Section Clinique de Bruxelles

Section Clinique de Bruxelles Faire connaître l'enseignement de la psychanalyse lacanienne en Belgique On n’en sort pas. (1)Du grec mathema, ce qui s’apprend.

Prologue de Guitrancourt
12 déc, 2010 par Jacques-Alain Miller

Nulle part au monde il n’y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inadvertance, mais pour des raisons qui tiennent à l’essence de ce qu’est la psychanalyse. On ne voit pas ce que serait l’épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que l’exercice de la psychanalyse est d’ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un analyste du plus intime de sa cogitation. Admettons que l’analyse y réponde par une opération, qui est l’interprétation, et qui porte sur ce que l’on appelle l’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire lamatière de l’épreuve?
– d’autant que l’interprétation n’est pas l’apanage de la psychanalyse, que toute critique des textes, des documents, des inscriptions, l’emploie aussi bien.Mais l’inconscient freudien n’est constitué que dans la relation de parole que j’ai dite, ne peut être homologué en dehors d’elle, et l’interprétation psychanalytique n’est pas probante en elle-même,mais par les effets, imprévisibles, qu’elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. Il en résulte que c’est l’analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l’analyste, si son témoignage n’était faussé par l’effet de transfert, qui s’installe aisément d’emblée. Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance concernant le travail qui s’est fait, serait celui d’un analysant après transfert, mais qui voudrait encore servir la cause de la psychanalyse. Ce que je désigne là comme le témoignage de l’analysant est le nucleus de l’enseignement de la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se transmettre au public d’une expérience essentiellement privée. Ce témoignage, Jacques Lacan l’a établi, sous le nom de la passe (1967) ; à cet enseignement, il a donné son idéal, lemathème(1) (1974). De l’une à l’autre, il y a toute une gradation: le témoignage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle restreint, interne au groupe analytique ; l’enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est pour tous – et c’est là que la psychanalyse rencontre l’Université. L’expérience se poursuit en France depuis quatorze ans ; elle s’est fait déjà connaître en Belgique par le Champ freudien; elle prendra dès janvier prochain la forme de la « Section Clinique ». Il me faut dire clairement ce que cet enseignement est, et ce qu’il n’est pas. Il est universitaire ; il est systématique et gradué; il est dispensé par des responsables qualifiés ; il est sanctionné par des diplômes.

Alfredo Zenoni a suivi, au dernier cours de la Section Clinique de Bruxelles, le fil de la notion freudienne de libido à...
19/11/2025

Alfredo Zenoni a suivi, au dernier cours de la Section Clinique de Bruxelles, le fil de la notion freudienne de libido à partir du texte « 𝘗𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴 𝘥𝘪𝘳𝘦𝘤𝘵𝘪𝘧𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́ 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦 » jusqu’à « « 𝘓𝘢 𝘲𝘶𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦́𝘭𝘪𝘮𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘢̀ 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘵𝘳𝘢𝘪𝘵𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 ». Voici quelques extraits de ce parcours.

