30/03/2025
Merci de libérer la parole au sujet de la bipolarité si complexe à vivre et si difficile à expliquer même aux plus proches 🙏
Si vous vivez de près (ou de loin ) avec cette maladie mentale, lisez , , renseignez vous , ne restez pas seul et surtout n’ayez jamais honte 🌸
On peut y arriver même si tout est plus compliqué dans une vie de bipolaire … je sais de quoi je parle 😎
Bon dimanche 🩷
« Cela va beaucoup nous aider » : Nicolas Demorand dévoile être bipolaire, la fin d’un tabou pour les malades ?
L’animateur de la matinale de France Inter révèle, dans un livre poignant en vente ce
jeudi, souffrir de cette maladie qui toucherait environ 2 à 3 % de la population en
France. Médecins et associations saluent unanimement cette prise de parole.
Par Nicolas Berrod
Le secret avait été bien gardé. Pourtant, cela fait « quelques jours » que Marie-Jeanne Richard,
présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées
psychiques (Unafam), avait eu vent de la sortie du livre de Nicolas Demorand sur sa bipolarité. Dans
cet ouvrage très fort, en vente ce jeudi sous le titre « Intérieur nuit » (éditions Les Arènes), l’animateur
star de France Inter reconnaît qu’il est « un malade mental » et appelle à lever les « tabous » sur cette
pathologie. « Cela va beaucoup nous aider ! », se réjouit la responsable.
Comme Nicolas Demorand, autour de 2 à 3 % de la population souffrirait de bipolarité en France,
indique le Pr Bruno Etain, coordinateur des Centres experts Troubles Bipolaires de la Fondation
FondaMental. Cette maladie psychique, de deux principaux types (1 et 2), se traduit par des variations
d’humeur disproportionnées. Une personne touchée va alterner des phases très dépressives et d’autres
ultra-euphoriques, d’où ce mot « bipolaire ».
À lire aussi Nicolas Demorand révèle sa bipolarité et appelle à un sur la maladie mentale
« Cela débute en général entre 15 et 25 ans, et ces épisodes vont se succéder de façon plus ou moins
fréquente selon les personnes », précise le médecin. En plus de fortement impacter la vie sociale, ces
troubles peuvent générer des angoisses voire des envies suicidaires. L’espérance de vie est d’ailleurs
réduite de 10 à 15 ans.
Bientôt un test sanguin ?
La bipolarité est très difficile à diagnostiquer, notamment car « il n’existe pas encore de biomarqueur
qui permettrait de l’établir par une simple prise de sang », regrette Dominique Guillot, président de
l’Association d’aide aux personnes atteintes de troubles bipolaires et à leur entourage (Argos 2001).
Mais la recherche avance : après l’arrivée l’an dernier d’un premier test pour distinguer la dépression
de la bipolarité, très cher et non remboursé, un 2e dispositif semblable pourrait bientôt arriver sur le
marché. « Cela s’annonce révolutionnaire ! », se réjouit Renaud Maigne, fondateur de l’association
Bipolarité France.À lire aussi L ’humoriste Warren Zavatta, atteint de bipolarité : « J’ ai failli en mourir »
Pour ce père de trois enfants, âgé de 50 ans, tout a débuté par des symptômes dépressifs il y a trente
ans. Pour le moment, il faut compter en moyenne une dizaine d’années entre l’apparition des premiers
troubles et le diagnostic de bipolarité. Nicolas Demorand raconte lui-même la longue « errance
médicale » qu’il a vécue. Pendant longtemps, on l’a cru dépressif. Jusqu’à sa tentative de su***de.
Si l’animateur star, écouté chaque matin par 5 millions de paires d’oreilles, a décidé de s’exprimer
publiquement aujourd’hui, c’est pour témoigner du fait que « la vie est possible » et pour inciter à la
libération de la parole. « J’ai eu trop longtemps l’impression de suffoquer en silence, et je voudrais dire
à tous ceux qui souffrent qu’il est possible de parler. Crever en silence n’est pas un destin », clame-t-il
dans une interview au Point, qui a révélé les bonnes feuilles de son livre.
« Il ose raconter que tout n’ est pas rose »
Médecins et associations sont unanimes pour saluer cette prise de parole. « Il est capital que les
personnes qui parlent disent la vérité, et lui ose raconter que tout n’est pas rose », confie Marie-Jeanne
Richard. « Les gens ne parlent pas car ils ont peur d’être stigmatisés et rejetés, notamment au travail.
C’est très important que des personnages connus témoignent du fait que l’on peut en vivre », abonde
Dominique Guillot, dont le fils a été hospitalisé à six reprises. Une des patientes du Pr Bruno Etain lui a
d’ailleurs confié qu’elle avait peur d’être « mise en placard » au travail si elle témoignait. « C’est plus
simple de dire que l’on souffre de dépression, cela fait plus soft », pointe-t-il.
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S’il est possible de « vivre avec » la bipolarité, cela n’est pas toujours simple au quotidien. Pour en
limiter les impacts, Dominique Guillot recommande « d’éviter les produits toxiques comme le cannabis
et l’alcool, de veiller à bien dormir, de faire de l’activité physique et de s’alimenter de façon équilibrée
». « Il faut avoir une attitude très responsable », renchérit Renaud Maigne.