09/11/2023
« JE VOUS SALUE SAPOLE »
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C’est le titre du film documentaire, réalisé par Léa Clermont-Dion et Guilaine Maroist, qui évoque à travers plusieurs exemples puisés aux Etats-Unis, au Canada et en France « La misogynie au temps du numérique ».
Toutes les femmes sont potentiellement victimes, mais certaines ont une place privilégiée comme, celles qui occupent des postes à responsabilité, qui s’engagent en faveur du féminisme, et surtout, le rapport d'Amnesty International publié en 2020 souligne que « sont touchées de manière disproportionnée les femmes issues des minorités et de groupes marginalisés, c'est-à-dire les femmes racisées, et particulièrement, les Noires, mais aussi, les femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, handicapées, ainsi que les personnes non-binaires » (elle.fr-société).
Ainsi, le harcèlement - en meute – qu’il soit moral et sexuel, déjà largement subi par les femmes au quotidien, se développe massivement sur la Toile avec le même principe très bien décrit par Marion Séclin (comédienne qui témoigne dans le documentaire « Je vous salue sa**pe ») :
« Ils ont agi comme des loups dans une meute. Ils se sont dit « comme tous les autres le font, moi je peux le faire et on ne me remarquera pas plus que les autres » ».
Le harcèlement consiste à humilier, propager des rumeurs, des insultes, des menaces, des paroles d'intimidation, des propos diffamatoires, des dénonciations calomnieuses, etc., de façon répétée.
Ces pratiques captieuses et calomnieuses - qui se déroulent oralement dans la vie courante - se transforment en véritable « raid numérique » sur les réseaux.
Par la loi du 3 août 2018 qui complète les articles dédiés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel, les infractions sont désormais constituées :
Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée ;
Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition.
Pourquoi certains et certaines se laissent entrainer dans la spirale du harcèlement moral et sexuel des femmes alors qu’il suffirait de refuser de diffuser des rumeurs destructrices, de stopper le cycle de la violence et dénoncer très tôt les auteur.es afin de faciliter leur prise en charge ?
Et bien tout simplement parce que « le danger pour les femmes est qu’on ne les croit pas quand les crimes sont commis contre elles. On ne vous croit pas quand il est question de viol, de violence conjugale, d’agression et de harcèlement sexuel ou de discrimination. Ce qui est dangereux, c’est qu’on a pris l’habitude de ne pas écouter les femmes » (Kiah Morris, femme politique qui témoigne dans le documentaire « Je vous salue sa**pe »).
Notre société a un niveau de tolérance de la violence (verbale, physique, psychologique) extrêmement élevé.
Cette accoutumance à la violence engourdit tout désir d’action.
Par la socialisation, nous avons intériorisé la vision des rôles sexués, dont notre société est bien imprégnée. Elle exerce une influence sur les rapports homme/femme, quels que soient la culture et le milieu socio-économique. La banalisation est notre pire ennemi.
Ainsi, nous avons appris à justifier la violence. A considérer que certain.es ont mérité d'être http://xn--agrss-dsac.es/
Dans ce film, vous ferez connaissance avec des femmes qui ont été victimes durant plusieurs années du fait de la complicité de « la meute » parce que nous avons intériorisé les valeurs misogynes.
Dès lors, lutter contre les violences et pour les droits des femmes c’est un peu comme lutter contre le port d’armes chez les cow-boys au Far-West du XIXè siècle…
Les http://xn--rsistant-b1a.es/ deviennent des cibles privilégiées à exterminer par tous les moyens possibles (destruction de la réputation, menaces, insultes, moqueries, intimidations…).
Les victimes sont pourchassées parfois jusqu’à la mort. Dans le documentaire « Je vous salue sa**pe », c’est le cas de Rehtaeh, victime d’un viol dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux par les violeurs. Elle n’a pas survécu à cette double agression….
La charge mentale imposée par la société est si forte que certaines préfèrent collaborer avec l’oppresseur. Elles se conformeront aux rôles assignés, participeront aux raids contre les cibles désignées et intégreront les stéréotypes sexistes pensant ainsi se mettre à l’abris des attaques et des insultes courantes nourries par la pensée misogynie : « p**e », « sa**pe », « garce », « vieille » etc.…
Pourquoi la société nous impose-t-elle le mythe de la jeunesse éternelle alors que vieillir est une bénédiction ?
Oui, vieillir est une bénédiction. « Vieille » ne peut pas être une insulte. Vieillir, en bonne santé de surcroît, est une chance si l’on tient compte du nombre impressionnant de dangers que doivent éviter les femmes pour rester en vie…
Poursuivons l’éducation, l’information, la déconstruction de schémas sexistes intériorisés qui sont la cause des violences.
Participez au ciné-débat organisé par l’Association guyanaise d’aide aux victimes
le 22 novembre, à 18h30 (accueil) pour une projection à 19h
au cinéma Eldorado
L’entrée est GRATUITE et l'inscription est obligatoire : evenements@agav973.fr
(Compte-tenu du nombre de places limité à l'Eldorado, votre inscription ne sera confirmée que si vous recevez un email en retour l'indiquant)
Nous vous y attendons nombreuses et nombreux !
Lien vers les dispositifs présents partout en Guyane : https://arretonslesviolences973.com/
Association guyanaise d’aide aux victimes
https://www.agav973.fr/
Tel : 0594354872/ 0694988881
contact@agav973.fr
7 bis rue Pichevin, Cayenne
L’Arbre fromager
81 rue des Peuples Autochtones
Téléphone : 0594 38 05 05
https://arbrefromager.com/
Association d’Aide aux Victimes d’Infractions Pénales
6 rue du Fort Ceperou 97 300 Cayenne
973aavip.bureau@gmail.com
0594 27 35 06 / 0694 95 34 03
https://www.facebook.com/973-AAVIP-Aide-aux-victimes-Guyane-1625892427464403/
Groupe SOS. Les auteur.es de violences conjugales peuvent se porter volontaires pour être pris en charge par le « Centre de Prise en Charge et de suivi des Auteur.es de Violences » (CPCA) : 0694 24 48 40.