«“𝘗𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́ 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦” est un texte […] fidèle à ce que Freud avait eu l’occasion de réaffirmer comme le “propre de la psychanalyse”, à savoir la promotion de la notion de 𝘭𝘪𝘣𝘪𝘥𝘰, considérée comme la cause des phénomènes cliniques que la psychanalyse rencontre. »
« Contrairement aux psychiatres et à la psychanalyse américaine de l’époque, dans les années 45-50, Lacan reste dans la ligne de la promotion freudienne de la libido comme dimension proprement 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘢𝘭𝘦 des phénomènes psychopathologiques et psychiatriques, même s’il aborde, à l’époque, la libido dans le registre 𝘯𝘢𝘳𝘤𝘪𝘴𝘴𝘪𝘲𝘶𝘦.[…] Freud avait en effet mis en lumière une autre dimension de la causalité des phénomènes qui, sans être de l’ordre d’un accident organique, ni de l’ordre de la pensée, implique le 𝘤𝘰𝘳𝘱𝘴 en tant qu’il éprouve, est satisfait ou souffre, ou, pour introduire déjà un terme ultérieur de Lacan, en tant qu’il jouit. »
« Dans “𝘗𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́ 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦”, même s’il n’a pas encore introduit la triade RSI, Lacan est déjà dans cette dimension spécifiquement humaine, puisque la dimension 𝘪𝘮𝘢𝘨𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦 qu’il met en avant dans la causalité des troubles psychiques est du même ordre que ce que Freud avait isolé avec la notion de 𝘭𝘪𝘣𝘪𝘥𝘰. […] La dimension de l’imaginaire est une dimension libidinale dans la mesure où elle est une reprise de la notion de “narcissisme” introduite par Freud, après celle de pulsion, pour désigner l’état de la libido en tant qu’elle se reporte sur l’individu lui-même ; d’abord sur son corps propre et ensuite sur son moi. (cfr P.116)».
« Le 𝘴𝘵𝘢𝘥𝘦 𝘥𝘶 𝘮𝘪𝘳𝘰𝘪𝘳 permet à Lacan d’accentuer une scission du moi par rapport à lui-même, en même temps que son identification via l’autre. Le moi qui s’aime est une image de soi. Mais comme il se trouve aussi bien différent de cette image de soi, cette image de soi est aussi autre, celle d’un autre que celui qu’il s’éprouve être. Autrement dit, ce qui lui confère une identité est aussi ce qui la lui ravit. »
Freud a repéré, dans cette dimension narcissique de la libido, un moment constitutif, même après avoir déjà introduit les pulsions. Lacan l’a reprise avec la notion de l’imaginaire qui est à la fois une structure, vient à la place de cette prématuration mais qui a aussi une valeur libidinale (P.178) L’imaginaire introduit par Lacan est de l’ordre du narcissisme, de la libido et c’est pourquoi il n’est pas simplement cet imaginaire d’ordre cognitif, mental mais habité par une tension érotico-agressive puisque ce “moi” qui est investi est en même temps “autre que moi, autre que son réel. […] Donc, pour Lacan, c’est la 𝘮𝘦́𝘤𝘰𝘯𝘯𝘢𝘪𝘴𝘴𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘪 - la connaissance de soi qui est une méconnaissance- et non la conscience, qui est la dimension du 𝘮𝘰𝘪.
Avec le moi, le sujet se voit, se pense, se croit autre qu’il est.”
« Le risque de la folie, dit Lacan, n’est “pas dû à quelques fragilités de l’organisme mais il se mesure à l’attrait même des identifications où l’homme engage à la fois sa vérité et son être”. C’est-à-dire que la folie est une virtualité permanente de la condition humaine, “𝘜𝘯𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘭𝘭𝘦 𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘵𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘴𝘰𝘯 𝘦𝘴𝘴𝘦𝘯𝘤𝘦”, dit encore Lacan. […] Cette folie du moi atteint ses formes cliniques lorsque l’identification se produit, dit-il, “sans médiation”. Lorsqu’elle est immédiate. »
