Pays Loudunais.des lieux et des gens

Pays Loudunais.des lieux et des gens "La connaissance est la seule chose qui s'accroit lorsqu'on la partage"

Théophraste Renaudot......................................

Le pays Loudunais couvre la partie nord du département de la Vienne, aux confins du Poitou, de la Touraine et de l'Anjou. Cette région bénéficie d'un riche patrimoine historique, architectural et culturel. Généalogiste depuis plus de 20 ans, j’ai appris à connaître ce pays, celui de mes ancêtres, l’histoire de ses habitants, mais aussi l’histoire des endroits où ils vivaient. Je guiderais vos pas sur les chemins de la découverte, sur les sentiers de l’histoire des lieux et des gens du Loudunais.

La rue marcel Aymard  et l’hôtel d’Espinay ( Texte : Michel Lecomte ) © Le patrimoine Loudunais est un trésor précieux, ...
19/06/2025

La rue marcel Aymard et l’hôtel d’Espinay
( Texte : Michel Lecomte ) ©
Le patrimoine Loudunais est un trésor précieux, qui témoigne de l'histoire riche et variée de notre cité. Chaque rue, chaque chemin, vous mène vers une autre histoire.
La rue Marcel Aymard, s’appelait encore « rue de la porcherie » au début du XVIIe siècle, puis « rue sèche » au milieu de ce même siècle, quand elle fut assainie. Sa pente naturelle permettant l’écoulement naturel des eaux, lui a permis d’être une des toutes premières rue de Loudun à avoir des caniveaux et le tout-à-l'égout (fig.1). C’est en 1946 que le conseil municipal la transforme en « rue Marcel Aymard » en hommage au maire de Loudun de 1929 à 1943 (fig.2), qui avais obtenu pour sa ville, le statut de « ville ouverte » et évité les représailles pendant l’occupation allemande (fig.3). Elle était autrefois une des rues la plus chic de Loudun avec ses maisons de notables locaux. Dans « histoire des rues de Loudun » Sylvette NOYELLE et Sylviane ROHAUT, nous indiquent que « La portion de la ville, comprise entre les rues du Portail Chaussé et Marcel Aymard, concentre une densité exceptionnelle de demeures aristocratiques et bourgeoises. Construites entre le XVIe et le XIXe siècle, victimes du temps qui passe ou somptueusement restaurées, elles nous rappellent aujourd’hui l’histoire de quelques grandes familles qui dominèrent longtemps la destinée de la cité »
Dans les villes de province, les hôtels particuliers sont le reflet de l’économie local, dans des cités administratives comme Loudun, c’est la noblesse de robe qui construit des hôtels particuliers afin d’asseoir son statut social. Au Moyen-Âge, le terme hôtel désignait les résidences des grands seigneurs. Au 17e siècle, il inclut les habitations des riches bourgeois et des financiers. L’hôtel particulier désigne une imposante maison de ville, luxueuse, occupée par un unique propriétaire (et ses domestiques). Il n’y a pas de règles architecturales qui permettent d’englober tous les hôtels particuliers, ils sont le reflet des époques, des fortunes de leurs propriétaires et de la forme du terrain. Ils s’articulent généralement entre “cour et jardin”. L’habitation se situe au fond d’une cour, et les côtés accueillent les bâtiments de service, d’autres affichent leurs façades majestueuses le long des rues, dissimulant cours et jardins à la vue des curieux.
Au 18e siècle l’église St Pierre de Loudun, et parfois la grande chapelle du couvent des cordeliers quand l’église était en travaux, virent de nombreuses alliances scellées par de grandes familles du Loudunais, dont les hôtels particuliers s’alignaient autour de la rue sèche. Les Blondé de Méssémé, Montault des Isles, D’Espinay, Confex Lachambre et autres notables locaux, y ont célébrés moult mariages. Pour ces familles, le choix du conjoint étant parfois déterminant, car à cette époque le mariage était plus souvent une affaire d’intérêts que de sentiments. L’objectif étant le plus souvent de maintenir ou d’accroître le patrimoine familial. Ainsi les hôtels particuliers passaient de mains en mains au fil des alliances, mais pouvaient aussi être parfois vendus ou loués au gré des événements.
