05/06/2025
L’autorégulation est sur toutes les lèvres quand on parle de troubles du neurodéveloppement.
On l’évoque comme un objectif-clé, une compétence transversale, une solution presque universelle. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Et comment l’ergothérapeute peut-il contribuer à son développement de manière concrète et fondée scientifiquement ?
L’autorégulation désigne la capacité d’une personne à ajuster ses réponses émotionnelles, sensorielles, motrices ou comportementales en fonction du contexte, de la tâche et de ses besoins internes. Elle repose sur plusieurs systèmes interconnectés : le traitement sensoriel, les fonctions exécutives, la régulation émotionnelle et le soutien de l’environnement.
Il ne s’agit pas simplement d’apprendre à "rester calme", ni d’un simple effort de volonté. C’est une compétence développementale, influencée par le profil neurologique, les expériences vécues et les interactions sociales. Elle se construit, se soutient, s’entraîne.
En ergothérapie, on ne se contente pas d’enseigner des stratégies. On intervient sur les fondations mêmes de cette capacité, dans des contextes de vie concrets.
On utilise des modèles comme celui de Dunn pour comprendre le profil sensoriel de l’enfant. On peut recourir à des outils comme les Zones of Regulation, A SECRET ou CO-OP pour aider à la conscience de soi et à la mise en place de stratégies ajustées. On travaille aussi sur la relation, la sécurité affective, la modulation sensorielle, les fonctions exécutives, la compréhension de l’environnement.
Parce qu’avant de pouvoir s’autoréguler, il faut avoir accès à son propre corps, à ses ressentis, à ses émotions. Il faut des repères stables, un environnement compréhensible et des adultes qui accompagnent plutôt qu’ils n’exigent.
L’ergothérapie offre ces conditions. Dans l’activité, dans le jeu, dans le quotidien, elle permet à l’enfant de mieux se connaître, de tester des appuis, d’expérimenter des ajustements.
Et si, plutôt que de demander à l’enfant de s’autoréguler à tout prix, on lui proposait des contextes où il pourrait réellement le faire ?
C’est dans cette démarche, concrète et humaniste, que l’ergothérapie peut être un levier puissant.
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