03/11/2025
France et Belgique, la problématique est identique.
L’accélération du vieillissement de la population pose la question du logement, qu’il convient d’adapter ou de diversifier. Des solutions existent mais le sujet a du mal à passer le mur du son.
Les deux grandes transitions qui vont occuper l’humanité dans les 30 ans à venir, l’une fait débat, l’autre pas. « S’il y a en France ou ailleurs des climatosceptiques, il n’y a pas de gérontosceptiques, observe Mathieu Alapetite, directeur général de France Silver Eco. Les chiffres de la démographie ne créent pas de polémiques. » Ils le devraient pourtant. La semaine dernière, une étude de l’Insee annonçait une progression de 36% du nombre de seniors dépendants, lesquels seraient près de 3 millions en France en 2050. Une conséquence directe du vieillissement accéléré de la population qui devrait totaliser, en 2070, 26 millions de 60 ans et plus, dont 14 millions de plus de 75 ans. « L’enjeu est colossal et bien plus proche qu’il n’y paraît. D’ici à 2030, les 75-84 ans passeront de 4 à 6 millions, ce qui nous laisse que très peu de temps pour réfléchir à l’adaptation de la société à cette massification de personnes vieillissantes et fragiles. » Si les chiffres sont connus et reconnus, leur impact semble invisibilisé. Le déni, généralisé. « Bien peu s’en préoccupent, confirme le professeur Olivier Guérin, chef du pôle Réhabilitation, Autonomie et Vieillissement au CHU de Nice. Il n’y a pas de stratégie planificatrice en dépit de la dégradation profonde qui s’annonce quant à la capacité, faute de ressources humaines, à apporter une réponse sanitaire et d’accompagnement à cette population. » Ce contexte implique « de basculer d’un modèle de société curatif, dont on voit aujourd’hui les limites, à un modèle préventif global ». L’objectif étant de retarder autant que possible l’apparition des fragilités et donc de la dépendance.
Source La Tribune, 31 octobre 2025