L’Hôtel d'Espinay, Imposant hôtel particulier situé au n° 17 de cette rue, a connu de nombreuses transformations au cours de son histoire (fig.4). Construit probablement au début du XVIIIe siècle, après être passé de main en main, puis modifié au milieu du XIX e siècle pour y accueillir les services et bureaux de la sous-préfecture, avant de devenir une polyclinique dans la première moitié du XXe siècle, au lendemain de la seconde guerre mondiale, il accueille « l’orphelinat du refuge » tenu par les sœurs hospitalières, qui sera finalement remplacé par un centre d’accueil pour personnes âgées, après avoir été longtemps à l’abandon, il est en cours de restauration et c’est un hôtel pour les voyageurs qui occupe une partie de ses locaux. Bref ! Comme le dit son actuel propriétaire, c'est un peu d’histoire, au cœur des Loudunais… Certains y sont venu faire leurs démarches administratives, d’autres y sont venu se soigner, il y a ceux qui y sont nés, puis ceux qui y ont grandi sans famille, et enfin ceux qui ont fini leur vie entre ses murs. Aujourd’hui en attendant sa restauration définitive, ce sont des voyageurs qui viennent y profiter d’un repos bien mérité et découvrir ce trésor de notre belle cité.
Pour entrer dans l’histoire de ce monument de la ville de Loudun, il faut se plonger dans « l’histoire des rues de Loudun » édité par la « Société historique du Pays de Loudunois » sur les recherches de Noyelle, Sylvette et Rohaut, Sylviane : auteurs, édité en 2001.
De la rue du Bourg-Joly à la place de la Boeuffeterie :
« Le XIXe siècle a profondément modifié l’aspect, voir l’organisation, des immeubles qui bordent cette portion de rue, au point qu’il est parfois difficile de retrouver l’emplacement de certaines maisons dont nous pouvons cependant retracer l’histoire. Les bâtiments de la maison de retraite, utilisés un temps pour abriter la sous-préfecture, n’échappent pas à cette situation générale, même si on y retrouve une portion épargnée des constructions du XVIIe siècle » (fig.5)
(Histoire des rues de Loudun - Noyelle, Sylvette et Rohaut, Sylviane)
De la maison de Catherine Chabrol a l’hôtel D’espinay :
« En 1776, Catherine Chabrol, v***e de Philippe Leclerc, écuyer, loua pour 6 ans à Mr Laurent David (adjudicataire général des fermes unies de France) demeurant à Paris, (une maison audit Loudun, appartenant à ladite Dame Leclerc, faisant l’un des coins du bout de la rue sèche, joignant une autre petite maison appartenant à ladite Dame Leclerc) née en 1695, la v***e Leclerc était alors une vieille dame. Elle était v***e depuis quarante-six ans d’un ancien garde du corps du régent Philippe D’Orléans. La maison d’angle louée au sieur David, était dans la famille Chabrol depuis un siècle. L’autre petite maison correspondait sans doute à la partie de l’hôtel actuel. Elle consistait en 1767, (En deux chambres basses, deux hautes, grenier, caves, petite cour ou est un puit) et venait de René Normandine (avocat aux sièges royaux de la ville de Loudun). Ce dernier en avait hérité de son père René (procureur du roi à Loudun). en 1791, l’hôtel comprenant (Cour, entrée, antichambre, salon, cuisine, buanderie, cour, écurie, jardin, serre bois, trois chambre à feu, cabinets et autres appartements) appartenait à Daniel Montault, administrateur du district et futur maire de la ville entre 1824 et 1829. Il passât ensuite par mariage à Claude Blondé de Méssémé, puis à Louis D’Espinay. En 1866 Mr et Mme D’Espinay, désirant se retirer dans leur propriété de la Tapotiére, vendirent leur hôtel au département pour y établir la sous-préfecture » (fig.6)
(Histoire des rues de Loudun - Noyelle, Sylvette et Rohaut, Sylviane)
De la sous-préfecture à la polyclinique :