« Lacan est à la recherche d’une médiation par rapport à cette identification immédiate.[…] Sa conclusion de “𝘗𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́ 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦” est que grâce à 𝘭’𝘪𝘮𝘢𝘨𝘦 𝘥𝘶 𝘱𝘦̀𝘳𝘦, un monde de personnes vient remplacer un monde de pur semblable. Puis, se dévoile à lui que la condition humaine est une condition d’𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘢𝘯𝘵. Avec l’introduction du 𝘴𝘺𝘮𝘣𝘰𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦 , un autre statut de cette fonction de médiation dans la libido narcissique s’impose dès lors à lui. »
L’opérativité du symbolique apparaît dans “𝘓𝘢 𝘲𝘶𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦́𝘭𝘪𝘮𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘢̀ 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘵𝘳𝘢𝘪𝘵𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦”, précédé du 𝘚𝘦́𝘮𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘓𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘐𝘝 qui introduit la notion de 𝘱𝘩𝘢𝘭𝘭𝘶𝘴 autour de laquelle la relation entre l’imaginaire et le symbolique va s’articuler.
« Le 𝘱𝘩𝘢𝘭𝘭𝘶𝘴 occupe une situation à part dans l’imaginaire. C’est une image du corps mais au moment où elle intervient dans la dialectique, elle est négativée en tant qu’image. Il s’agit d’une partie du corps qui incarne en elle-même sa propre négativation. Dès que le phallus apparaît, il disparaît. C’est le point de l’imaginaire qui est caractérisé à la fois par une présence et une absence et qui, par son absence, devient 𝘴𝘪𝘨𝘯𝘪𝘧𝘪𝘢𝘯𝘵 (c’est-à-dire, ce qui reste d’une chose quand il n’y a plus de chose).[…] Rayé en tant qu’image, le 𝘱𝘩𝘢𝘭𝘭𝘶𝘴 devient le 𝘴𝘪𝘨𝘯𝘪𝘧𝘪𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘶 𝘥𝘦́𝘴𝘪𝘳 , un semblant qui se répartit entre 𝘭’𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘭𝘢 𝘧𝘦𝘮𝘮𝘦 et 𝘭’𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘭’𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦 . »
« Le phallus permet de désigner l’objet qui symbolise le désir de la mère, qui sinon, resterait énigmatique ou pourrait même s’éclore sur l’enfant comme son objet fantasmatique. Dès lors que le phallus a cette fonction de signification de la trame signifiante qui innerve la vie en constituant un point d’arrêt à la fuite éperdue des signifiants, on peut dire que la signification phallique fonde aussi la croyance en une signification au renvoi indéfini des signifiants l’uns à l’autres. »
« En tant que pur sujet du signifiant, le sujet est mort, barré. La dimension du vivant est alors assurée par la connexion du symbolique avec la libido, réalisée par le phallus. […] Le 𝘱𝘩𝘢𝘭𝘭𝘶𝘴 est la résultante d’une 𝘮𝘦́𝘵𝘢𝘱𝘩𝘰𝘳𝘦 qui superpose le 𝘴𝘪𝘨𝘯𝘪𝘧𝘪𝘢𝘯𝘵 𝘕𝘰𝘮 𝘥𝘶 𝘗𝘦̀𝘳𝘦 sur le 𝘥𝘦́𝘴𝘪𝘳 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘮𝘦̀𝘳𝘦 , (également conçu comme signifiant par son alternance de présence/absence). »
« La médiation que Lacan envisage dans le premier temps de son développement sur la libido, pour que la libido ne soit pas complètement aliénante dans une forme de narcissisme, trouve à s’inscrire au niveau des schémas de 𝘓𝘢 𝘲𝘶𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦́𝘭𝘪𝘮𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦, avec la mise en évidence de cette médiation que réalise le phallus entre l’aspect négativant du signifiant et l’aspect vivant de la libido. Cette médiation doit être assurée par la vraie fonction de père, partenaire de la mère, qui n’est pas d’opposer la loi au désir mais d’unir la loi et le désir; condition pour que le sujet “𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘪𝘥𝘦𝘯𝘵𝘪𝘧𝘪𝘦́ 𝘢̀ 𝘴𝘰𝘯 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘷𝘪𝘷𝘢𝘯𝘵”, comme dit Lacan. »

