11/11/2025
Quand le corps retrouve ses clés
Il y a des zones en nous où l’on n’entre plus.
Des épaules devenues couloir, une poitrine comme verrouillée, des hanches qui ont oublié la route.
En DMT, on ne force pas les portes : on rassemble les clés.
La première, c’est la sécurité.
Un lieu sûr, un regard qui tient, un cadre qui dit : tu peux te déposer.
Alors le système se calme, et déjà quelque chose consent à bouger.
La deuxième, c’est le souffle.
On l’écoute, on l’étire, on le laisse faire de l’espace.
L’air devient artisan, il pousse doucement les parois.
La troisième, c’est le rythme.
Un balancement modeste, une pulsation simple.
Le corps retrouve la marche, puis l’élan, puis l’envie.
La quatrième, c’est l’appui.
Le sol sous les pieds, comme une phrase qui finit par un point.
On s’ancre, et le haut du corps s’autorise enfin à parler.
Alors les corridors se rouvrent.
Les “zones interdites” redeviennent des passages.
On n’a pas cassé le verrou : on a rendu la maison habitable.
Ce jour-là, on ne dit pas “j’ai réussi”.
On murmure plutôt : “je me reviens”.