25/06/2025
𝗠𝗮𝘂𝘃𝗮𝗶𝘀 𝗱𝗶𝗮𝗴𝗻𝗼𝘀𝘁𝗶𝗰, 𝘁𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗿𝗼𝗽𝗼𝗿𝘁𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲́ : 𝗤𝘂𝗮𝗻𝗱 𝗹𝗮 𝗳𝗮𝘂𝘁𝗲 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲𝘃𝗶𝗲𝗻𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗮𝘂𝘁𝗲 𝗺𝗲́𝗱𝗶𝗰𝗮𝗹𝗲 🩺 Le 7 juillet, les médecins feront grève. Pas contre les patients, mais pour défendre un modèle de soins libre, humain, et accessible.
Un acte fort, rare, presque historique : cela fait plus de 60 ans que la profession n’a pas connu de grève générale. Ce mouvement n’est pas une revendication catégorielle. C’est un appel solennel, lancé par celles et ceux qui soignent, au nom de l’ensemble des citoyens.
Car ce qui se prépare aujourd’hui, à travers une réforme imposée sans concertation suffisante, dépasse de loin la question des honoraires : c’est la remise en cause d’un équilibre fondamental entre liberté, qualité et solidarité dans notre système de santé.
⚖️ 𝗨𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲 𝗱𝗲́𝘀𝗲́𝗾𝘂𝗶𝗹𝗶𝗯𝗿𝗲́𝗲, 𝗮𝘂𝘅 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲́𝗾𝘂𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗷𝗲𝘂𝗿𝗲𝘀
La mesure phare mise en avant est la limitation des suppléments d’honoraires hospitaliers (SHH) à 125 %. Cela semble juste sur le papier. Mais dans les faits, les SHH ne représentent que 6,4 % des dépenses « out-of-pocket » (OOP) totales des patients, loin derrière d’autres postes bien plus lourds comme les soins dentaires, les lunettes, les implants, ou les médicaments en officine.
En réalité, les SHH sont majoritairement couverts par les mutuelles et les assureurs privés, qui sortiront largement gagnants de cette réforme. Le patient, lui, ne verra ni file d’attente diminuer, ni soins s’améliorer.
🎯 𝗨𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲 𝗶𝗱𝗲́𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲, 𝗲́𝗹𝗲𝗰𝘁𝗼𝗿𝗮𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲… 𝗲𝘁 𝗱𝗲́𝘀𝗲́𝗾𝘂𝗶𝗹𝗶𝗯𝗿𝗲́𝗲 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗶𝘁𝗼𝗿𝗶𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁
Le ministre mène ici une réforme idéologique, qui plaît à son électorat et brandit les suppléments d’honoraires comme un symbole politique, dans une logique électoraliste de court terme.
Mais cette posture populiste masque une vérité bien plus préoccupante : la réforme frappera de plein fouet les hôpitaux bruxellois (-58 %) et wallons (-38 %), où les suppléments permettent de compenser des situations financières et sociales plus précaires. À l’inverse, la Flandre (-17 %) sera bien moins touchée, bénéficiant d’un immobilier hospitalier plus favorable (davantage de chambres communes) et d’un tissu socio-économique plus solide.
𝗘𝗻 𝗱’𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗺𝗼𝘁𝘀, 𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰𝗼𝗽𝗵𝗼𝗻𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗽𝗮𝗶𝗲𝗿𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗶𝘅 𝗳𝗼𝗿𝘁 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁𝗲́𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 « 𝘂𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗲𝗹𝗹𝗲 », 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗳𝗼𝗻𝗱𝗮𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗶𝗻𝗲́𝗾𝘂𝗶𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲.
🧩 𝗨𝗻 𝗺𝗲́𝗰𝗮𝗻𝗶𝘀𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝗹𝗶𝗱𝗮𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝗳𝗿𝗮𝗴𝗶𝗹𝗶𝘀𝗲́
Les suppléments d’honoraires participent activement au financement des hôpitaux, via la rétrocession des honoraires médicaux. Ils permettent aussi une répartition plus juste des coûts, dans un système où les mieux assurés aident à maintenir l’accessibilité pour tous. Supprimer cette souplesse sans réforme parallèle du financement hospitalier, c’est fragiliser les hôpitaux et aggraver les inégalités.
🏥 𝗩𝗲𝗿𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗲́𝗱𝗲𝗰𝗶𝗻𝗲 𝗲́𝘁𝗮𝘁𝗶𝘀𝗲́𝗲 : 𝗹𝗲 𝗱𝗮𝗻𝗴𝗲𝗿 𝗱’𝘂𝗻 𝗴𝗹𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗶𝗿𝗿𝗲́𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲
Cette réforme ne vise pas uniquement les honoraires : elle traduit une volonté plus large de mise sous tutelle de la médecine. Derrière les chiffres, c’est une vision idéologique qui se dessine : remplacer une médecine libérale, humaine et diversifiée par un système centralisé, étatisé, technocratique.
