20/08/2025
Récit de la naissance de Juliette 💛
Vendredi soir, 8 novembre 2024. Ton grand frère a eu besoin de pleurer dans mes bras avant de boire son bibi. Je lui rappelle que je l’aime très fort, qu’il compte pour nous et que même si sa petite sœur arrive bientôt, nous l’aimerons toujours et de la même manière. Victor répond un « oui » de la tête à toutes mes phrases et se blottit contre mon gros ventre. Je me rappelle m’être faite la réflexion : « est-ce que ce sont nos derniers câlins ensemble, de cette manière, tous les trois ? » Mon Victor, mon petit bébé qui ne sera plus l’unique … Je visualise nos cœurs tous ensemble, je savoure ce moment. Je sens cette nostalgie me monter …
Le samedi matin se résume par le nettoyage de la maison puis de la voiture chez tes grands-parents. Ton Papily me demande si c’est bien raisonnable de faire tout cela en étant enceinte … Je rigole et je lui dis que je ne suis pas malade et que de toute manière, si tu veux venir, tu le peux, quand tu veux.
Lors d’un passage aux toilettes, je découvre des pertes plus abondantes. Serait-ce le bouchon muqueux ? Je ne me pose pas plus de questions …
Nous mangeons une tartine tous les 3. Je discute avec Papa et je lui dis que pour moi, tu peux venir à partir d’aujourd’hui, que tout est prêt. Ton papa voulait également descendre la piscine et le matelas dans le salon.
Il est environ 12hr30 lorsque Victor va à la sieste. Je suis en train de pendre du linge et … surprise ! Directement je dis à ton Papa : « OH, ça me semble bien liquide ce qui vient de couler dans ma culotte » ! En effet, le liquide bien claire coule à nouveau lorsque je suis aux toilettes ainsi que le reste du bouchon muqueux. Je me rappelle de cette odeur avec Victor, il n’y a aucun doute. Je rigole un peu nerveusement, on se regarde avec ton Papa, on sait qu’aujourd’hui nous allons te rencontrer.
Il est temps de prévenir les sage-femmes que j’ai fissuré la poche, afin qu’elles se tiennent prêtes à partir lorsque le travail sera plus avancé. A ce moment-là, je n’ai pas encore de contractions.
Ton papa s’active pour tout préparer : il descend la piscine, installe les plastiques pour protéger le matelas, occulte certaines fenêtres, etc. Pendant ce temps, j’en profite pour prendre ma do**he calmement. Je me lave les cheveux sans vraiment réaliser que je vais accoucher tout bientôt. Je me demande si le travail va être long ou rapide ? Je rigole à nouveau, un peu nerveusement sous la do**he, et je te murmure : « nous allons nous rencontrer aujourd’hui ma poupée ! »
J’envoie un message à Céline Bilocq et Isabelle afin de les prévenir que j’ai fissuré ma poche et perdu mon bouchon muqueux.
Isabelle nous dit : « super et je pense à vous ».
Céline est devenue un vrai pilier pour notre famille. Elle me répond qu’elle savait que tu arriverais aujourd’hui. Elle m’a également envoyé ces quelques mots qui m’ont accompagnés durant le travail : « Rappelle-toi la puissance d’amour qui transcende tout. Rappelle-toi que ton corps sait et que Juliette connaît le chemin ».
On avait convenu avec Mamily qu’elle garderait ton grand frère pendant le travail. Je lui téléphone afin de la prévenir de ne pas partir trop loin cette après-midi car aujourd’hui était le grand jour. Dans la famille, elle était la seule à avoir été mise dans la confidence. Elle me répond avec beaucoup de calme qu’elle est à la maison et que nous pouvons compter sur elle. Ta Mamily a toujours été hyper enthousiaste à propos de notre projet d’accouchement à la maison. Elle était plutôt admirative et elle avait entièrement confiance en nous.
Il est environ 14h00, Victor dort toujours et moi, je commence à avoir des « contractionnettes » comme je les appelle : encore bien espacées et hyper gérables. Je rentrais dans la première phase de l’accouchement : l’isolation. Ton Papa ferme les rideaux, allume les bougies, allume le poêle pour qu’il fasse bien chaud, il continue de préparer le salon afin que je m’y sente bien.
Victor se réveille de sa sieste vers 14h30. J’envoie une photo de nous à la famille afin de faire croire que nous passons une journée ordinaire. Nonna et Nonnina me diront plus t**d qu’elles avaient l’intuition que ça allait se passer ce jour là …
Ton Papa commence à calculer les contractions. J’en ai toutes les 3-4 minutes mais elles sont toujours hyper gérables pour moi. J’utilise l’écharpe qu’il avait accroché à la poutre. Me suspendre est hyper bénéfique pour m’aider à traverser les contractions.
Ton Papa envoie des messages réguliers aux sages-femmes afin de les tenir au courant de l’avancement du travail.
Je joue avec ton grand frère et ton Papa lui donne ensuite le goûter. Je les regarde avec pleins d’amour. Victor joue sur moi mais les contractions deviennent plus désagréables lorsqu’il grimpe sur mon ventre. Je demande à ton Papa d’amener ton frère chez Mamily vers 15h45.
