03/05/2024
Tout est dit 🫶
"En fait, non. Il ne me semble pas pertinent de rester chaleureux en toutes circonstances devant un enfant qui crie ou frappe. C'est tout simplement impossible. Ce qui me semble pertinent, en revanche, dans ce cas, c'est 1. de réussir à garder son calme entre parents, important, 2. d'imposer l'interdiction, la limite, mais sans violenter l'enfant, et 3. de demander à l'enfant comment il peut agir différemment à ce moment-là. Par exemple, lui demander de dire qu'il n'est pas d'accord, plutôt que de frapper.
Et contrairement à une idée reçue, non. L'éducation dite positive, bienveillante ou non-violente n'est pas laxiste. Ce sont des courants éducatifs très distincts. Plus précisément, toutes les recherches s'accordent à dire que oui, quel que soit le comportement de l'enfant, le cadre éducatif et les limites qui le composent doivent être imposés de manière non-violente, dans le respect des besoins de l'enfant, mais aussi de ses droits, comme le stipulent la Convention internationale des droits de l'enfant et la loi française du 10 juillet 2019.
Néanmoins, soyons réalistes. La théorie n'est pas la vraie vie. Il est évident qu'aucune mère, aucun père, aucun professionnel de l'enfance ne peut rester compréhensif en toutes circonstances. Nous sommes humains, avant tout. Nous nous heurtons constamment à nos émotions, notre fatigue, notre histoire, mais aussi aux traumatismes liés à notre propre éducation.
Je crois sincèrement qu'éduquer un enfant est une mission d'une extrême complexité. Madame Badinter, en tant que mère et docteure en développement psychologique, je partage pleinement votre constat alarmant concernant la pression maternelle. Oui, vous avez raison. La société doit évoluer. Mais attention à ne pas faire payer cela à vos enfants, qui, comme les femmes, sont violés chaque jour, dans une grande indifférence."