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20/06/2025

La maison Atelier de Gençay a besoin de soutien

24/05/2025

J’ai rencontré Léo pour la première fois lorsqu’il n’avait que six ans. Grand regard inquiet, petits bras maigres, il se cachait derrière la jambe de son père le jour de notre troisième rendez-vous. Julien m’avait parlé de son fils, bien sûr, mais voir cet enfant-là, si vulnérable, a bouleversé quelque chose en moi.

Il avait dans les yeux une méfiance que personne de cet âge ne devrait connaître. Le genre qui naît quand quelqu’un disparaît sans un mot.

— « Léo, » a murmuré doucement Julien, « je te présente Camille, la personne dont je t’ai parlé. »

Je me suis accroupie pour me mettre à sa hauteur, et je lui ai souri.

— « Bonjour Léo. Ton papa m’a dit que tu aimais les dinosaures. J’ai pensé à toi. »

Je lui ai tendu un petit sac contenant un livre sur la paléontologie. Ce n’était pas un jouet. Je voulais qu’il sente que je le voyais vraiment, au-delà de son âge. Il n’a pas souri, mais il a pris le livre.

Plus t**d, Julien m’a confié que Léo avait dormi avec ce livre sous son oreiller pendant des semaines. C’était le début de notre histoire à tous les deux. Il avait besoin d’un repère, et je savais comment en devenir un.

Je n’ai rien brusqué. Je n’ai pas essayé de gagner son affection à tout prix. Et quand Julien m’a demandé en mariage six mois plus t**d, j’ai tenu à avoir l’accord de Léo.

— « Est-ce que tu serais d’accord pour que j’épouse ton papa et que je vienne vivre avec vous ? » lui ai-je demandé un après-midi, alors qu’on faisait des cookies aux pépites de chocolat.

Il a réfléchi un long moment, la cuillère pleine de pâte entre les mains.

— « Tu continueras à faire des cookies avec moi si t’es ma belle-mère ? »

— « Tous les samedis, » ai-je promis. Et j’ai tenu parole, même lorsqu’il est devenu ado et qu’il m’a dit que « les cookies, c’était pour les gosses ».

Quand Julien et moi nous sommes mariés, la mère biologique de Léo était déjà partie depuis deux ans. Pas un appel. Pas une carte. Rien. Juste un vide, immense, que je n’ai jamais essayé de remplir. J’ai simplement construit ma propre place dans sa vie.

J’étais là le jour de son entrée en CE1, tenant sa boîte à lunch Star Wars. Là encore pour son concours de sciences en CM2, quand il a fabriqué un pont en bâtonnets de glace plus solide que ceux de toute la classe. Là aussi pour la soirée du collège où la fille qu’il aimait a dansé avec un autre.

Julien et moi n’avons jamais eu d’enfants ensemble. Nous en avons parlé, mais le moment ne semblait jamais venir. Et pour être honnête, Léo suffisait à remplir notre maison d’amour et de bruit.

On s’est trouvés, tous les trois, à notre manière. On a tissé nos traditions, nos rituels, nos petits codes.

— « T’es pas ma vraie mère », m’a lancé Léo à treize ans, un soir de dispute après que je l’ai puni pour avoir séché les cours. Il voulait me blesser. Et il a réussi.

— « Non », ai-je répondu, la gorge serrée. « Mais je suis vraiment là. »

Il a claqué la porte. Le lendemain matin, une petite feuille griffonnée s’est glissée sous la mienne. Un « pardon » maladroit, mais sincère. On n’en a jamais reparlé, mais quelque chose avait changé. Comme si, enfin, on savait. Qu’on ne partageait pas un lien de sang, mais un lien qu’on choisissait, chaque jour.

Quand Julien est mort d’une crise cardiaque il y a cinq ans, notre monde s’est effondré. Il n’avait que 53 ans. Léo allait entrer à la fac.

— « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » m’a-t-il demandé, la voix petite, presque celle du garçon de six ans que j’avais rencontré.

Ce qu’il voulait dire, c’était : Est-ce que tu vas rester ? Est-ce que tu restes ma famille ?

— « Maintenant, on avance ensemble, » lui ai-je répondu. « Rien ne change entre nous. »

Et rien n’a changé. Je l’ai aidé à faire son deuil, en faisant aussi le mien. J’ai payé ses études, assisté à sa remise de diplôme, l’ai aidé à choisir ses premiers costumes pour ses entretiens.

Le jour de sa cérémonie, il m’a offert une petite boîte en velours. À l’intérieur, un collier en argent, avec un pendentif gravé : Force.

— « Tu n’as jamais essayé de remplacer quelqu’un, » m’a-t-il dit, ému. « Tu étais juste là. Et tu m’as aimée quand même. »

Je n’ai plus jamais quitté ce collier. Pas même le jour de son mariage.

La cérémonie se tenait dans un vignoble baigné de lumière, décoré de fleurs blanches. J’étais arrivée tôt, comme toujours. J’avais mis ma plus belle robe, et le collier qu’il m’avait offert. Dans mon sac, un écrin contenant des boutons de manchette gravés : Le garçon que j’ai élevé. L’homme que j’admire.

Je regardais les compositions florales quand Clara est venue vers moi. Je l’avais rencontrée plusieurs fois. Élégante, sûre d’elle. Hygiéniste dentaire, un sourire parfait, une famille soudée, très présente.

