20/04/2024
Le stress est parfois une réponse saine et compréhensible
Le stress est aussi le produit d’une société qui utilise les êtres humains comme des pions au service de la rentabilité : pour soutenir l’économie capitaliste, une pression constante pèse sur les individus pour produire plus, gagner en efficacité, en productivité et même en compétences. Et par-dessus tout cela, il y a l’injonction à être heureux : il faudrait, une fois pressé au maximum, trouver les ressources pour être heureux sans quoi nous prouvons que nous n’y arrivons pas, que nous ne sommes pas à la hauteur. Et ne pas y arriver signifie mettre en jeu sa valeur personnelle et sociale.
Notre société et ses injonctions de performance produisent un stress structurel : en souffrir ne fait de personne un individu qui « ne gère pas ». Le stress peut être une réponse saine. Face à la déshumanisation productiviste, face à la perte de sens au quotidien, face au manque de reconnaissance, face à l’individualisme compétitif, face au consumérisme leurrant, le stress ne serait-il pas la première réponse de défense avant la dépression ?
Et face à ce stress sociétal, la sophrologie est une approche émancipatrice : l’objectif n’est pas d’apprendre à « gérer son stress » pour redevenir productif ! L’objectif est d’apprendre à s’écouter, se respecter, entendre ses limites, trouver son équilibre et peut-être même trouver du sens. On travaille sur la conscience de soi pour se réapproprier ce qui nous rend humain. Pour cultiver notre savoir-être à soi et au monde, et ne plus sacrifier ce que l’on est pour un savoir-faire plus ou mieux.
illustration: Maximilien Luce, Fonderie à Charleroi. La Coulée, 1896
Huile sur toile, 130 x 160 cm, Musée de l’Hôtel-Dieu.