31/01/2025
𝐄𝐭 𝐬𝐢 𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐢𝐞𝐬𝐭𝐞…
*Attention sujet controversé!* :P
Je n’aborde pas souvent ce type de sujet… C'est un sujet encore très sensible pour moi (la moi-maman surtout!) mais ça me trotte dans la tête depuis un long moment, alors je me lance! Il y a deux semaines, j’ai vu une publication sur un groupe d’éducatrices, la question est une question qui revient souvent «𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒗𝒆𝒖𝒍𝒆𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒓𝒆́𝒅𝒖𝒊𝒔𝒆 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒔𝒊𝒆𝒔𝒕𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕 𝒂̀ 𝒍𝒂 𝒈𝒂𝒓𝒅𝒆𝒓𝒊𝒆, 𝒄𝒂𝒓 𝒔𝒆𝒍𝒐𝒏 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒄̧𝒂 𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅 2 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒂̀ 𝒍’𝒆𝒏𝒅𝒐𝒓𝒎𝒊𝒓 𝒍𝒆 𝒔𝒐𝒊𝒓».
Plus de 95% des personnes ayant commenté disait que pour elles, ce seraient «non».
𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧𝐬 𝐞́𝐯𝐨𝐪𝐮𝐞́𝐞𝐬:
- Si l’enfant dort c’est qu’il en a besoin
- Les études démontrent que la sieste avant 15h ne perturbe pas le sommeil du soir
- C’est certainement la faute des parents (et là les raisons sont variables…)
o Il se couche trop tôt le soir
o Il n’y a pas de routine à la maison
o Trop d’écrans, pas assez de temps actif
Il y a même eu une proposition de mentir aux parents, de leur dire qu’elle réveillait l’enfant, mais de ne pas le faire.
Je vais m’exprimer en tant qu’ergothérapeute ET maman d’un enfant de 3 ans dont le sommeil a toujours été archi compliqué…
Est-ce que la réponse est si simple? Bien sûr que non…
Voyons ensemble chaque de ces raisons…
𝐒𝐢 𝐥’𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐨𝐫𝐭 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐞𝐧 𝐚 𝐛𝐞𝐬𝐨𝐢𝐧
Et bien pas nécessairement… Un enfant peut très bien s’endormir parce que l’environnement est propice (calme, sombre, relaxant), même si ses besoins de sommeil sont déjà comblés.
Il est aussi possible que ce soit le 𝒓𝒚𝒕𝒉𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆𝒊𝒍 qui soit problématique et non la quantité de sommeil en tant que telle. Par exemple, si un enfant dort très longtemps en journée, cela peut décaler son horloge biologique, rendant l'endormissement plus difficile le soir. Le problème n'est donc pas qu'il dorme trop ou pas assez, mais plutôt 𝒒𝒖𝒂𝒏𝒅 𝒊𝒍 𝒅𝒐𝒓𝒕.
Un rythme de sommeil mal synchronisé peut perturber la pression de sommeil accumulée au cours de la journée. Si un enfant fait une sieste tardive ou prolongée, il a moins de "besoin de sommeil" au moment du coucher, c’est un peu l’histoire de l’œuf ou la poule!
𝐋𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐮𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐬𝐢𝐞𝐬𝐭𝐞
J’ai bien cherché les fameuses études qui montrent que la sieste avant 15h ne perturbe généralement pas le sommeil du soir… mais je n’ai pas trouvé de données claires ou consensuelles sur ce sujet! En réalité, beaucoup des affirmations à ce propos semblent reposer sur des observations générales ou des hypothèses liées au rythme circadien (le cycle d'éveil-sommeil), mais 𝒑𝒆𝒖 𝒅'𝒆́𝒕𝒖𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒊𝒈𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆𝒔 (voir aucune) viennent appuyer cette règle avec des preuves solides.
