bateaux sardiniers dont les doris servaient d’embarcation à tous les « drôles » du village. La foule s’amassait, le curé bénissait, le bateau avançait lentement cul en avant. Soudain, il décollait du ber. La coque flottait. Elle resterait encore quelques temps dans la darse pour les finitions avant que parte le bateau. C’était l’époque où l’on était fier du travail achevé : les charpentiers attachaient un bouquet à l’épi de charpente, le charpentiers de marine étaient tous présents au lancement de leur œuvre. Ils conviaient parents et amis à une communion qui n’avait rien des curiosités qu’on connait aux touristes
On parlait généralement patois dans le ports comme dans les campagnes. C’était la langue du travail et des bravades, des interjections, des interpellions, des jurons aussi mais on parlait toujours français quand arrivait un étranger, comme si l’on voulait cacher le patois aux non initiés. Les mômes surtout ne parlaient plus patois, surtout entre eux. C’était une langue de vieux, usée aux travaux de la terre ou de la mer, le langage d’un monde dépassé, qu’on ne retrouverait pas, sinon dans les rêves d’adultes en quêtes de retour, en recherche d’un passé.
(à suivre)
(Une enfance girondine, éd. Loubatières)

07/08/2022

Souvenirs...
J’ai le souvenir d’un jour où je me faisais une entorse en marchant pour la première fois avec des mastouns sur un parc de hagne, celui aussi où, dévalant la dune côté mer, je trouvais en chemin l’épine acérée d’un brin de fil de fer barbelé. Je rentrais avec de profondes blessures à la cuisse, déchirures que je soignais à l’eau de mer en serrant les dents sur ma douleur. Les blessures les plus profondes s soignent bien à l’eau de mer. En rentrant nous narguions en passant près d’eux les deux pontons goélettes à usage d’entrepôts de charbon, la Jeanne d’Arc et le Duquesne, avant de nous retrouver au canal de Gujan dans les embouteillages d’une rentrée à la perche sur un estey qui n’en finissait pas de se remplir. Je ne laisserai jamais mon Bassin aux plaisanciers qui croient que faire le tour de l’île aux Oiseaux suffit à devenir bassinayre. Ils ne connaîtront jamais la brise qui balance les grappes roses des tamaris sur les digues, les matelas de varech sur lesquels nous nichions notre repos, les trous de tonnes frétillants de crevettes et d’alevins, la surface grise et lise des réservoirs à poisons que venait trouer le saut d’un « mule » le crot où se déterrent palourdes et clanques, la contemplation du héron sur un moignon de pignot.
On ne vendait jamais d ‘huîtres à Gujan mais nous en avions quelquefois quand des parqueurs nous en portaient pour le plaisir. Nous mangions souvent des coques (des mailloùs) achetées au bol à un basque nommé Lahourata mais que nous appelions Bacon, géant va-nu-pieds et barbu, véritable contrebandier du Bassin. C’est là une nourriture qui fait manger du pain en abondance. Et j’aimais le pain, le gras de la viande de bœuf, les tripes au pied-de-mouton et à la sanguette, que des familles faisaient à tour de rôle et vendaient à la portion.

(Une enfance girondine, éd. Loubatières)

Adresse

Avenue Saint Marie
Arcachon

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Academie du Bassin d'Arcachon publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Contacter La Pratique

Envoyer un message à Academie du Bassin d'Arcachon:

Partager

Share on Facebook Share on Twitter Share on LinkedIn
Share on Pinterest Share on Reddit Share via Email
Share on WhatsApp Share on Instagram Share on Telegram