Epinglage réalisé par Sophie Boucquey, participante à la Section clinique de Bruxelles et relu par Alfredo Zenoni.

Vous trouverez, ci-dessous, un lien d’inscription à la liste de diffusion de la Section clinique de Bruxelles et de ses ...
06/11/2025

Vous trouverez, ci-dessous, un lien d’inscription à la liste de diffusion de la Section clinique de Bruxelles et de ses Antennes.

https://sectioncliniquedeb.wixsite.com/section-clinique-d-2

L’inscription à cette liste vous permettra de recevoir régulièrement des informations concernant les cours et autres événements liés à la Section clinique : calendrier, bibliographie, sujets qui seront abordés lors des cours à venir, ajustement éventuel dans le programme, annonces spécifiques, etc.

Ce sera dorénavant votre lien privilégié avec la Section clinique et ses activités d’enseignements.

Le secrétariat de la SC

La Section clinique de Bruxelles ne se situe pas dans le cadre d’un groupe psychanalytique, même si ses enseignants sont d’orientation lacanienne. Inscrite dans le Champ freudien, elle a pour but d’assurer un enseignement fondamental de psychanalyse, tant théorique que clinique, qui s’adre...

RappelSection clinique de BruxellesNous vous rappelons que dorénavant les trois Cours du samedi à Bruxelles se tiendront...
06/11/2025

Rappel

Section clinique de Bruxelles

Nous vous rappelons que dorénavant les trois Cours du samedi à Bruxelles se tiendront tous à la Maison des Associations Internationales, rue de Washington 40 à 1050 Bruxelles.

Prochaine date : le samedi 8 novembre 2025.



Le séminaire de lecture et le séminaire pratique du vendredi soir se tiendront au Local de l’ACF, rue Defacqz, 16 à 1000 Bruxelles.

Prochaine date: le vendredi 7 novembre 2025

Alfredo Zenoni donnera également cours ce samedi 8 novembre à la Section clinique.Voici la question qu'il se propose de ...
01/11/2025

Alfredo Zenoni donnera également cours ce samedi 8 novembre à la Section clinique.

Voici la question qu'il se propose de travailler :
"La notion freudienne de libido – en tant qu’elle différencie la psychanalyse de toute autre approche de la clinique – sera le fil conducteur du cours, allant de l’écrit « Propos sur la causalité psychique » qui isole le caractère narcissique de la libido à celui de la « Question préliminaire » où la libido se connecte au phallus en tant que signifiant pour devenir le désir."

A samedi!

