02/12/2024
🤰 Quand j'ai appris ma première grossesse, je ne savais pas encore qu'il allait m'en coûter près de 7000$ pour obtenir des soins autour de mon accouchement.
J'étais en France, loin de mon partenaire québécois, qui vivait au Québec. Très vite, nous avons su que nous voulions commencer notre vie de famille réunis, ensemble, au même endroit. 💞
Accoucher en France pour ensuite rejoindre le Québec n'était pas une option. Cela signifiait non seulement deux démarches d'immigration – pour moi ET pour ma fille, même si son père est Québécois – mais cela aurait aussi pris des mois avant que je puisse le rejoindre.
Ce besoin d’être ensemble pour la naissance de notre fille s’est vite heurté à un obstacle de taille : 💵 le coût exorbitant (et majoré) des soins pour une personne avec un statut migratoire précaire.
Parce que oui, aucune démarche d'immigration ne permet de réunir une famille en seulement 9 mois. 📆
💡 Nous avons commencé par contacter les maisons de naissance et hôpitaux à Montréal. Partout, on nous demandait 13 000 $ de dépôt pour accéder à un suivi prénatal. Une somme totalement hors de notre portée.
Nous avons continué à chercher et, finalement, une maison de naissance à Sherbrooke nous a accepté·es. Mais cela restait très coûteux :
• 300 $ par RDV
• + les frais pour les divers tests et prises de sang
• + 2 000 $ à 37 semaines de grossesse pour l’accouchement et le postnatal.
On n’avait pas cet argent, mais nous étions déterminé·es à le trouver. ✊️
📉 À ce moment-là, notre revenu était de moins de 2000$ par mois. Il a fallu faire des choix difficiles pour payer ces soins. J’ai même annulé plusieurs RDV en fin de grossesse sans oser dire que c'était parce que je n’avais pas l’argent. Je me rappellerais toujours de cette fois où j'ai dû abandonné, un peu honteuse, mon panier d'épicerie à la caisse à défaut de fonds suffisants dans notre compte.
À 36 semaines de grossesse, nous ne savions toujours pas comment payer les 2 000 $ restants. Le suivi nous avait déjà coûté 4 000 $ (et encore, une partie avait été faite en France). Ce n’est que grâce à un membre de la famille, qui nous a aidé·es à obtenir une ligne de crédit, que nous avons pu régler la somme – juste trois jours avant ma 37e semaine.
🩺 La vérité, c’est que nous avons traversé cette situation avec des privilèges : une grossesse et un accouchement sans complications, des proches prêts à nous aider, et la confiance que nous pourrions, à moyen terme, rembourser notre crédit. Mais beaucoup de femmes au Québec n’ont pas cette chance.
Certaines n’ont pas accès aux soins dont elles ont besoin, et d’autres doivent payer des enveloppes d’argent cash à des médecins pour obtenir des soins de base.
🎯 C’est indigne d’une société comme la nôtre. Et c’est pourquoi je partage mon histoire aujourd’hui : pour que ces pratiques soient dénoncées, pour que toutes les personnes qui enfantent aient un réel accès aux soins.
✊ Je t'invite à agir : signe et partage la pétition "Accès à une couverture publique des soins de santé pour toutes les femmes enceintes vivant au Québec".
(Le lien de la pétition est en commentaire.)
Ensemble, on peut exiger du changement.
🖊️ Chaque signature compte et la pétition prend fin demain. Merci.