Le 4 mars 1790 Le département de la Vienne est créé par lettres patentes du roi Louis XVI (fig.7), en même temps que les 82 autres départements originels. Il a pour chef-lieu Poitiers. La Constituante par le décret-loi du 28 pluviôse de l'an VIII (1800) redécoupe la France en 98 départements, eux-mêmes divisés en arrondissements, (entre 3 et 6). Le gouvernement était représenté par un préfet dans chaque département et le préfet par un sous-préfet dans chaque arrondissement. Loudun est chef-lieu de son district de 1790 à 1795, puis de son arrondissement de 1800 à 1926. En 1802, lors de la nomination des premiers préfets de France, c'est un Loudunais, Pierre Montault-Désilles qui devient premier préfet du département de Maine-et-Loire. Une telle rupture avec l'organisation de l'Ancien Régime entraîna rapidement des aménagements dans notre région. Le tout jeune département pris ses quartiers dans l’ancien monastère des cordeliers (actuel hôtel de ville) qui hébergea un temps la sous-préfecture avant son départ vers la rue Centrale (actuel rue Grand’cour). Le logement des sous-préfets semble avoir quelques fois posé des problèmes. Claude Martin, sous-préfet, décrit la situation de la sous-préfecture de Loudun en rapportant le texte d’une lettre d’architecte de l’époque :
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Loudun le 17 avril 1819
« Monsieur de Sous-Préfet de Loudun n’a point de logement, ses bureaux sont à loyer et le propriétaire prend, à la fin de cette année, le local des dits bureaux. Monsieur le Maire de Loudun propose d’acheter la maison de M. Cornay, qui paraît suffisante pour loger M. le Sous-Préfet et ses bureaux. En conséquence, l’un et l’autre nous ont invités d’en lever le plan. Le 1er étage fournit quatre appartements, ce qui paraît devoir suffire. L’établissement des bureaux et du cabinet de M. le sous-préfet est d’une dépense de deux milles francs, l’acquisition de la maison, non compris les frais d’acte, est de 10 500 francs. Fait au total douze mille cinq cent francs que coûtera le dit établissement qui se trouve au centre de la ville de Loudun, et que nous estimons n’être pas cher »
Par nous architecte
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Claude Martin nous indique que la maison de M. Cornay ( fig.8 ), qui se trouve dans l’actuelle rue Grand Cour est presque immédiatement investie par le représentant de l’État et ses services. En effet, en 1819, l'hôtel de la sous-préfecture était situé 15 rue centrale (à l'actuel angle de la rue Saint-Jean, de la rue de la Grand Cour, et de la rue du Collège). Mais l’occupation s’effectue sous forme d’une location, l’achat n’ayant finalement pas été réalisé malgré l’avis de l’architecte. L’immeuble en cause existe toujours et demeure la propriété des descendants de la famille de M. Cornay. En 1866 le département rachète l’hôtel d’Espinay, après quelques transformations (fig.9), dans la seconde moitié des années 1860 la sous-préfecture y installe définitivement ses locaux. Les bureaux de l’administration occuperont les bâtiments qui font l’angle de la rue Sèche et de la rue du Bourg Joly, (fig.10) dont la partie comprise entre la rue Sèche et la rue de l’Abreuvoir devient «rue de la Sous-Préfecture» (fig.11). Apres plus d’un siècle d’activité, La sous-préfecture de Loudun créée le 17 février 1800 est supprimée le 10 septembre 1926. Le décret-loi Poincaré fait disparaître Loudun de la liste des sous-préfectures. La ville n'est plus qu'un simple chef-lieu de canton qui, comme les autres cantons environnants est rattachés à l'arrondissement de Châtellerault.
De la polyclinique du Dr Chauvenet a l’orphelinat du refuge :
Rachetés en 1937 par le chirurgien André Chauvenet de Thouars, les anciens bâtiments désaffectés de la Sous-Préfecture, (fig.12) se transforme en une polyclinique chirurgicale (fig.13) très moderne pour l'époque, spécialisée dans la médecine de l’estomac et de l’intestin, qui fonctionnera en collaboration avec le radiologue André Colas de Loudun (fig.14). Un bâtiment en retour de l’ancien a été rajouté rue de la sous-préfecture, elle comprendra notamment un service de maternité. Pendant la seconde guerre mondiale, les Docteurs André Chauvenet et André Colas, médecins réputés, ont été aussi tous les deux de grandes figures de la Confrérie Notre-Dame, important réseau de renseignements de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté tous les deux en janvier 1942, Chauvenet sera déporté à Buchenwald en Allemagne, il sera libéré et rapatrié en avril 1945, Colas lui aura plus de chance, interné à Fresnes, il sera rapidement libéré en juin 1942 (fig.15 & 16). Après la seconde guerre mondiale, la clinique continuera son activité jusqu’en novembre 1965 date de la dissolution de son activité. En 1966 le bâtiment devient la propriété de (l’hôpital Renaudot), l’activité de la clinique reprendra en juin 1967 sous la direction du Dr Jean Daraignez chirurgien Loudunais, et ce, jusqu’en 1995, date de sa fermeture définitive (fig.17).
