
20/09/2025
Cette semaine une patiente plasticienne me disait que parfois elle ressent de la honte à faire le métier qu'elle fait. Honte liée au contexte économique, honte liée au contexte tragique sur le plan international... Ses doutes me désolent.
L’art est négligé aujourd’hui parce que le système capitaliste dans lequel nous vivons repose sur une logique économique de possession et d’efficacité. La création artistique, elle, vise l’expression d’une singularité en proposant un regard sensible. Elle demande aux artistes de la persévérance ou de la lenteur.
Hannah Arendt écrit dès 1961 dans La crise de la culture : « La société de masse ne veut pas la culture mais le divertissement ». La pénibilité physique et psychologique du travail est compensée par le divertissement, par une diversion pour oublier le travail, distraction superficielle nécessaire pour reproduire sa force de travail. Or, pour être artiste, il faut se soustraire de cette logique du travail et entreprendre une activité d’expression de soi et non d’oubli de soi.
Consciente d'être à contre-courant, je rêve d'une société qui ferait le pari de réintégrer l’artiste dans nos sociétés.