
13/09/2025
🌿L’agave, sa boisson sacrée le pulque, etc.🌿
J’aime profondément cette plante et je la respecte. Où que je la voie, je m’arrête devant elle et incline la tête avec dignité.
La plante d’agave est associée dans la culture aztèque à la déesse Mayahuel, déesse de la fertilité et de l’abondance dans la mythologie aztèque.
Elle se transforma en cette plante pour échapper à la colère des autres dieux.
L’agave représente un symbole culturel majeur de l’histoire du Mexique.
Les premières traces de l’utilisation de l’agave remontent à plus de 10 000 ans dans l’histoire de l’humanité.
Les peuples autochtones des Amériques lui accordaient une grande importance.
Les fibres de ses feuilles étaient utilisées pour produire des tissus et des vêtements.
Ses épines servaient d’aiguilles à coudre.
Ces mêmes aiguilles étaient utilisées en médecine pour suturer et traiter les plaies.
Les feuilles servaient à traiter la constipation, les ballonnements ou comme diurétique.
Ses racines, quant à elles, étaient utilisées pour soigner les articulations atteintes d’arthrite.
Les feuilles séchées servaient de matériau de construction (notamment pour couvrir les toits), car elles aidaient à imperméabiliser les maisons.
On utilisait aussi l’agave pour fabriquer du savon.
Je veux dire quelques mots sur le pulque, cet élixir sacré des Aztèques, utilisé lors de cérémonies religieuses pour atteindre des états modifiés de conscience.
Il servait de portail spirituel entre les humains, les dieux et le monde des esprits.
Pulque, ayahuasca, peyotl, kykeon, soma, et d’autres encore : tous sont des noms de boissons sacrées que les êtres humains utilisaient pour converser avec les dieux, bien avant l’ère chrétienne.
Certains, comme l’ayahuasca, sont encore aujourd’hui considérés comme des breuvages sacrés – par exemple, au Brésil, il est officiellement utilisé dans les rituels chrétiens de l’église Santo Daime.
Revenons au pulque.
Le pulque est la seule boisson alcoolisée issue de la fermentation du jus d’agave (de 7 à 9 % d’alcool).
Bien que de nos jours la tequila et le mezcal soient bien plus connus comme boissons alcoolisées, rappelons que les Mexicains n’ont appris l’art de la distillation qu’au XVIe siècle grâce aux conquistadors espagnols.
Fait intéressant : les Espagnols eux-mêmes ont appris ce procédé de distillation des Arabes durant leur domination sur la péninsule ibérique.
Et pourtant, nous savons tous que l’islam interdit l’alcool !
La médecine arabe de l’époque utilisait la distillation non pas pour fabriquer de l’alcool, mais pour extraire des huiles essentielles médicinales.
Quant aux fanatiques chrétiens espagnols, ils s’intéressèrent à cette technique uniquement pour assouvir leur soif d’alcool – dans un pays conquis riche d’un héritage culturel ancien…
N’est-ce pas intéressant de voir comment un conquérant diffuse un savoir dans les pays qu’il conquiert ?
Comment il utilise ce savoir comme un outil pour satisfaire ses propres désirs ?
Et c’est précisément par l’alcool que la disparition des anciennes civilisations a commencé.
Pourquoi ? Parce que leur conscience n’était pas prête à absorber une énergie divine artificiellement transformée.
Cette intervention était artificielle et a imprégné leur boisson sacrée d’une énergie violente. Elle a perdu sa puissance.
Revenons au nom même de l’agave.
Le mot « agave » vient du grec ancien ἀγαυός (agauós), signifiant « resplendissante, admirable ».
Certains relient aussi ce nom à une figure mythologique grecque, Agavé, fille de Cadmos et d’Harmonie.
Les nobles thébains se considéraient comme les descendants des Spartiates. C’est pourquoi Cadmos maria sa fille Agavé au Spartiate Échion.
Lorsque Dionysos visita Thèbes pour y instaurer le culte du vin dans sa ville natale, il fut confronté à la cour royale, au roi Penthée et à sa propre mère Agavé, accompagnée de ses sœurs.
Le nouveau dieu les punit sévèrement : il rendit les femmes folles et les poussa dans une transe bacchique jusqu’aux pentes du mont Cithéron.
Dans sa frénésie, Agavé, suivant la procession des Ménades, ne reconnut pas son fils et le déchiqueta comme une bête sauvage.
Ce récit est au cœur de la tragédie Les Bacchantes d’Euripide.
Que se passe-t-il ici ?
Une nouvelle divinité tente de s’imposer dans sa terre natale.
Et comment punit-elle toute résistance ?
Par l’ivresse, une transe telle que la mère ne reconnaît plus son propre fils et le tue.
Je poursuis encore avec l’agave.
L’agave se reproduit de manière végétative : la plante mère, tout au long de sa vie, produit une tige souterraine avec des bourgeons à son extrémité.
Ces petits bourgeons, ses enfants, tètent littéralement leur mère agave et se nourrissent de son énergie.
La floraison de l’agave annonce sa mort.
Elle symbolise aussi le fait qu’elle a nourri et fortifié ses enfants, qu’elle les voit épanouis, prêts à affronter le monde avant de s’éteindre.
Vive l’agave,
plante de lumière,
mère généreuse,
enseignante silencieuse.
Je m’incline devant toi.🙏
Avec amour
Eka Djordjikia❣️