De l’orphelinat du refuge à la maison de retraite :
En 1797, la municipalité de Loudun se voit attribuer par l'Etat l'ancien couvent de la Visitation construit en 1675. La municipalité installe un hospice dans les anciens bâtiments conventuels de l'ancien couvent, et en confie la direction aux Sœurs de la Présentation de La Bretèche de Tours (fig.18). Elles ouvrent par la suite une école de filles et un orphelinat. Annexe de l’hospice de Loudun fondé en 1870, et dirigé par les sœurs hospitalières, l’orphelinat du refuge est placé sous la surveillance de la commission de l’hospice. À la fin du XIXe siècle, Il reçoit des filles légitimes, orphelines ou délaissées de 5 à 10 ans, et les garde jusqu’à 18 ans, moyennant une pension annuelle de 150 francs- on y compte alors 13 places. En 1935 l'hospice devient "Hôpital Renaudot". En septembre 1936 des réfugiés espagnols républicains serons hébergés pendant une quinzaine de jours dans les bâtiments de l’hôtel d’Espinay. En 1966 les bâtiments de l’hôtel deviennent une annexe de l’hôpital Renaudot, ils comprendront entre autre (l’orphelinat du refuge), qui compte 30 places lorsqu’il est transféré rue de la sous-préfecture, et qui cessera son activité probablement en 1976 lors du départ des dernières sœurs hospitalières, (fig.16) ainsi qu’un centre d’accueil pour personnes âgées. La polyclinique et la maternité ont continué à fonctionner jusqu’en 1995.
De la maison de retraite à l’hôtel du Clos Albert :
En 1988, c'est une maison de retraite rénovée qui est inaugurée, le bâtiment bénéficiant d’une réfection de façade. La maison de retraite fermera ses portes en 2011, car un nouvel établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) permet de regrouper, sur un seul site, la maison de retraite de la rue Marcel-Aymard et la cure médicale, située au 2 e étage du bâtiment de l'ancien cloître de l'hôpital. En 2016 un hôtel (le clos Albert) sera aménagé rue de la sous-préfecture (fig.20 & 21).
Quant à l’hôtel d’Espinay, bien que remodelée au XXe siècle, au moment d’accueillir la sous-préfecture, cet hôtel particulier a conservé certains traits de son époque, dans la partie proche du carrefour des rues Marcel Aymard et de la Sous-Préfecture (fig.22). Sur la façade de la cour on peut voir encore les encadrements plats en relief, et la grille en fer forgé du XVIIIe siècle, qui borde le perron et son double escalier (fig.23). Sur la façade on peut apercevoir deux dates 1722- date probable de la construction de l’hôtel, et 1988- date d’aménagement de la maison de retraite (fig.24). Les travaux du XXe siècle ont fait disparaitre le balcon en fer forgé le long de la rue Marcel Aymard. À l’intérieur les appartements habillés de boiseries en chêne sculptées ont également totalement disparues. Seuls vestiges de son histoire l’escalier du vestibule et sa rampe en fer forgée ont résisté aux travaux des différentes époques (fig. 25 & 26).
Merci à Thierry Morin actuel propriétaire du lieu pour sa sympathie et son aide précieuse, et les membres du groupe Histoire et patrimoine du Pays Loudunais qui ont connu ce lieu et accepté de partagé leurs souvenirs (fig.27).
Sources : Société historique du Pays de Loudunois, Le Souvenir Français comité de Loudun, Archives départementales de la Vienne, Greffe du tribunal de commerce de Poitiers, Archives de l’hôpital Renaudot de Loudun, A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou (Jean-Claude Raymond), Loudun histoire civile et religieuse A. L. Lerosey, centre de mémoire du Loudunais ( M. Jacques Sergent).

