19/11/2024
LA COLÈRE
J’ai la sensation que les gestes de colère sont un tabou dans le milieu équestre dont personne n’a vraiment envie de parler, alors que beaucoup de cavaliers les vivent et s’en culpabilisent énormément.
La première chose qu’il me semble important de comprendre est qu’il y a une grande différence entre accepter de ressentir et de vivre pleinement sa colère et avoir un geste de colère contre son cheval.
Un geste de colère n'est pas un acte de cruauté, c'est un manque de gestion de la colère.
Ce n'est pas une excuse, bien sûr, mais cette différence permet d'ouvrir un espace pour que ça n'arrive plus.
En effet, ce n’est pas de ressentir de la colère qui problématique dans ce cas, c’est plutôt le fait que nous la laissons nous dominer.
A partir de là, il est important de comprendre qu'il y a une grande différence entre gérer ses émotions, dans le sens de ne pas en être esclave, et vouloir dominer ses émotions ou les réprimer.
Car si on tente de masquer ce que l’on ressent parce que “c’est mal”, alors que c’est naturel, on va mettre un masque et être incongruent ou incohérent face à notre cheval.
Hors le cheval perçoit avec une grande finesse les émotions que nous ressentons, même si nous tentons de les cacher.
C’est ce qui peut paradoxalement amener beaucoup d’inconfort pour le cheval, même si on a de bonnes intentions en tentant de cacher les émotions qu’on considère négatives.
Et c’est ce qui peut nous empêcher d’avoir une relation vraiment profonde et authentique avec notre cheval, auquel on ne donnera jamais la possibilité de nous montrer qu’il nous accepte pleinement tel que nous sommes.
Vivre et ressentir ses émotions, aussi déplaisantes et taboues soient-elles, est une nécessité pour construire une relation sans masque.
Et c’est en écoutant le message de ces émotions qu’on pourra faire le chemin vers une meilleure gestion de nos émotions.
Pierre Beaupère.
Photo par Céline Bo****no - Photographe Équestre