14/11/2025
Les Territoires Du Trauma
Tu sais,
Les traumas ne te définissent pas
Mais ils t’ont appris à vivre dans l’alerte,
À lire le monde comme un danger,
À survivre quand tu aurais dû respirer.
Ils ont fabriqué dans ton corps
Des tremblements anciens,
Des nuits sans refuge,
Et cette manière de tenir debout
En serrant l’intérieur pour ne pas tomber.
Le trauma n’est jamais un souvenir,
C’est une présence silencieuse,
Une bête qui dort dans les nerfs,
Un écho qui revient quand le monde parle trop fort.
Mais écoute bien :
Tu n’es pas condamnée à cette respiration-là.
Guérir,
Ce n’est pas effacer.
C’est réapprendre à laisser les épaules descendre,
À dire au corps : « Tu peux rester ici »
Sans craindre d’être attaquée.
Guérir,
C’est comprendre que ton système nerveux
A fait de son mieux pour te garder en vie.
Que tes tremblements sont des anciennes prières,
Que tes vertiges sont des appels,
Que ton corps cherchait juste un endroit sûr.
Guérir,
C’est accepter une main,
Un souffle,
Une présence qui ne te veut rien prendre.
C’est laisser entrer un peu de chaleur
Dans les couloirs où tu t’es longtemps cachée.
Et tu verras :
Le jour où tu n’auras plus besoin de survivre,
Ton visage reprendra sa lumière,
Tes pas deviendront plus souples,
Et ton âme reviendra habiter ton corps
Comme une maison retrouvée.
Tu n’as jamais cessé d’être entière.
C’est juste que ton histoire
T’avait mise en mode urgence.
Et maintenant,
Tu apprends quelque chose de plus grand :
Exister,
Sans te battre,
Sans trembler,
Sans fuir.
Revenir à toi
C’est déjà commencer à briller.
Honorine Ortiz