Maulay Texte de Michel Lecomte ©L’implantation humaine de Maulay remonte au Néolithique, attesté par la présence du dolm...
13/05/2024

Maulay
Texte de Michel Lecomte ©

L’implantation humaine de Maulay remonte au Néolithique, attesté par la présence du dolmen « la pierre levée », sur le chemin de la Chapelle-Belloin « Fig.1 », relaté en 1773 dans un titre de la cure de Maulay. La première mention de la localité de Maulay, apparait au temps du règne d’Hugues Capet, en l'an 987 dans une charte conservée dans le cartulaire de Bourgueil, sous la forme latine « Maleciaco » ou « Maleciacum ». On parle ensuite de « Maulaio » en 1213, « Maulay » en 1383, « paroisse de St Martin de Maulay » en1436. La paroisse de Maulay faisait alors partie de la viguerie de Barnizec. Maulay était un fief avec droit de justice qui relevait de la châtellenie de Purnon, alors que la paroisse dépendait de l’archiprêtré et de la châtellenie de Loudun. Durant le Moyen Âge féodal, le territoire de Maulay fut partagé en deux seigneuries inégales : Le Haut-Maulay, relevant en vassalité de la châtellenie de Loudun, et Le Bas-Maulay, relevant de celle de Mirebeau « Fig.2 ». Les deux seigneurs de ces fiefs portèrent simultanément le nom de sire de Maulay.

Le Haut Maulay et son château, dont le principal seigneur était le comte de La Chapelle-Bellouin, est au XIe siècle, à Guillaume et Vivien de Maulay. On y retrouve aussi Henri de Maulay en 1319. À la fin du XIVe siècle, le Haut Maulay, passe à Pouissonet Provost, Mais c’est à Jehan d’Outrelavoye que l’on doit la construction de la tour au XIVe siècle, pour résister aux Anglais. Le château, composé d’un haut donjon carré, flanqué d’une tour ronde et d’une tour polygonale, est inséré dans une enceinte fortifiée « Fig.3 ». À la fin du XVe siècle, il appartient à une branche de la famille de La Rochefoucauld, puis les Tiercelin, les Furzeau, et M. Camille Bérenger ancien représentant du peuple. L’enceinte qui a pratiquement disparu, le donjon rabaissé de un à deux niveaux, et ses deux tours arasées et couvert d’une toiture d’ardoise, nous montre les ravages du temps et des différents remaniements qui ont été pratiqués. Dans un magnifique parc arboré, un élégant manoir XIXe siècle, (fig.4) qui reste fidèle à la devise qui orne sa façade « Pour vivre heureux, vivons cachés, 1871 », partage avec son austère prédécesseur le nom de Haut Maulay. Le parc a été transformé un temps en jardin d'acclimatation, où se trouvait réunis des quadrupèdes et des oiseaux rares. Le château du Haut-Maulay en totalité ainsi que le sol pouvant receler des vestiges archéologiques, est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 25 octobre 2018.

Le Bas-Maulay, qui dépendait de la baronnie de Mirebeau, avait dans sa mouvance la dîme de Velort, Parneux et le Vieux-Ballou, avec droit de haute justice. La littérature historique anglaise, nous donne mention d’un « Peter de Maulay » en 1221 sous la minorité du roi Henri III, shérif du Dorset, qui selon Nicholas Vincent « ai été natif de Maulay, entre Loudun et Richelieu », il s’agit probablement de Pierre de Maulay, seigneur du Poitou et conseiller du roi Jean sans Terre, qui participa aux croisades et mourut en Palestine en 1241. C’est à ce Pierre de Maulay, ou un membre de sa famille, qu’appartenait le Bas-Maulay. En 1319 on parle aussi d’un Robin seigneur de Maulay, qui relevait de Robert Frétart de Turzay. Au XVIIe siècle, Maulay est cité dans un rapport de Colbert de Croissy, frère du 1e ministre de Louis XIV, qui dit « La Chapelle-Belloin, appartenait à M. le Duc de Richelieu, composé de la Chapelle-Bouchet, Claunay et Maulay ». À la révolution on fait état de du baillage de Loudun, dans lequel apparait le nom de « Maurin » curé de Maulay. Maulay est élevé au rang de commune avec la révolution de 1789. En 1790 la commune de Maulay intègre le canton de Monts-sur-Guesnes, Et finalement en 1801 celui de Loudun. (fig.5)

