13/11/2025
✨ LE CONTE DES VOIX SILENCIEUSES
Un récit long, incarné, vibratoire - Version Althéa Énergie
Il existait un endroit dont les voyageurs parlaient rarement. Pas parce qu’il était secret, mais parce qu’il leur était impossible d’en décrire la nature sans trahir ce qu’ils avaient vécu.
Un lieu suspendu entre la terre et quelque chose de plus vaste, plus ancien, plus profond.
Cet endroit s’appelait Valdorme.
C’était un village simple avec des maisons en pierre, des champs étendus, des chemins poussiéreux. Rien qui pouvait laisser deviner que là-bas, les choses ne se passaient jamais tout à fait comme ailleurs.
Parmi ses habitants vivait une jeune femme nommée Maïline. Elle avait cette manière de marcher comme si elle voulait être invisible. Non pas par timidité, mais parce que depuis longtemps, elle avait appris à ne plus déranger. Elle avait été éduquée à se taire, à ne pas faire de bruit, à ne pas attirer l’attention.
Pourtant elle portait en elle une sensibilité que personne n’avait jamais su nommer.
Depuis l’enfance, elle sentait des choses que les autres ignoraient comme la manière dont l’air changeait de densité lorsqu’une vérité s’approchait ;
le frémissement subtil dans sa nuque lorsque quelque chose d’invisible passait derrière elle ; les micro-variations de lumière qui semblaient respirer avec elle.
Mais, comme beaucoup, elle avait fini par croire que c’était elle qui « inventait ».
Jusqu’au jour où tout bascula.
Ce matin-là, Valdorme était enveloppé d’une brume inhabituellement dense.
Pas une brume froide, ni humide : une brume vivante. Elle se tenait là comme un voile posé sur la réalité, un voile qui semblait attendre.
Maïline sortit pour rejoindre le marché du village. Le silence était étrange. Pas inquiétant plutôt attentif. Comme si quelque chose écoutait avant qu’elle ne dise un mot.
Elle avança. À chaque pas, la brume s’ouvrait légèrement devant elle puis se refermait derrière. Un couloir mouvant, presque organique.
À mi-chemin, elle s’arrêta. Son cœur fit un battement trop fort. Un deuxième. Puis ce silence vibrant revint. Et soudain, elle l’entendit. Pas une voix. Pas un son. Quelque chose de plus profond; un appel vibratoire, clair, précis, qui résonna dans sa poitrine avant de résonner dans l’air.
Ce n’était pas extérieur. Et ce n’était pas intérieur non plus. C’était entre les deux. Un espace que la logique humaine n’a jamais su cartographier.
Un frisson descendit le long de sa colonne pas de peur. De reconnaissance.
Elle inspira. Le couloir de brume s’élargit.
Au centre du chemin se tenait une silhouette. Pas tout à fait une femme, pas tout à fait une présence. Une forme douce, sans contours nets, comme sculptée par la lumière d’un souvenir.
Maïline sentit son cœur s’ouvrir à une vitesse déconcertante. Pas parce qu’elle comprenait. Parce qu'elle se souvenait.
La silhouette parla, mais aucun son n’en sortit. C’était une transmission directe, comme si chaque mot était posé dans la conscience de Maïline sans passer par les oreilles.
- « Tu n’as jamais été seule. Tu n’as jamais été perdue. C’est simplement que tu n’écoutais plus. »
Maïline voulut répondre. Mais aucune parole ne vint sa gorge se serra sous le poids d’années où elle s’était interdite de ressentir.
La présence poursuivit :
- « Tu crois que les signes sont dans le ciel, dans les objets, dans ce qui se montre. Mais les signes ne sont pas faits pour être vus. Ils sont faits pour être reconnus. Et toi, tu sais reconnaître. Depuis toujours. »
Les larmes montèrent sans qu’elle puisse les retenir.
La silhouette s’approcha. La brume frémit autour d’elle, comme si elle respirait.
- « Tu n’as pas à chercher. Tu as juste à être. Et le monde te répondra. Car tu es venue pour entendre ce que les autres ne savent plus percevoir. Tu portes l’ancienne oreille. Celle qui entend ce qui n’a jamais été prononcé. Celle qui sent ce que les yeux n’ont jamais vu. Celle qui reconnaît ce qui précède la forme. »
Maïline sentit quelque chose se fissurer en elle quelque chose de dur, de figé, de trop longtemps fermé.
Elle posa une main sur sa poitrine. Le sol sous ses pieds vibra légèrement. La brume se mit à onduler, comme si elle réagissait à sa respiration. La silhouette tendit un bras sans main, juste une énergie qui s’approchait.
-;« Maintenant, écoute. Pas le monde mais toi. Car tout commence là. »
À cet instant précis, un courant d’air invisible traversa Maïline. Pas un vent. Une onde. Un réveil. Un retour d’elle-même à elle-même.
La brume autour du chemin s’illumina d’une lueur presque imperceptible un gris perlé, vibrant, vivant. Puis tout s’effaça doucement.
La silhouette disparut. Et le silence redevint un silence.
Mais Maïline, elle ne fut plus jamais la même.
Elle rentra chez elle avec l’impression que ses sens avaient été nettoyés.
Le monde semblait plus dense, plus riche, plus habité. Les objets avaient une présence. Les lieux respirait. Les personnes vibraient différemment selon ce qu’elles taisaient.
Et surtout l’invisible parlait. Pas par signes. Pas par symboles. Par résonance.
Et pour la première fois de sa vie, Maïline écouta véritablement.
Les habitants de Valdorme murmurent encore aujourd’hui que si l’on traverse le village aux premières lueurs du matin, on peut voir une femme marcher lentement, les yeux légèrement plissés, comme si elle percevait les couches cachées du monde.
Ils disent qu’elle n’a jamais eu besoin d’un don. Elle a juste récupéré quelque chose qu’elle avait perdu; la capacité d’entendre ce qui n’a pas de son. De voir ce qui n’a pas de forme. De sentir ce qui n’a pas encore pris vie.
Et certains affirment même que quand elle passe, la brume change de direction.
Mais ça les anciens sourient et disent que ce sont des histoires.
Pourtant l’invisible ne se trompe jamais sur ceux qu’il choisit de réveiller.
Mélanie – Althéa Énergie ✨️