26/03/2024
Ce texte n'est pas de moi....mais j'aurais pu l'écrire.... Je vous en fais part...
"... si vous me demandez pourquoi je fais ce métier, je vous dirais que la réponse se trouve derrière chaque porte que je pousse, et derrière chaque sourire que j’y trouve."
- «Infirmière, c’est vraiment une vocation, moi je ne pourrais pas faire ce que vous faites! ».
Cette phrase, combien de fois l’ai je entendue? Combien de fois je me suis dit « t’as chié dans la colle ma vieille, t’aurais mieux fait de faire autre chose! »?
Et puis.. combien de patients on a vu se battre pour finalement fléchir face à la maladie. Combien de patients on a vu pleurer, angoisser, s’énerver, pour finalement se confier. Combien de patients on a vu partir pour leur dernière demeure. Combien d’injustices on a affrontées face à un système de santé complètement dépassé/saturé. Combien de services rendus, combien de mains tendues. Combien d’heures passées à se repasser le film de notre journée..
Endosser le rôle d’infirmière, mais aussi de secrétaire, d’assistante sociale, de psychologue, de coordinateur, d’auxiliaire de vie, de compagnon de café.
Parler de choses qui répugnent en plein repas. Rire du moins drôle. Pleurer du pire. Râler, beaucoup, parce que quand même ça fait du bien.
Et puis.. au milieu de tout ça y a ce monsieur, qui attend impatiemment votre visite pour parler de sa journée à regarder par la fenêtre, parce qu’il n’a que ça, il n’a que vous. Y a cette dame au regard rieur qui vous crie « ah tiens voilà mon petit rayon de soleil! » de l’autre bout de la pièce. Y a ce papy qui vous raconte son passé, ses histoires, ses guerres. Y a ce centenaire qui vous chante des chansons en patois pour essayer d’oublier qu’il a mal. Y a cette famille qui vous remercie d’avoir tout fait pour que leur proche vive ses derniers instants dans cette maison qui l’a vu grandir. Y a cette jolie petite fille qui attend impatiemment votre visite pour vous raconter ses dernières péripéties. Y a aussi ces collègues qui sont devenues peu à peu une famille, et qui vous supporte malgré vos travers.
Y a ces regards, ces mots doux, ces chocolats, ces innombrables pots de confiture, ces « prenez donc un bout de ça! », qui veulent dire « merci, vous ne faites pas tout ça pour rien. »
Alors voilà, si vous me demandez pourquoi je fais ce métier, je vous dirais que la réponse se trouve derrière chaque porte que je pousse, et derrière chaque sourire que j’y trouve.
Laurence