20/12/2023
La communication, telle une danse subtile entre les mots et les pensées, est souvent un défi complexe. Bernard Werber, écrivain renommé, a astucieusement encapsulé cette complexité en une phrase éloquente : "Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, et ce que vous voulez entendre, il y a au moins quatre possibilités de ne pas se comprendre."
Cette déclaration profonde résonne comme un écho de vérité dans les méandres de nos interactions quotidiennes. Chacun de nous, en tant qu'individu, porte en lui un univers intérieur riche en pensées, en désirs, et en croyances. Cependant, lorsque nous tentons de traduire ces pensées en mots, nous sommes confrontés à un défi insidieux. La barrière entre nos pensées intérieures et les expressions verbales peut être floue, sujette à des distorsions et à des interprétations multiples.
La première étape de cette équation délicate est "ce que je pense". Nos pensées, parfois fugaces et chaotiques, peuvent être difficiles à articuler de manière précise. Les nuances subtiles qui donnent vie à nos idées peuvent se perdre dans la traduction de la pensée à la parole. Ainsi, dès le départ, la communication est confrontée à la tâche ardue de capturer la richesse de notre monde intérieur.
Ensuite vient "ce que je veux dire". C'est là que nos intentions entrent en jeu. Nous cherchons à transmettre nos pensées de manière à être compris, mais la clarté de nos intentions peut être altérée par des filtres personnels, des émotions ou des préjugés. Les mots choisis, la tonalité utilisée, et même le langage corporel contribuent à façonner le message que nous tentons de transmettre.
La troisième dimension de cette équation délicate est "ce que je crois dire". Nos croyances, souvent profondément enracinées, colorent notre perception du monde et influent sur la manière dont nous communiquons. Les préconceptions et les convictions peuvent ajouter des couches de complexité à nos messages, créant des malentendus potentiels si nos interlocuteurs ne partagent pas les mêmes convictions.
Enfin, la quatrième facette de cette interaction est "ce que vous voulez entendre". Les récepteurs de notre message, avec leurs propres expériences, émotions et perspectives, filtrent nos paroles à travers leur propre prisme. Ce qu'ils entendent peut différer considérablement de ce que nous avons l'intention de transmettre, créant ainsi un espace fertile pour la mésentente.
Ainsi, la communication devient un acte délicat de navigation à travers ces multiples couches, cherchant à aligner les pensées, les intentions, les croyances et les interprétations. La conscience de cette complexité inhérente peut servir de boussole, nous rappelant d'écouter attentivement, de poser des questions pour clarifier, et de cultiver une compréhension mutuelle au-delà des mots. Dans cette quête incessante de compréhension, nous pouvons espérer transcender les barrières linguistiques pour atteindre une véritable connexion humaine.