— « Camille, » m’a-t-elle dit en m’embrassant. « Tu es superbe. »

— « Merci. Tout est magnifique. Tu dois être impatiente. »

Elle a hoché la tête, puis, jetant un regard autour d’elle, elle s’est approchée.

— « Juste une petite précision, » a-t-elle dit doucement. « La première rangée est réservée aux vraies mamans. J’espère que tu comprends. »

Je ne m’y attendais pas. J’ai senti l’humiliation monter. Mais j’ai gardé la tête haute.

— « Bien sûr, » ai-je dit calmement. « Je comprends. »

Et je me suis assise tout au fond. Le cadeau sur les genoux. En me répétant que ce jour n’était pas le mien.

Puis la musique a commencé. Les invités se sont levés. Et Léo est apparu. Majestueux. Il ressemblait tant à son père.

Il a avancé. Puis s’est arrêté net, au milieu de l’allée. Les regards se sont posés sur lui.

Et là, il s’est retourné. Lentement. Jusqu’à me trouver.

— « Avant de me marier, je dois faire quelque chose, » a-t-il dit d’une voix claire. « Je ne serais pas ici aujourd’hui sans une personne qui est restée quand personne d’autre ne l’a fait. »

Un murmure a parcouru l’assistance. Il est venu vers moi. A tendu la main.

— « Tu ne restes pas au fond. C’est toi qui m’as élevé. C’est toi qui es restée. »

Il a dégluti.

— « Accompagne-moi à l’autel, maman. »

Maman.

Dix-sept ans. Et c’était la première fois.

Je me suis levée, tremblante. J’ai pris sa main. Et j’ai marché à ses côtés. (La suite dans les commentaires)

Quand la magnificence se  produit dans la grossesse💗...
13/05/2025

Quand la magnificence se produit dans la grossesse💗...

Lorsqu'une femme est enceinte, les cellules de son bébé migrent dans son sang, puis reviennent vers l’enfant. Ce phénomène, aussi mystérieux que bouleversant, porte un nom : la microchimérisme fœto-maternel.
Pendant quarante et une semaines, ces cellules voyagent, échangent, s'entrelacent entre la mère et l’enfant dans une danse silencieuse, presque sacrée. Et lorsque le bébé vient au monde, nombre de ces cellules demeurent dans le corps de la mère, imprimant à jamais leur présence dans ses tissus, ses os, sa peau, jusqu’à son cerveau. Un souvenir biologique, un tatouage invisible de la maternité.
Chaque enfant que la mère portera ensuite laissera, lui aussi, cette empreinte discrète mais durable.

Même si une grossesse n’arrive pas à son terme, même après une interruption volontaire ou spontanée, les cellules du bébé trouvent malgré tout le chemin du sang maternel.
Et ce n’est pas tout : des études ont révélé que, lorsque le cœur d’une mère est blessé, les cellules fœtales affluent vers la zone endommagée, se métamorphosent en cellules réparatrices, comme si l’enfant, dans un élan d’amour instinctif, s’efforçait de soigner celle qui lui a donné la vie.

L’enfant bâtit sa mère autant que la mère façonne l’enfant.
N’est-ce pas merveilleux ?
Peut-être est-ce là l’explication aux maladies qui s’évanouissent parfois durant la grossesse : le corps de la mère se mobilise pour protéger son enfant coûte que coûte, tandis que l’enfant, lui aussi, prend soin de sa mère pour grandir en paix et en sécurité.

Et ces envies folles, incongrues, irrésistibles ?
Peut-être ne sont-elles que le cri silencieux du bébé signalant ce dont sa mère manque, pour qu’ensemble, ils trouvent l’équilibre.

Des chercheurs ont même retrouvé des cellules fœtales dans le cerveau de mères, dix-huit ans après l’accouchement.
N’est-ce pas stupéfiant ?

Si vous êtes mère, vous savez combien vous ressentez vos enfants, même lorsqu’ils sont loin…
Et maintenant, la science confirme ce que le cœur savait déjà : nous portons nos enfants bien après les avoir mis au monde.

30/03/2025

🎶Lecture musicale et artistique~ Prelude of a Queen des éditions Eidola 🎶
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🎶MERCREDI 16 AVRIL - 18h au local Chez Simone, à côté de la librairie.
🎶 à partir de 11 ans et jusqu'à pas d'âge 😎
Réservations FORTEMENT conseillées :
📞05.49.53.11.20
📧librairie@lesjolismots.fr
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Prelude of a Queen est un conte musical illustré qui parle d'Ugo, qui naît un jour d'arc-en ciel et de pluie, accueilli par le chant des oiseaux.
Ce conte aborde le thème du drag queen et du drag q***r puisqu'il effleure le thème du genre, n'abordant jamais celui de la sexualité.
C'est l'artiste Banda Luztique, elle-même drag qui viendra nous enchanter avec cette histoire de liberté et de beauté la lecture musicale sera suivie d'un temps de dédicace avec l'illustratrice Zoé Crevette!🤩
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Cette animation s'inscrit dans le cadre du festival Pépites en Stock qui se déroulera du 14 au 27 avril prochain : deux semaines de fêtes autour du livre et de la musique dans les librairies indépendantes de Nouvelle-Aquitaine !

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