Valérie Lorette poursuivra le samedi 8 novembre l'étude de l'homme aux loups entamée par Gil Caroz au premier cours. "De...
30/10/2025

Valérie Lorette poursuivra le samedi 8 novembre l'étude de l'homme aux loups entamée par Gil Caroz au premier cours.
"De la castration [...] Il n'en voulut rien savoir au sens du refoulement".
Nous partirons de cette phrase, centrale dans le cas de l'homme aux loups, pour aborder les difficultés posées par le cas quant à la fonction du Nom-du-Père et de la signification phallique, jusqu'au concept de psychose ordinaire."

Pour rappel, les prochains cours de la Section clinique de Bruxelles auront lieu à la Maison des Associations Internatio...
30/10/2025

Pour rappel, les prochains cours de la Section clinique de Bruxelles auront lieu à la Maison des Associations Internationales le samedi 8 novembre 25 dès 9 H.
Monique Kusnierek poursuivra son élaboration au sujet de la psychose ordinaire.
A bientôt!

Yves Vanderveken a inauguré les cours de la Section clinique de Bruxelles de cette année. Voici quelques extraits de son...
30/10/2025

Yves Vanderveken a inauguré les cours de la Section clinique de Bruxelles de cette année. Voici quelques extraits de son cours.

« En psychanalyse, le diagnostic est singulier. Mais on n’accède pas au singulier si facilement. Il n’est pas une donnée en soi. Il faut un long chemin dans une analyse pour y parvenir. La clinique aussi, en psychanalyse, n’est pas une donnée inscrite, en soi. Elle se construit. Il faut l’extraire et la lire. »
« Il y a un paradoxe qui habite toute la logique du diagnostic en psychanalyse. « Un 𝑎̀ 𝑛𝑢𝑙 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑒𝑖𝑙 mais que l’on peut en même temps inscrire dans une classe particulière ». C’est un paradoxe logique, parce que l’on peut extraire des catégories générales, mais en même temps les éléments de la catégorie générale ne se ressemblent pas. Ils ne peuvent pas apprendre quelque chose de l’un sur l’autre – cf. la fameuse formule que rien ne ressemble moins à un névrosé obsessionnel qu’un autre névrosé obsessionnel. Il y a donc existence d’une catégorie générale et d’une singularité absolue. »
« Chez Freud, nous rencontrons le souci d’isoler des types cliniques pour s’orienter. Mais il n’existe pas de type clinique pur. Nous avons toujours affaire à un mix de ces types. Il est donc important de connaître ce qui les distingue, ce qui fait leur fondement, pour aboutir à en faire un usage plus libre, qui éclaire la clinique de chaque cas. Lacan aussi faisait cela, poser en raison et de façon radicale les différences, pour en faire ensuite un usage non dogmatique. »
« La psychanalyse tient son souci de la phénoménologie clinique de la psychiatrie classique. Jusqu’à un certain point, on pourrait même soutenir que c’est la psychiatrie qui a inventé la clinique. Freud a pris appui des distinguos cliniques de son époque, mais il ne les a appréhendé, et remodelé, qu’à partir des concepts propres à la psychanalyse qu’il découvrait. Ainsi, c’est au départ de la psychiatrie classique que Freud fonde une clinique propre à la psychanalyse. Ce sont finalement les concepts de base propres à la psychanalyse qui importaient à Freud et ce, plus que les types cliniques. Enfin, il lui importait de saisir les déclinaisons de ces concepts psychanalytiques en fonction des types cliniques. »
« « La psychiatrie a stagné, pire elle a involué puisqu’elle n’a plus aucune attache à la relation médecin patient »1 dit Carole Dewambrechies-La Sagna. Relation que nous nommons transfert. Avant les médecins partaient des patients pour trouver un traitement. Aujourd’hui, c’est le contraire. Pourtant la clinique du cas est irremplaçable pour la formation. « Il faut, par ailleurs, ajouter à cette formation, la formation du psychanalyste par son analyse et sa cure. »
« Quel que soit le génie qu’y ait mis le clinicien (...) la distinction est radicale avec ce qui est pour nous exigible, au moins en théorie, en puissance, du rapport du clinicien avec le malade (...) (Lacan parle plus précisément de la présentation de malade comme cela s’appelait à l’époque). Si le clinicien, le médecin qui présente, ne sait pas que, d’une moitié du symptôme, c’est lui qui a la charge (...) s’il ne sait pas qu’il y a dialogue entre deux personnes (fort), et que, sans cette seconde personne, il n’y aurait pas de symptôme achevé, il est condamné, comme c’est le cas pour la plupart, à laisser la clinique psychiatrique stagner dans la voie d’où la doctrine freudienne devrait l’avoir sortie ». (Sém. Problèmes cruciaux) »
« Le symptôme, d’un point de vue analytique, aussi donc n’est pas en soi, il n’est pas objectivable et donc pas mesurable. Le symptôme, c’est une adresse. Il se parle, et c’est dans cette adresse même qu’il se constitue. Le symptôme subjectif et analytique, c’est celui dont le sujet se plaint et auquel, dans son adresse, il suppose ou attend un savoir. C’est une question adressée à l’Autre sur l’énigme de ce qui me dépasse, sur ce qui est moi mais qui est “plus fort que moi”. En outre, le désir de l’analyste à la racine du transfert fait surgir un matériel inédit. Selon le désir clinique et l’orientation clinique, il y a surgissement d’un matériel que d’autres ne voient pas, ne font pas advenir, n’isolent pas. Tout cela touche donc à la notion de la clinique même. »
« Si l’École de la cause freudienne, après la mort de Lacan, s’est fondée par ce que Jacques-Alain Miller prônait de « retour à la clinique » - pour diverses raisons, mais dont le panorama que nous avons dessiné n’est pas étranger – c’est pour immédiatement souligner que « la clinique n’est pas la psychanalyse ». « Dans la clinique psychanalytique, qui est une clinique sous transfert, « le transfert a sur la clinique une puissance dissolvante » (JAM), si l’on pense en termes de diagnostics, de classes ou même de structure. Il s’agit dans le cas clinique orienté par la psychanalyse, d’autre chose ».
Nous pouvons nous intéresser aux désormais Premiers écrits, de Lacan, publié par Jacques-Alain Miller. Ils sont intéressants à porter à la connaissance du public, par la lecture après-coup à laquelle ils invitent. Et ils sont à même, précise JAM, en quatrième de couverture, d’apprendre quelque chose de la formation du futur analyste. On peut l’entendre au sens du futur analyste que sera Lacan, mais aussi pour la formation du futur analyste que nous sommes, et restons, tous.
On constate déjà que « Lacan traduit un texte de Freud ( « De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l’homosexualité »), qui porte sur un souci de discrimination clinique, de discernement que doit avoir un clinicien. Il aborde ce qui permet de distinguer un même symptôme, un affect mais dont il faut extraire des degrés, des assises qui méritent les dénominations et il essaye de les nommer et de les préciser. »
« La clinique de Lacan est d’emblée enracinée dans l’unicité du cas. De fait Lacan ne publie que des cas présentant une atypicité. Un cas n’est jamais choisi pour sa typicité mais pour sa singularité, il doit présenter un caractère original. Le psychanalyste ne devrait pas être intéressé par un cas qui démontre la théorie mais plutôt par ce qui du cas interroge le savoir déjà acquis. Tout cela résonne avec la fameuse indication freudienne de prendre chaque cas comme si c’était le premier. Fort du savoir acquis mais mis de côté pour ne pas mettre la spécificité du cas de côté. Jacques Alain Miller note d’emblée qu’il y a chez Lacan déjà jeune psychiatre, avant même son entrée en psychanalyse, une orientation vers le “un par un” qu’impose la pratique analytique. Cette singularité du cas se retrouve au niveau du détail clinique. Jacques Alain Miller souligne que dans les textes de Lacan « ce détail clinique est serré avec un souci de précision poussé à l’extrême de la minutie ». Ceci détermine toute notre démarche clinique. »
Epinglage d’extraits effectué par Lorraine de Montjoye, participante à la Section clinique de Bruxelles et relu par Yves Vanderveken.

