Qi Gong- La voie du Calme et de l'Harmonie

Qi Gong- La voie du Calme et de l'Harmonie Qi Gong

09/10/2025

Le mail est arrivé un mardi matin. Objet : “Annulation du projet”.

Deux ans de travail. Des centaines d’heures. Une équipe de huit personnes. Tout venait de s’écrouler en trois lignes administratives.

J’ai fermé mon ordinateur. Respiré un coup. Souri même à ma collègue qui passait. “Ça va ?” “Oui, oui, ça va.” Mensonge parfait. Performance impeccable.

Ma mère disait toujours : “Il faut être fort dans la vie.” J’avais appris la leçon. Ne rien montrer. Encaisser. Tenir bon. J’étais devenu expert dans l’art de faire comme si.

Les trois semaines suivantes, j’ai continué. Boulot, sourires, efficacité. Forteresse Jean-Marc. Inébranlable de l’extérieur.

Et puis un dimanche après-midi, seul chez moi, sans prévenir, je me suis effondré.

Pas un moment de faiblesse passager. Un effondrement complet. Assis par terre dans ma cuisine, le dos contre le frigo, incapable de bouger. Les larmes qui coulent, impossibles à arrêter. Ce n’était même plus de la tristesse. C’était comme si mon corps évacuait des mois, des années de retenue.

J’ai pleuré pendant une heure. Peut-être deux. J’ai perdu la notion du temps.

Et tu sais ce qui est arrivé après ?

Rien de dramatique. Rien de glorieux. Je me suis relevé. J’ai bu un verre d’eau. Je me suis assis sur mon canapé. Et pour la première fois depuis trois semaines, j’ai respiré vraiment.

Ce jour-là, j’ai compris quelque chose d’essentiel : ce n’était pas ma façade de force qui m’avait sauvé. C’était mon moment de faiblesse assumée.

On nous ment sur la résilience. On nous vend l’image du guerrier stoïque qui encaisse tout sans broncher. Du professionnel blindé qui ne laisse rien transparaître. De la personne “forte” qui ne craque jamais.

Sauf que cette force-là, c’est de la rigidité. Et ce qui est rigide finit toujours par casser.

Je repense à ce vieux saule pleureur dans le jardin de mon enfance. Les tempêtes le pliaient presque jusqu’au sol. On pariait à chaque orage : “Cette fois, c’est sûr, il va casser.” Il ne cassait jamais. Pendant ce temps, le chêne majestueux à côté, droit et fier, a fini par se fendre en deux lors d’une grosse tempête.

Le saule pliait. Le chêne résistait. Le saule vit toujours. Le chêne est mort.

Quelques mois après mon effondrement, j’ai rencontré Sylvie lors d’une formation. Infirmière aux urgences. Vingt-trois ans de métier dans le même service. Je lui ai demandé comment elle tenait le coup face à tant de souffrance quotidienne.

Sa réponse m’a désarçonné : “Je ne tiens pas le coup. Je traverse.”

Elle m’a raconté qu’elle pleure régulièrement. Dans sa voiture avant de rentrer. Parfois dans les vestiaires avec les collègues. Certains soirs dans les bras de son mari. “Les premières années, je retenais tout. Je voulais être professionnelle. Ça m’a conduite au burn-out. Maintenant, je laisse circuler. Les émotions entrent, les émotions sortent. Je ne suis plus un barrage. Je suis une rivière.”

Cette image de la rivière m’est restée.

Un barrage, ça retient. Ça accumule. Ça finit par céder sous la pression. Une rivière, ça coule. Ça traverse. Ça reste fluide même dans la tempête.

La vraie résilience, ce n’est pas s’endurcir. C’est rester souple. Ce n’est pas bloquer ses émotions. C’est les laisser passer. Ce n’est pas faire semblant que tout va bien. C’est accepter que parfois, tout va mal, et que c’est humain.