L’église Saint-Martin de Maulay était du ressort de l’évêque de Poitiers qui en nommait le curé jusqu’à la révolution, ce qui n’était pas toujours le cas à l’époque. Cette belle construction romane édifiée au Xe siècle, à saint Martin pour titulaire. Martin, né au début du 4 e siècle dans l'actuelle Hongrie, quitte l'armée romaine après son baptême et fonde près de Poitiers, à Ligugé, le premier monastère des Gaules en 361. Elu évêque de Tours, il meurt en 397 à Candes, au confluent de la Vienne et de la Loire. Son culte se répand rapidement. Des centaines de paroisses en Europe portent son nom. Vers 1263, le curé de Maulay venant à mourir, les vicaires de l’évêque, nommèrent à cette cure Nicholas Coturnex, du diocèse d’Arras, qui la conserva longtemps. Après la Révolution il faudra attendre le 24 juillet 1872 pour que l’église soit érigée en succursale. Ensuite, en 1880, elle aura un curé résident. Cette petite église dont le chœur et le clocher datent de la période romane, est construite sur un sol argileux et mouvant, elle a dû être renforcée de contreforts, en particulier au nord de la nef et au chœur (fig.6). Comme la plupart des églises anciennes, elle a subi bien des remaniements. Cette église modeste, illustre près d’un millénaire de chrétienté. Près de la porte se trouve une grosse dalle en forme de banc : c'est là que l'on posait, lors des enterrements, le cercueil avant son entrée dans le lieu saint.

Selon une légende relative à Maulay, qui remonterait au IVe siècle, dans la campagne Loudunaise, Saint Martin rêve et se promène Pour rencontrer, L’âme à évangéliser. À Maulay, le soleil d'été force Martin à s'arrêter, épuisé, il s’arrêta contre un arbre et demanda à boire à une passante. Celle-ci lui apporta un pot de lait. Martin but puis secoua le récipient, une goutte tomba au sol, une source limpide jaillit qui fut nommée, bien à propos la fontaine du fond du pot… La fontaine « Fond du pot » est aujourd’hui tarie.

Un village entouré de tournesols et de bois s'étalant sur des plaines fertiles : voilà comment Saint Martin ou Sainte Radegonde ont pu découvrir Maulay. Ce bourg resté assez Modeste avec le temps, flanqué tout au plus d’une nouvelle mairie, et de quelques pavillons, a gardé les allures d’un gros hameau, Mais l’originalité de la commune de Maulay, comme la plupart des communes du Loudunais, c’est la mosaïque constituée par les hameaux isolés, qui la composent, Les porches en tuffeau et portails en bois massif, les pierres de grès protégeant les entrées...mais plus encore, c’est son finage qui s’étire vers le sud-ouest jusqu’à atteindre la vallée de la Briande et se partage ainsi entre le bassin du Thouet et celui de la Vienne.

De Rohan…du duché de Loudun au royaume de Navarre.Texte de Michel Lecomte ©Françoise de Rohan et le Duché de Loudun – (1...
18/03/2024

De Rohan…du duché de Loudun au royaume de Navarre.
Texte de Michel Lecomte ©

Françoise de Rohan et le Duché de Loudun – (1579 – 1591)