1. Dewambrechies-La Sagna C., Le cas clinique, La Cause du désir n° 12

Gil Caroz a introduit le cours de rentrée de la Section clinique de Bruxelles par le cas de l’homme aux loups développé ...
27/10/2025

Gil Caroz a introduit le cours de rentrée de la Section clinique de Bruxelles par le cas de l’homme aux loups développé par Feud dans son ouvrage « Cinq Psychanalyses » (Freud S.,1985, p. 329). En partant de l’erreur diagnostic de Freud, Gil Caroz s’emploie à différencier le support théorique de Freud et Lacan. Il déplie ensuite l’éclairage de Lacan concernant le cas de l’homme aux loups par l’usage des trois registres du nœud borroméen Réel, Symbolique et Imaginaire.
A partir de contradictions recensées et des identifications dont l’homme aux loups fait état, Freud s’appuie sur la théorie de l’inconscient pour expliquer cela de façon « logique ». En effet, pour lui, « L’inconscient admet la contradiction ». De ce point de vue, les éléments se retrouvent sur un même registre (le registre symbolique). Lacan, lui, introduit une stratification de trois registres du réel, du symbolique et de l’imaginaire. En situant chacun des éléments dans un registre différent (l’un dans le symbolique et l’autre dans l’imaginaire), Lacan gomme l’effet « contradictoire » et fait un pas de côté.
Freud cherche à comprendre la particularité de cette névrose qui ne s’intègre pas docilement dans sa théorie. C’est dans ce cadre qu’il introduit le terme de « verwerfung » (traduisant la forclusion, le rejet) en le distinguant de la « bejahung » (amenant au mécanisme de refoulement). Gil Caroz s’appuie d’abord sur Freud en indiquant que « la forclusion n’est pas le refoulement ». Ensuite, il s’appuie sur Lacan pour expliquer que le refoulement et le retour de refoulé sont équivalents. « On ne saurait rien du refoulement s’il n’y avait pas le retour de refoulé ».
A partir de la trouvaille de Freud, Lacan va plus loin. Il s’empare de ces termes et les exploite afin de distinguer de façon limpide la névrose de la psychose (Séminaire Livre III, 1955. P. 20-22) en faisant référence à l’homme-aux-loups. C’est également par les trois registres que Lacan s’emploie à distinguer le refoulement/retour de refoulé (mécanisme appartenant à l’inconscient et donc au symbolique) de la forclusion (rejet d’un élément du symbolique et qui revient dans le réel). Cette indication nous permet d’appréhender le dernier des trois registres : le réel. Gil Caroz exemplifie cela à partir de l’exemple de l’hallucination du doigt coupé dont l’homme aux loups fait état.
« La bejahung » c’est le oui fondamental au symbolique que Lacan évoque dans le Séminaire Livre III chap I. C’est ce qui permet de symboliser le réel et ce sans quoi il n’y a pas de refoulement. Dès lors, le sujet a un savoir sur la castration (il la reconnaît), mais ce savoir est refoulé/caché quelque part dans le registre symbolique du sujet. Cependant, lorsque la « bejahung » fait défaut, le symbolique ne peut pas prendre en charge le réel. C’est à ce moment-là qu’il y a un glissement du symbolique vers le réel. S’il n’y a pas « bejahung » (acceptation), alors il y a « verwerfung » (forclusion). Ceci nous explique pourquoi chez le sujet psychotique, il y a des éléments qui sont rejetés du symbolique et réapparaissent dans le réel. Dans le phénomène de l’hallucination auditive, il y a un signifiant qui est rejeté dans le réel car trop investi de jouissance. C’est un phénomène où le sujet entend un signifiant réellement.
La « verwerfung » est un « ne rien vouloir savoir » de la castration, même au sens du refoulé. C’est un refus total de ce savoir. Si ce savoir est rejeté du symbolique, alors, il réapparaît dans le réel. Sous la forme de l’hallucination, par exemple (on entend réellement une voix). Gil Caroz termine en expliquant que « Si la contradiction logique concernant la castration est résolue par Lacan en situant l’identification féminine de l’homme aux loups dans le symbolique et l’identification masculine dans l’imaginaire, ici, dans l’hallucination, le réel est un registre qui accueille ce qui a été rejeté du symbolique ». Cet éclairage à partir du nœud RSI permet de saisir un petit bout de cette indication de Lacan à partir de laquelle nous sommes partis « [il] y a chez l’homme aux loups, superposition d’un petit noyau hystérique, d’une formation infantile de névrose obsessionnelle et d’une structure paranoïaque de la personnalité. » Gil Caroz termine ce premier cours en épinglant ces trois mots : « Le noyau » relève du réel, « la formation » du registre symbolique et « la paranoïa » de l’axe imaginaire.

Epinglage proposé par Laurie Cornille, participante à la Section clinique de Bruxelles.

Freud S., Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1985, p. 329

Lors de son premier cours, Monique Kusnierek a retracé une partie du chemin qui mène vers la 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒. Ce term...
22/10/2025

Lors de son premier cours, Monique Kusnierek a retracé une partie du chemin qui mène vers la 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒. Ce terme a été introduit, pour la première fois, par JAM lors de la Convention d’Antibes en 1998. Plus précisément, il résulte de trois conversations successives des Sections cliniques (Angers 1996, Arcachon 1997 et Antibes 1998).
Avant d’en venir à ces trois conversations, MK rappelle que, dans sa théorie classique , Lacan formalise l’Œdipe à partir du schéma de la métaphore : dans la névrose, 𝑙𝑒 𝑁𝑜𝑚-𝑑𝑢-𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑒 𝑠𝑢𝑏𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑒𝑟 𝑎𝑢 𝑑𝑒́𝑠𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑒̀𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑢𝑖 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑝ℎ𝑎𝑙𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒. Il indique encore que 𝑙𝑒 𝑁𝑜𝑚-𝑑𝑢-𝑃𝑒̀𝑟𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙'𝐴𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙'𝐴𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑜𝑖 – 𝑐𝑒𝑙𝑢𝑖 𝑞𝑢𝑖 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑠𝑢𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑙𝑜𝑖. Il appréhende alors la psychose à partir de la forclusion du NDP.
Peu après, il mettra l’accent, au contraire, sur l’inexistence de l’Autre de l’Autre, sur l’absence de garantie dans l’Autre. La forclusion vaut dès lors pour tous, elle est généralisée et la clinique s’appréhende de manière continuiste. Il distingue alors le Nom-du-Père comme élément signifiant et la fonction NDP – barrer le désir de la mère, barrer la jouissance – et il introduit la pluralisation des noms-du-père. À noter qu’il faut se référer au dernier enseignement de Lacan pour penser la psychose ordinaire.