Depuis mon effondrement, j’ai changé ma façon d’accompagner les gens. Avant, quand quelqu’un venait me voir en difficulté, je lui proposais des stratégies, des outils pour “tenir le coup”. Maintenant, je commence souvent par une question simple : “Quand as-tu pleuré pour la dernière fois ?”

Le silence qui suit en dit long. Certains ne se souviennent même plus.

Un homme m’a répondu un jour : “À l’enterrement de mon père. Il y a sept ans.” Sept ans sans pleurer. Sept ans à tout retenir. Sept ans à se blinder. Il me consultait pour des douleurs chroniques au dos. Je ne suis pas médecin, mais je sais reconnaître un corps qui porte trop de non-dit.

On a travaillé ensemble, pas sur des techniques de gestion du stress, mais sur sa capacité à sentir. À accueillir. À laisser passer.

Six mois plus t**d, ses douleurs avaient diminué de moitié. “C’est fou, me dit-il, depuis que je m’autorise à ressentir, mon corps se détend.”

La pleine conscience m’a appris ça : créer de l’espace pour ce qui est là. Pas pour le transformer, le contrôler ou le faire disparaître. Juste pour l’accueillir. Comme on accueille un invité inattendu.

La colère arrive ? “Bonjour colère.” La tristesse pointe ? “Bienvenue tristesse.” La peur surgit ? “Je te vois, peur.” Pas de jugement. Pas de rejet. Juste : “Tu es là. Je te reconnais.”

Cette simple reconnaissance change tout. Parce que ce qu’on rejette nous poursuit. Ce qu’on accueille finit par passer.

Il y a quelques semaines, un nouveau coup dur est arrivé. Plus petit que l’effondrement du projet, mais réel. Mon premier réflexe a été l’ancien : serrer les dents, faire comme si.

Puis je me suis souvenu. Du dimanche après-midi. Du dos contre le frigo. Des larmes libératrices. J’ai appelé un ami. “J’ai besoin de parler. Ça ne va pas.” On s’est vus le soir même. J’ai parlé. Il a écouté. Je suis rentré chez moi plus léger.

Pas de héros solitaire. Pas de guerrier stoïque. Juste un humain qui accepte d’avoir besoin d’autres humains.

La résilience authentique se construit dans la connexion, pas dans l’isolement. Dans la souplesse, pas dans la rigidité. Dans l’acceptation de nos failles, pas dans leur déni.

Les Japonais réparent leurs céramiques cassées avec de l’or. Ça s’appelle le Kintsugi. Les fissures ne sont pas cachées. Elles sont mises en valeur. L’objet devient plus précieux après la cassure qu’avant.

Ta vie, c’est pareil. Tes moments d’effondrement ne te rendent pas faible. Ils te rendent humain. Tes fêlures ne diminuent pas ta valeur. Elles la révèlent.

Alors la prochaine fois que la vie te plie - et elle le fera, c’est son job - ne cherche pas à rester droit à tout prix. Plie. Comme le saule dans la tempête. Laisse les émotions circuler. Appelle quelqu’un. Pleure si tu en as besoin.

Ce n’est pas de la faiblesse. C’est de la sagesse.

Parce que la vraie force n’est pas dans la dureté. Elle est dans la capacité à rester souple quand tout pousse à se rigidifier. À rester ouvert quand tout nous dit de nous fermer. À rester vivant quand il serait plus simple de s’anesthésier.

Tu n’as pas besoin de t’endurcir pour survivre. Tu as besoin d’apprendre à danser sous la pluie.

Jean-Marc

05/10/2025
24/09/2025

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Qui sommes nous ?

La voie du Calme et de l'Harmonie est une Association qui dispense des cours de Qi Gong et toute sortes d’autres ateliers liés à la beauté et au bien-être de manière holistique.

Laurence, enseignante diplômée en

Diététique Energétique Chinoise à l'Institut Supérieur de médecine traditionnelle chinoise Ming Men (Nancy 2013).

Qi gong thérapeutique à l'Institut Supérieur de médecine traditionnelle chinoise Ming Men (Nancy Juin 2014).