20/11/2025
À force de vouloir être lumineux(se), on finit par se perdre en chemin. On veut tellement "irradier" qu’on se façonne un personnage, un être qui sourit même quand ça déchire à l'intérieur, qui dit "ça va" même quand ça brûle. Et là, l’authenticité s’étiole, doucement, sans faire de bruit.
On dit qu’on veut vivre la lumière mais c’est quoi, la lumière ?
La lumière, ce n’est pas le calme ni la bienveillance à tout prix. La lumière, c’est la clarté, c’est voir. Voir sans filtre, voir sans maquillage intérieur.
Et cette clarté-là n’est pas polarisée, elle n’est ni blanche, ni noire. Elle n’est pas "pure" ou "impure". Elle ne cherche pas à être belle, bonne ou inspirante, elle est juste vraie. Elle descend à travers l'être comme une évidence, ce qui est réel se montre, ce qui est faux tombe.
Imagine une vitre, la tienne. Ton regard passe à travers, mais elle est couverte de traces, de peurs anciennes, de blessures mal digérées, d'émotions non traversées. Ça brouille tout, ça trouble, ça déforme.
Alors, quand tu veux la lumière, deux chemins s’offrent à toi.
Soit tu nettoies la vitre, tu prends le temps, tu apaises, tu observes, tu traverses. Tu épures tes ombres, une à une, sans triche et sans fuite. C’est un chemin patient, exigeant, qui demande du courage.
Soit tu éclates la vitre. Tu arrêtes de négocier avec toi-même. Tu dis "stop", tu coupes, tu tranches, tu mets la hache là où le mensonge s'infiltre. Ce n’est pas "spirituel", ce n’est pas doux, mais c’est réel, il y a une sorte de pureté dans cet acte.
L'épuration ou la rupture t'évitent de tourner en rond, de vivre des expériences que tu ne comprends pas. De toutes façons tu passeras par un de ces chemins et si tu tournes trop en boucle tu finiras par éclater la vitre car ton énergie ne supportera plus d'être bâillonnée.
Dans les deux cas, ce n’est pas la lumière qui perce, c'est toi qui lui permet le passage. Là où ta vue était voilée, elle devient claire.
La lumière n’est pas quelque chose que l’on cherche à imiter, elle ne se joue pas, elle ne s’affiche pas.
La lumière, c’est quand tu peux enfin te voir en face, sans masque ni performance, ni soumission.
Et c'est là que tu commenceras à rayonner
Alexandra Éliéza