De plus, même si des études existaient à ce sujet, ces conclusions ne s’appliquent pas toujours à chaque enfant. Certains enfants ont un rythme circadien particulier ou ont simplement besoin de moins d’heures de sommeil sur 24 heures. On ne peut pas faire de généralités. Les enfants ne sont pas des robots! Une moyenne, par définition, c’est… une mesure qui reflète une tendance globale, mais qui n’inclut pas l’ensemble des enfants! 😊
C’est pourquoi il est essentiel de ne pas imposer une règle universelle à tous les enfants, mais plutôt d’observer attentivement leurs besoins individuels et de dialoguer avec les parents pour trouver un équilibre qui respecte autant leur bien-être que celui de la famille. 😊
𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐭𝐬 ?
Ah, cette fameuse phrase qui revient trop souvent… (allo culpabilité parentale...) Si c’était aussi simple, croyez-moi, tous les enfants dormiraient comme des anges. En réalité, les parents font généralement de leur mieux avec les outils qu’ils ont. Et soyons honnêtes, instaurer une routine, limiter les écrans ou favoriser l’activité physique peut définitivement être aidant, mais ne garantit pas que l’enfant s’endorme rapidement le soir. Le sommeil est influencé par tellement de facteurs qu’il est injuste et contre-productif de tout mettre sur le dos des parents.
Je me permets de parler de mon expérience personnel… mon garçon avait pas/peu accès aux écrans, 3-4h de temps à l’extérieur par jour, beaucoup de temps de connexion avec l’adulte (besoins intenses! :P ), une routine stable… et bien… il n’y a pas longtemps, il ne s’endormait pas avant 22h – 22h30 à la maison. Nous avons bien essayé de le lever plus tôt le matin, mais c’est vraiment le temps entre l’heure de lever de la sieste et du coucher qui a un impact pour lui.
𝐌𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫 𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐭𝐬?
Je me doute bien que c'est peu fréquent comme pensée... mais proposer de mentir aux parents est… comment dire… problématique. Ce genre de "solution" brise la confiance essentielle entre éducateurs et familles. Si un parent exprime une préoccupation, il mérite d’être écouté et que son point de vue soit pris en compte, même s’il ne correspond pas à celui de l’éducateur. J’étais tellement anxieuse pas rapport au sommeil, en suranalyse constante… si l’éducatrice m’avait menti et donné de fausses informations… je pense que mon cerveau aurait explosé! :P
𝐉𝐞 𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐫𝐢𝐜𝐞𝐬. Je sais que leur travail est difficile et exigeant. Le temps de sieste est parfois la seule "pause" dans une journée bien remplie… et encore! Cette pause est souvent utilisée pour ranger, faire du ménage, remplir les journaux de bord, préparer les activités de l’après-midi, ou même pour répondre aux besoins individuels des enfants qui ne dorment pas. Bref, ce moment de calme est aussi une nécessité pour elles. Puis c'est correct de dire «dans mon contexte, ce n'est pas possible de réduire le temps de sieste»!
Cela dit, je ne dis pas non plus que tout repose sur les parents. Parfois, c’est à la maison que certains ajustements doivent être faits. La routine quotidienne, la quantité de temps actif, l’exposition aux écrans, et même l’heure du coucher sont évidemment des facteurs à prendre en considération. Une journée bien structurée, où l’enfant bénéficie d’un bon équilibre entre activité physique, moments calmes, et interactions significatives, peut avoir un impact positif sur son sommeil. Mais même avec tout cela en place, chaque enfant a ses particularités et ses besoins propres.
𝐉𝐞 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐜𝐞𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐝’𝐞́𝐪𝐮𝐢𝐩𝐞. La clé réside dans une communication ouverte et respectueuse entre éducatrices et parents. Les éducatrices ont une vision unique des besoins de l’enfant en collectivité, tandis que les parents connaissent leur enfant dans un contexte familial. Ensemble, il est possible d’échanger des observations, de tester des solutions, et d’ajuster les pratiques pour favoriser le bien-être de l’enfant.
Cela passe définitivement par une confiance mutuelle pour essayer, ajuster, et, parfois, accepter que la solution parfaite n’existe pas toujours.
Parce que, finalement, tout le monde veut la même chose : des enfants reposés, épanouis et heureux, que ce soit à la maison ou à la garderie. 😊