14/09/2025
(...) Dans son ouvrage, La Consultation thérapeutique et l’enfant (1971); [ ] dévoile sa façon très personnelle d’entrer en contact avec les enfants grâce à ce qu’il a nommé le .
Le squiggle, c’est ce jeu en commun qui permet de faire « naître le cas à la vie ». La consigne, telle que Winnicott l’énonce lui-même, est celle-ci:
«je ferme les yeux et je laisse courir mon crayon sur le papier comme cela, c’est un squiggle.» «Tu en fais quelque chose d’autre, puis c’est à toi de jouer; tu fais un squiggle, et c’est moi qui le transforme.»
Ce n’est pas une technique projective: il s’agit d’un moyen d’entrer en communication avec l’enfant et d’instaurer une intimité avec lui, une complicité sans laquelle aucun travail thérapeutique n’est possible. D’emblée, l’enfant est actif, il participe à la création d’un espace où la communication s’amorce sous la forme d’un jeu.
Le squiggle n’est pas pour autant une technique utilisable par chacun comme telle. Winnicott décourage à l’avance d’éventuels émules qui seraient tentés d’y trouver une «recette». Quel que soit le contexte de la rencontre avec l’enfant, chacun a son propre jeu de squiggle à trouver, sa propre manière d’intégrer le dessin à quelque chose de ludique. Lui-même fait preuve d’une grande prudence quant à l’utilisation de sa technique: «Il n’y a rien là de particulièrement original et il ne faudrait pas, ayant appris à utiliser cette technique, qu’on croit du même coup détenir la recette pour donner ce que je nomme une consultation thérapeutique. Il s’agit là simplement d’un moyen d’entrer en contact avec l’enfant.»
Peut-être la difficulté que représente la première consultation avec des enfants est-elle justement qu’il ne peut y avoir de technique ou de recette applicable à tous les cas.
[Art-thérapie et enfance, Anne-Marie Dubois et Corinne Montchanin, 2015 Elsevier Masson, Page 43].