En 1579 la ville de Loudun est élevée au rang de duché par le roi de France Henri III, statut qu’elle gardera jusqu’en 1591(Fig.1), ce rang elle le devra à une femme qui bien que de sang royal, devra subir bien des tourments. Françoise de Rohan, dame de La Garnache, duchesse de Loudun, née vers 1540 est de haute naissance. Elle est la fille du vicomte René de Rohan et d’Isabeau d’Albret, et sœur cadette du vicomte Henri de Rohan. Son père est également prince de Léon, comte de Porhoët, seigneur de Beauvoir et de La Garnache, chevalier de l'ordre du Roi et capitaine d'une compagnie des ordonnances. Demoiselle de sang royal, elle est cousine germaine de la reine de Navarre, Jeanne d’Albret (Fig.2). Après le décès de son père, mort au combat devant Nancy en 1552, elle est placée à la cour des Valois, à l’âge de 13 ans. Issue d’une branche des Rohan(Fig.3), descendante des ducs de Bretagne, elle sera très courtisée pour sa grâce et sa noblesse à la cour du roi Henri II (Fig.4), ou elle paraissait sous le nom de mademoiselle de Léon. La reine Catherine de Médicis (Fig.5), la fera demander comme dame de compagnie. Malgré son jeune âge, Françoise de Rohan s’efforce de faire bonne figure, cuirassée dans sa robe lourde. Fière d’être fille d’honneur de la reine, elle doit sourire, causer et parfois danser. Mais la cour du roi n’est pas un couvent, les hommes sont volages, et les rumeurs se propagent très vite. Ils sont nombreux à avoir remarqué depuis quelque temps, les assiduités du jeune Jacques de Savoie, duc de Nemours (Fig.6), auprès de la très jeune Françoise de Rohan. Suite à ces marques publiques d'attachement, Françoise de Rohan reçoit conseils et avertissements de sa mère et de la reine, Catherine de Médicis. Séduite par la beauté du duc de Nemours réputé pour sa grande élégance, elle n’écoutera point les conseils, et subira pendant les années 1554-1556 les assiduités de ce jeune duc surnommé le beau et le galant cavalier. Le duc de Nemours lui promet qu’il n’aura pas d'autre épouse et lui fait un serment « Je vous prends pour femme, dites que vous me prenez pour mari... ». À cette époque ses serments, faits devant témoins, ont alors valeur juridique. Au début de l'été 1556, la cour étant à Blois, Françoise de Rohan cède aux avances du duc de Nemours. Mais Nemours, fait fi d'honorer sa promesse et rejoint Paris, et lui recommande même de garder leur aventure secrète. Françoise de Rohan qui s'est donné à lui donnera naissance à un bâtard, Henri de Genevois, en 1557. Jacques de Savoie n'a pas seulement refusé d’honorer sa promesse, il l’a trahi pour se marier à Anne d'Este (Fig.7) en 1566, ce qui renforce l'outrage qui a été fait à Françoise de Rohan. Elle se retrouva déshonorée par l’abandon de celui-ci et n’aura de cesse, pendant plus de vingt ans, d’obtenir la reconnaissance de son mariage, dû à la promesse faite en 1556 devant témoin. Le duc de Nemours, Jacques de Savoie, fut accaparé par plusieurs années de procès que lui fit cette dame de haut lignage. Au bout de plus de 20 ans de procès, Dans une lettre royale du 9 février 1579, Henri III (Fig. 8 ) déclara que la Dame de la Garnache n’encourait « aucun blâme pour raison de ce qui est advenu » et la déclarait « libre de contracter mariage » c’était reconnaître ses droits tout en prononçant son divorce, chose qui arrivait pour la première fois dans l’histoire de France. Blanchie de tout soupçon de fornication, Françoise de Rohan est élevée au titre de duchesse de Loudun par Henri III, afin de réparer l’outrage qui lui a été fait par le duc de Nemours. En 1587, après maintes péripéties et plusieurs années de prison, Henri de Genevois, le fils illégitime de Françoise de Rohan, s'empare du château de La Garnache et du château de Beauvoir-sur-Mer, appartenant tous deux à sa mère. Alors que cette dernière s’enfuit, Henri de Genevois récupère aussi Loudun, devenant du fait duc de Loudun. Mais il subit les foudres d’Henri de Navarre (Fig.9), en 1589, qui le fait poursuivre et arrêter par ses troupes, il l’oblige à rendre à sa mère ses terres et son titre de duchesse. Françoise de Rohan meurt en décembre 1591 à Beauvoir-sur-Mer, et avec elle, le duché de Loudun va disparaître. Henri de Genevois lui meurt finalement en 1596, cinq ans après le décès de sa mère.

