
24/07/2025
😥"Soja : aliment miracle ou source de problèmes ?"😥
Dans ma pratique de terrain, j’ai rencontré de nombreuses femmes qui consomment régulièrement du soja, convaincues de ses bienfaits pour apaiser les troubles du cycle ou traverser plus sereinement la ménopause. Porté par les tendances véganes et les discours médiatiques, le soja s’invite de plus en plus dans nos assiettes... parfois au quotidien.
Mais derrière cette image de plante « miracle » se cache une réalité plus nuancée : perturbations hormonales, effets secondaires insidieux, qualité très variable des produits… Le soja mérite qu’on l’aborde avec discernement, surtout lorsqu’il est consommé en excès.
Le soja contient des phytoestrogènes (principalement des isoflavones comme la ( génistéine et la daidzéine), qui imitent faiblement les œstrogènes.
Les phytoestrogènes sont des molécules naturelles que l'on retrouve principalement dans :
• le soja (isoflavones)
• les graines de lin (lignanes)
• le trèfle rouge
• certaines légumineuses
Ils ont une structure similaire à l’estradiol, mais une action bien plus faible (environ 1000 à 10 000 fois moins puissante). Ils peuvent se fixer sur les récepteurs aux œstrogènes mais agissent de manière modulatrice :
• En cas d’excès d’œstrogènes : ils prennent la place et atténuent l’effet.
• En cas de déficit (ex : ménopause) : ils compensent légèrement.
En revanche, s’il est parfois présenté comme un régulateur hormonal naturel, en particulier à la ménopause, il convient de relativiser ces effets et d'en comprendre les limites.
⚠️ Ce que montrent certaines études, notamment françaises (Université de Bordeaux) :
• Chez des femmes non asiatiques, la consommation régulière de soja alimentaire (ex : lait de soja, tofu) modifie les taux hormonaux, notamment en augmentant la SHBG (S*x Hormone Binding Globulin) et en influençant les œstrogènes libres.
• Chez les enfants et nourrissons nourris avec des laits de soja, on a observé une puberté plus précoce ou des troubles du développement sexuel dans certaines études.
• Le soja non fermenté, industriel, ultra-transformé, est souvent consommé en excès, ce qui peut accentuer les déséquilibres hormonaux ou thyroïdiens (par effet goitrogène sur la thyroïde, surtout en cas de carence iodée).
Ce n'est pas tout !
🦠 Le rôle clé du microbiote intestinal
Pour que les isoflavones du soja aient un effet potentiellement protecteur ou équilibrant, il faut que le microbiote transforme la daidzéine en équol, un métabolite actif.
Mais :
• Seules 30 à 50 % des personnes (en majorité asiatiques) possèdent les bactéries capables de produire de l'équol.
• La population européenne, n’ayant pas historiquement consommé du soja, est en général moins équipée pour métaboliser correctement les isoflavones.
⚠️ Donc : même si deux femmes mangent du tofu, leurs effets hormonaux peuvent être radicalement différents selon la composition de leur flore intestinale.
🟡 Conclusion
Le soja est souvent présenté comme une "alternative naturelle" au THS (traitement hormonal substitutif), mais :
• Il n'agit pas comme une hormone, son action est bien plus faible et aléatoire.
• Son efficacité dépend fortement du microbiote, donc très variable d'une femme à l'autre.
• Chez certaines femmes, il pourrait aggraver une dominance œstrogénique, ou perturber la thyroïde si consommé en excès.
🍲 Bonus
🟢 À privilégier :
• Soja fermenté traditionnel : miso, tempeh, natto (meilleure digestibilité, moins d’isoflavones libres, action anti-inflammatoire douce)
• Soja bio, modéré, cuit et non OGM
🔴 À éviter :
• Lait de soja sucré
• Desserts au soja industriels
• Protéines de soja texturées (végé burgers, simili-carnés)
• Suppléments en isoflavones sans suivi
́nopause