Les effets d’un tel système ont déjà été observés ailleurs, notamment au Royaume-Uni, où les patients sont les premiers à en souffrir. L’accessibilité aux soins y est devenue fortement restreinte, avec des délais importants, des parcours de soins rigides, et une qualité inégale selon les régions. Ce sont les patients qui, au final, paient le prix d’un modèle trop centralisé et déconnecté des réalités de terrain.
❌ 𝗖𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗽𝗲𝗿𝗱𝗿𝗲
↪︎ Fin du choix de son médecin traitant : assignation à un prestataire.
↪︎ Fin de l’accès direct aux spécialistes : orientation obligatoire via un généraliste.
↪︎ Fin des consultations de proximité en soirée : recentrage à l’hôpital, avec délais.
↪︎ Fin des soins dentaires rapides : centralisation, files d’attente.
↪︎ Fin de la liberté de consulter ailleurs : soins orientés par l’administration.
↪︎ Fin du contrôle sur ses données médicales : dossier détenu par l’État.
↪︎ Introduction de quotas : des soins reportés à l’an prochain.
↪︎ Fin des chambres particulières prises en charge : tout le monde en chambre commune.
Moins de liberté. Moins de souplesse. Moins de qualité.
👨⚕️ 𝗗𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗶𝗴𝗻𝗮𝗻𝘁𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗼𝘂𝗿𝗮𝗴𝗲́𝘀, 𝘂𝗻𝗲 𝗽𝗲́𝗻𝘂𝗿𝗶𝗲 𝗮𝗴𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲́𝗲
À cette réforme s’ajoutent des décisions incohérentes :
↪︎ Honoraires rabotés, sans revalorisation parallèle.
↪︎ Pression sur les médecins partiellement conventionnés, qui assurent pourtant des consultations élargies (soirées, week-ends).
↪︎ Menace d’exclusion des primes INAMI pour ceux qui refusent un conventionnement total.
↪︎ Et surtout : possibilité de retrait du numéro INAMI en cas de fraude, sans recours prévu dans le texte. Un précédent grave, qui crée une insécurité juridique sans précédent.
Les effets sont prévisibles : exode vers les pays voisins, désaffection des jeunes, réduction de l’offre de soins, désorganisation des gardes hospitalières.
🧭 𝗨𝗻𝗲 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲 𝘃𝗼𝗶𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗼𝘀𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲 : 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲 𝗱𝗶𝗮𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲
Réformer la santé, oui. Mais pas de manière autoritaire. Pas dans l’urgence. Pas pour séduire un électorat. La santé mérite mieux que des slogans. Elle mérite des Assises permanentes du soin, ouvertes à tous les acteurs : patients, médecins, hôpitaux, mutuelles, parlementaires.
🩷 𝗨𝗻𝗲 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗲́𝘁𝗲́ 𝘀𝗲 𝗷𝘂𝗴𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗾𝘂𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗶𝗻𝘀
Notre modèle repose sur un équilibre fragile : liberté, accessibilité, qualité. Casser un pilier, c’est faire vaciller l’ensemble.
Il est encore temps d’agir. Encore temps de dire non à une réforme qui déresponsabilise les soignants, désorganise les soins, et pénalise les patients, en particulier les francophones.
𝗟𝗲 𝟳 𝗷𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲𝘁, 𝗻𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗲𝘁𝗼𝘂𝗿𝗻𝗲𝘇 𝗽𝗮𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝗱𝗲𝗰𝗶𝗻𝘀. 𝗘́𝗰𝗼𝘂𝘁𝗲𝘇 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗺𝗲𝘀𝘀𝗮𝗴𝗲. 𝗜𝗹𝘀 𝘀𝗲 𝗯𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘃𝗼𝘂𝘀.
𝑫𝒓 𝑱𝒆𝒂𝒏-𝑭𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒐𝒊𝒔 𝑮𝒂𝒕𝒆𝒍𝒊𝒆𝒓
𝗠𝗲́𝗱𝗲𝗰𝗶𝗻 – 𝗗𝗲́𝗽𝘂𝘁𝗲́ 𝗳𝗲́𝗱𝗲́𝗿𝗮𝗹, 𝗺𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗖𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗦𝗮𝗻𝘁𝗲́ (𝗟𝗲𝘀 𝗘𝗻𝗴𝗮𝗴𝗲́𝘀)