(Source : Wikipédia et web divers)

Pierre-Désiré Delamotte, et le trône de Navarre- (1999 - 2009)

L’histoire de Françoise de Rohan aurait pu s’arrêter là, mais un événement très improbable est venu troubler cette histoire. Comment Pierre-Désiré Delamotte, fils d’agriculteur de La Roche-Rigault, né le 27 décembre 1921, dans une ferme de Rigny, sur la commune de Claunay (Fig.10), est-il devenu roi de Navarre ? Il est dit fils de Pierre Delamotte agriculteur et d’Angélina Colas. Arrivé à l’âge adulte, il se marie en mars 1948 au Luxembourg avec Germaine Koenig, avec qui il aura un fils Pierre Robert né au Luxembourg. En 1959 veuf il se remarie dans la Drome avec Elisabeth-Marie Ernesta Michotte de Welle. Après ce mariage, touché par le ''syndrome du sang bleu’’ il entreprend des recherches sur ses ancêtres. En 1959, il fait valider une nouvelle identité, à consonance noble, par le Tribunal de grande instance (TGI) de Poitiers : Pierre-Désiré De la Motte. Avec sa nouvelle identité, Pierre de la MOTTE part ensuite aux États-Unis, à Détroit, pendant 25 ans comme administrateur de la General Motors Company (GMC). En 1988, toujours au TGI de Poitiers, il devient Pierre-Désiré De la Motte-Messemé, surnom Le Poulchre. Cette reconnaissance en ferait un descendant d’Alexandre Le Poulchre de la Motte-Messemé et de…. Françoise de Rohan, ce qui en ferait le dernier héritier vivant des rois de la maison d'Evreux-Albret (Fig.11, maison d’Albret dont est issu Henri IV, roi de France et de Navarre. La famille Le Poulchre (Fig. 12) est une famille noble française, d'origine angevine établie à Senonnes. Elle compte parmi ses membres l’écrivain et militaire de la Renaissance (François Le Poulchre) seigneur de la Motte Méssémé, qui se distingua à la bataille de Moncontour. Dans la généalogie établit par Pierre Désiré(Fig.13), il y a du vrai, du possible, mais une union improbable, pour laquelle on recherche encore des preuves. Aucun lien ou coïncidence dans le même espace et au même moment, d'aucun des membres de la famille Le Poulchre de la Motte avec la princesse de sang de Françoise de Rohan n’ayant été trouvé. Toujours est-il qu’en 1998, Blas de Beaumont, chef de la Maison royale de Navarre (Fig.14), chargé par les loyalistes et indépendantistes navarrais, de trouver un successeur légitime au trône, persuadé d’avoir trouvé le dernier germe d'une maison royale éteinte depuis des siècles, rencontre Pierre-Désiré à Nice et fait valider sa légitimité au trône de Navarre, par Carmain de Foix-Timothée, gardien de la Couronne. En février 1999, Pierre-Désiré De la Motte-Messemé, S’autoproclame Roi de Navarre, à l’âge de 78 ans (Fig.15). Il compte déjà une bonne quinzaine de titres de noblesse, de chevalier à duc. En plus d'être prétendant au trône de Navarre en exil, d’abords sous le nom de Pedro I « mais celui-ci est déjà utilisé ». Pierre-Désiré prend le nom de Piarres II, non encore attribué. Il est aussi porteur des titres de : "comte de La MOTTE-MESSEME, Comte Le POULCHRE, Marquis de SENONNES, Duc de LOUDUN, prince d'ANDORRE, comte de COMMINGES et vicomte de BEARNE"…rien que ça ! Durant son règne, il s’adresse au roi d’Espagne pour demander la libération de 700 détenus des prisons basques et navarraises. Il travaille également sur un projet de plébiscite afin de restaurer une monarchie autonome. En 2005, il intervient auprès d’un organisme des Nations-Unies ou à la Cour internationale de justice contre « l’occupation coloniale de la France et de l’Espagne du Royaume de Navarre ». On le verra poser pour la postérité auprès du pape ou de Bill Clinton. Il meurt à Sauveterre de Guyenne, près de Bordeaux en 2009. En octobre 2017, son fils Pierre-Robert prétend à sa succession… « S’il subsiste quelques zones d’ombre dans la généalogie établie, le règne de Piarres II est, lui, bien réel ».

(Source : Hérage N° 142-2012 A. Bourreau)

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