06/02/2025
Cher Bruno Retailleau
Je viens de voir la campagne de culpabilisation que vous venez de lancer avec un plan média qui semble étrangement vous mettre vous, plus en avant, que l objectif de votre campagne. Passons. Lutter contre la drogue, c est une bonne chose quand on connaît ses impacts. Par exemple, peu d ados connaissent l impact dévastateur que peuvent avoir des substances psycho actives, alcool compris, sur des cerveaux immatures. Et oui: il suffit parfois d un joint pour avoir des bouffées délirantes et entrer dans la schizophrénie dans certains cas. Certes, tout le monde n est pas concerné mais le savoir passerait peut être à certains l envie de jouer à la roulette russe ? Mais Mr Retailleau, pour que vous puissiez parler de ce risque et de bien d autres, encore aurait il fallu que la campagne soit co construite avec le ministère de la santé, non ?? Quand je vous entends dire que les consommateurs ne sont absolument pas des victimes mais ont tous du sang sur les mains, je vous invite à venir écouter, ne serait ce qu une demie journée, les parcours de nos patients en addictologie. Victimes de viol, de génocide, enfants non désires, torturés, moqués, abandonnés, traumatisés, affamés, ces criminels que vous décrivez sont en grande majorité des enfants qui ont été abandonnés à leur sort par des adultes et par la société. Alors non, je ne vous permets pas de vous faire mousser sur le dos de ces malades (si vous aviez écouté le ministre de la santé, vous sauriez que l addiction est avant de tout une pathologie).