𝐀̀ 𝐀𝐧𝐠𝐞𝐫𝐬 , 𝐞𝐧 𝟏𝟗𝟗𝟔, sur le chemin de l’invention de ce terme 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒, JAM indiquait que névrose et psychose sont déjà susceptibles d’une perspective commune et continuiste à partir de l’articulation causale entre le signifiant et le signifié, au moment même où cette articulation se rompt. Pour chaque être parlant, le désir de la mère vaut en effet comme un x, une inconnue : dans la névrose, il prend la valeur de signification phallique ; dans la psychose, ça fait énigme.
Mais 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑝𝑒𝑟𝑐𝑒𝑣𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑝𝑎𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑛𝑖 𝑒́𝑣𝑎𝑛𝑒𝑠𝑐𝑒𝑛𝑡, 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑎 𝑠𝑎 𝑑𝑒𝑛𝑠𝑖𝑡𝑒́ 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒, 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑛𝑒 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡 𝑝𝑎𝑠, 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑛𝑒 𝑠'𝑒́𝑣𝑎𝑛𝑜𝑢𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑎𝑠 𝑑𝑢 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑒́ 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑖𝑙 𝑎𝑐𝑐𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑜𝑛 𝑠'𝑎𝑝𝑒𝑟𝑐̧𝑜𝑖𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢'𝑎𝑢𝑥 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡𝑠. 𝐸𝑛 𝑔𝑒́𝑛𝑒́𝑟𝑎𝑙 𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑢𝑥 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑛𝑡, 𝑛𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑒𝑢𝑙𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛. 𝐸𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑙𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑢𝑐𝑖𝑑𝑖𝑡𝑒́, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑙'𝑎𝑣𝑜𝑛𝑠 (𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑙𝑒 𝑛𝑜𝑛-𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒) 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑜𝑢̀ 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑟𝑒́𝑐𝑢𝑝𝑒́𝑟𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑒́𝑐𝑎𝑟𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑒́. 𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒, 𝑙𝑎 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑒, 𝑐𝑒 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑙'𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑑𝑢 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑒́, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑙'𝑒́𝑛𝑖𝑔𝑚𝑒.

𝐀̀ 𝐀𝐫𝐜𝐚𝐜𝐡𝐨𝐧 𝐞𝐧 𝟏𝟗𝟗𝟕, JAM revient sur le binaire classique névrose/psychose, pour lequel nous avons un trait distinctif pertinent : la présence ou l’absence du Nom-du Père. Dans la clinique borroméenne, nous avons plutôt une gradation qu’une opposition franche. Néanmoins, JAM cherche un trait différentiel, qui serait le point de capiton. Le point de capiton est ici à appréhender 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡 (à l’instar du Nom-du-Père) 𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑠𝑦𝑠𝑡𝑒̀𝑚𝑒, 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑢𝑎𝑔𝑒, 𝑢𝑛 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑒𝑖𝑙 𝑞𝑢𝑖 𝑎𝑔𝑟𝑎𝑓𝑒. Et il peut prendre deux valeurs : Nom-du-Père ou symptôme. C’est 𝑢𝑛 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑐𝑎𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑙𝑖𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑏𝑜𝑟𝑟𝑜𝑚𝑒́𝑒𝑛𝑛𝑒. Lacan fait alors du Nom-du-Père, un symptôme. On peut d’ailleurs, dans l’après coup, relire la métaphore paternelle comme étant 𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒𝑟 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑒𝑖𝑙 𝑑𝑢 𝑠𝑦𝑚𝑝𝑡𝑜̂𝑚𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝐿𝑎𝑐𝑎𝑛 𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑒́𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒́, 𝑐'𝑒𝑠𝑡-𝑎̀-𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒𝑟 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑒𝑖𝑙 𝑞𝑢𝑖 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑗𝑜𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑞𝑢𝑖 𝑎𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒 𝑙'𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑜𝑝𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑒́𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑗𝑜𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑'𝑢𝑛 𝑠𝑢𝑗𝑒𝑡.
𝐀̀ 𝐀𝐫𝐜𝐚𝐜𝐡𝐨𝐧 encore, à propos des ruptures fréquentes qui jalonnent la vie d’un sujet, JAM proposait de parler de débranchement, plutôt que de déclenchement, et de réserver ce dernier terme à la psychose classique.

