15/03/2025
🌈« Ma chère et tendre fille, Nana Khadija🌈
J’aimerais t’écrire quelques lignes, mais aucun mot ne sera jamais assez fort pour exprimer tout l’amour que j’ai pour toi…
Depuis le ventre, tu étais la première à bouger, la plus vive, celle qui se manifestait le plus. On nous avait donné si peu d’espoir pour votre survie que, chaque nuit, je vous parlais, vous suppliais de tenir bon, de rester au chaud le plus longtemps possible. Et toi, ma Nana, dès que tu entendais ma voix, tu bougeais comme pour me répondre, comme pour me dire : “Maman, je suis là.”
Cette connexion entre nous était magique, presque irréelle… Comme si la vie me soufflait à l’oreille : “Profite d’elle, elle ne restera pas longtemps.” Et j’en ai profité, mon amour… Mais pas assez. Jamais assez.
Le 28 juin 2024, vous avez pointé le bout de vos petits nez.
À 11h17, tu es née ma première ❤️, suivie d’Adama à 11h18, puis de Madan à 11h18, et enfin de Kaïs à 11h19.
Quatre bébés en vie, un miracle… C’était trop beau pour être vrai.
Quand je venais vous voir en réanimation, je commençais toujours par ta chambre, la numéro 13, et je finissais toujours par toi.
Je te parlais pendant de longues minutes, je te confiais mes peurs, mes espoirs, mes émotions. Tu étais mon refuge avant d’aller voir tes frères et ta sœur, et toujours celle vers qui je revenais avant de partir .
Sans savoir…
Sans me douter une seule seconde que tu te battais en silence, que ton petit corps luttait contre une infection silencieuse …
Si seulement j’avais su…
Mon plus beau souvenir avec toi, c’est ce premier peau à peau.
Te sentir respirer, bouger, te savoir contre moi…
Ma toute première des quatre , et la première à être blottie sur ma poitrine.
Des heures et des heures à te parler, à te câliner, à savourer ce moment unique…
Sans savoir que ce serait le premier et le dernier.
Et puis, le jour de ton départ est arrivé.
Le pire jour de mon existence.
Ce jour où ma vie a basculé à jamais.
Quand tu es partie, mon corps a refusé d’accepter l’inacceptable.
J’ai fait un malaise, des convulsions, j’ai été placée en réanimation.
Et en me réveillant… j’ai su.
J’ai senti ce vide, ce trou béant en moi.
Une partie de moi était partie avec toi.
Mais je devais tenir bon pour tes frères et ta sœur jumelle.
Même si chaque jour était une bataille.
Avant que tu ne t’envoles, je t’ai fait une promesse :
Jamais ton nom ne sera oublié.
Tout le monde saura qu’une incroyable, magnifique et courageuse petite princesse a existé.
Et cette promesse, je la tiendrai, mon amour.
Ton départ nous a changés.
Il nous a appris que rien n’est éternel, qu’il faut chérir chaque instant avec ceux qu’on aime.
Il nous a soudés, ton papa et moi, face à cette épreuve qui aurait pu nous briser.
Cet amour que nous partageons pour toi a renforcé notre couple.
Nous avons compris que chacun vit son deuil différemment, qu’il faut respecter la douleur de l’autre, même si elle ne s’exprime pas de la même manière.
Ne jamais se juger. Ne jamais s’accuser.
Avancer ensemble, sans blesser l’autre, en se soutenant dans cette douleur que nous partageons.
Aujourd’hui, la vie continue, mais rien n’est plus pareil.
Tu étais la première à venir, la première à partir…
Mais quelle joie de t’avoir connue, mon amour.
Si c’était à refaire, je referais tout, sans hésiter, juste pour te serrer encore une fois dans mes bras.
La mort n’arrête pas l’amour.
Et je tiendrai ma promesse.
Ma nana à moi.» 🌈