𝐄𝐧𝐟𝐢𝐧, 𝐚̀ 𝐀𝐧𝐭𝐢𝐛𝐞𝐬, JAM proposait que le volume de la Convention à paraître porte comme titre, non pas le néo-déclenchement, la néo-conversion et le néo-transfert dans les néo-psychoses, mais tout simplement 𝐿𝑎 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒.
Il faut dire qu’au cours de l’enseignement de Lacan, le signifiant a changé de valeur, il n’est plus seulement un appareil qui, à s’articuler à un autre signifiant, produit du sens. Il est aussi un appareil de jouissance. Il y a dès lors une même difficulté pour chaque être parlant, il y a une égalité : 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑒́𝑔𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑗𝑜𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒.
Resserrage effectué par Dorothée Cols, participante à la Section clinique de Bruxelles, avec la contribution de Monique Kusnierek.

- Monique Kusnierek renvoie à D. Avdelidi, « La psychose ordinaire, La forclusion du Nom-du-Père dans le dernier enseignement de Lacan », Éditions Presses Universitaires de Rennes.
-Monique Kusnierek se réfère au texte de Lacan « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », dans les Écrits, Éditions du Seuil.
- Monique Kusnierek propose, à ce propos, le cours de JAM « Ce qui fait insigne » en référence, disponible sur internet.
- Le conciliabule d’ Angers, effets de surprise dans les psychoses, Le Paon, collection publiée par J.-A Miller, Agalma éditeur, diffusion Le Seuil.
-La conversation d’ Arcachon, cas rares : les inclassables de la clinique, Le Paon, collection publiée par J.-A Miller, Agalma éditeur, diffusion Le Seuil.
-La Psychose ordinaire, La convention d’ Antibes, Le Paon, collection publiée par J.-A Miller, Agalma éditeur, diffusion Le Seuil.

COMMUNIQUÉ de la Section clinique de BruxellesLes trois Cours du samedi à Bruxelles se tiendront finalement tous à la Ma...
04/10/2025

COMMUNIQUÉ de la Section clinique de Bruxelles

Les trois Cours du samedi à Bruxelles se tiendront finalement tous à la Maison des Associations Internationales, rue de Washington 40 à 1050 Bruxelles (les 27/09, 8/11, 6/12 2025 et 10/01, 7/02, 7/03 et 11/04 2026).

Cela permet aussi de rouvrir les inscriptions partielles et complètes à Bruxelles en présentiel.

Veuillez noter que pour une inscription complète, l'accès aux Entretiens cliniques (1, 2 ou 3) n'est plus possible, les groupes sont tous d’ores et déjà complets.

Inscriptions : https://my.weezevent.com/inscription-sc-2025-2026
Brochure : https://www.sectioncliniquedebruxelles.org/_files/ugd/60e094_18f87070d32740248e881eb3c0915cb6.pdf?utm_campaign=329694ad-9794-4c91-8931-899c88f24be9&utm_source=so&utm_medium=mail&cid=e44ad728-4647-4b27-ab70-2d07827b055d

CommuniquéClôture des inscriptions Bruxelles en présence.Les inscriptions partielles et complètes en présentiel, à Bruxe...
26/09/2025

Communiqué

Clôture des inscriptions Bruxelles en présence.
Les inscriptions partielles et complètes en présentiel, à Bruxelles, pour l’année académique 2025-2026 de la Section clinique, sont clôturées.
Le nombre de places maximal est atteint.
Il reste encore la possibilité de souscrire une inscription partielle par Zoom.

Les inscriptions aux Antennes cliniques (Mons, Namur, Liège) sont toujours possibles.

Le secrétariat

RappelDébut des cours BruxellesLes trois cours de Bruxelles débuteront ce samedi 27 septembre 2025, de 9h à 14h30 (pause...
25/09/2025

Rappel

Début des cours Bruxelles

Les trois cours de Bruxelles débuteront ce samedi 27 septembre 2025, de 9h à 14h30 (pause entre 12h et 13h).

Pour rappel, ce jour, ils se tiendront à la Maison des Associations Internationales, rue de Washington, 40 à 1050 Bruxelles.

Tout comme la conférence de Jean-Pierre Deffieux, Le diagnostic contemporain en psychanalyse, à 15h.

Le secrétariat

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51, Square Vergote
Brussels
1030

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