Je dis à tantôt à mon petit garçon, mon premier petit bébé que je vois encore si petit ... Je fonds en larme en le prenant dans mes bras. Je lui dis que je l’aime très fort et que tantôt il rencontrera sa petite sœur.
Je suis maintenant toute seule pendant quelques minutes. J’allume ma playlist « Bien Naître Bébé ». Je relis le message de Céline, j’éteins mon wifi et je m’isole vraiment dans ma bulle. Je rentre dans la deuxième phase : la séparation. Je commence à accompagner les contractions par des sons graves. Je sens que le travail s’intensifie. Je dis « OUI » aux contractions qui arrivent, cela me rapproche de toi.
16h06, ta Mamily m’envoie un message pour dire qu’ils boivent leur tasse de café puis que Papily va monter pour régler la porte du garage qui ne se ferme plus. Ils avaient convenu cela avec ton Papa le matin et n’avons pas changé les plans afin de ne pas semer le doute que j’étais en travail.
Cela m’a semblé une éternité. L’espace-temps a curieusement disparu. J’avais la sensation que ton Papa s’était absenté 30 minutes or il m’a expliqué après qu’il n’était parti que 10 petites minutes. Pendant cette période, le travail est passé à une étape supérieure. Je passe dans la phase de l’envol. J’ai eu le besoin de marcher, j’ai fait plusieurs fois le tour de la table. Mes vocalises sont devenues plus intenses, je devais m’arrêter, m’appuyer sur la table pour me soulager, mes yeux étaient fermés. J’avais juste une envie, c’était que ton Papa revienne pour être près de moi et remplir la piscine. J’avais besoin de me réfugier dans l’eau pour me soulager de cette intensité.
Après ces 10 interminables minute, ton Papa s’est dépêché de remplir la piscine. Il s’est bien rendu compte d’après mes vocalises qu’on était bien plus loin dans le travail. Il prévient alors les sages-femmes qui démarrent directement.
Il doit être près des 16h25-30 et la piscine est en train de se remplir. Ton Papa me donne un verre de sureau bien frais à la paille, ça me fait énormément de bien.
J’avais vraiment besoin de verticalité jusqu’à ce moment-là. J’ai beaucoup utilisé l’écharpe pour me suspendre lors des contractions. Je me rappelle avoir eu une contraction avec effort de nausée comme je dis toujours, avec une poussée réflexe.
Je suis étonnée moi-même ! Déjà ????
Je commence à me dire que je ne vais pas tenir des heures avec cette intensité. Je passe dans la phase d’abandon. Mon col doit certainement être pratiquement à dilatation complète. J’essaie de me rappeler le message de Céline. Juliette connait le chemin. Dire « oui » à cette intensité, relâcher les épaules, la mâchoire, laisser mon corps faire.
En réfléchissant avec ton Papa, nous devons être proche de 16h45. Un petit tour aux toilettes pour vidanger ma vessie puis je plonge dans l’eau. L’eau chaude, le sol mou de la piscine, quel bonheur ! De manière un peu animale, j’enlève mon t-shirt pour être plus à l’aise dans l’eau. La porte-fenêtre est entrouverte, j’ai besoin d’air frais malgré tout.
Je rentre dans la phase d’abandon, je profite de ces quelques moments de répits dans l’eau. J’appuie ma tête contre les boudins de la piscine. Il est 17h07 et ton Papa capture une photo de moi. Ce sera d’ailleurs la seule photo qu’il aura eu le temps de prendre durant le travail. Nous sommes bien loin de s’imaginer que tu arriverais tout prochainement … Cet instant me parait très court, car très vite, les contractions reprennent et de manière bien plus intense encore. J’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer entre les contractions. Je sens que tu es entrain de descendre, j’ai envie de pousser pendant les contractions et je sens que je vais à selle. Ton Papa fait la pêche avec l’épuisette, je le sens s’activer autour de moi, il voit que le travail s’intensifie et les sages-femmes ne sont toujours pas arrivées …
Je ne savais absolument pas l’heure qu’il était mais je m’imaginais voir arriver Délia et Marie (nos sages-femmes) à ce moment-là et qu’elles allaient voir mon bassin bombé dans le dos et me dire que tout allait bien, que Juliette était presque là. Mais il n’en était rien …
Je m’entends encore crier comme une guerrière pendant les contractions.
Ton Papa essaie de me faire redescendre en intensité entre les contractions. Il me suggère de relâcher les épaules, de respirer et me relit le message de Céline pour me donner de la force. Il me dit que je suis capable, que je suis puissante, que je vais y arriver.
Je n’arrive plus à parler. Je sens que ça brûle ! Déjà le cercle de feu ?!
Je pensais décrire oralement à ton Papa mes sensations mais il me dira après que je ne lui parlais même plus. Je sens que ta tête se rapproche. Je vais sentir avec ma main à la fin de la contraction mais tu es remontée. A ce moment, ton Papa me voit aller toucher et se dit : est-ce qu’elle sent déjà la tête ?
Contraction suivante, j’ai besoin de l’accompagner, j’ai besoin de te pousser dehors. Ça y est ! Ta tête est sortie. Toute ma vie, je garderai cette sensation d’avoir ta tête dans la paume de ma main dans la piscine. D’ailleurs je continue de mettre ma main sur ta tête pour me rappeler cet instant hors du temps.
J’arrive enfin à parler entre deux contractions pour dire à ton papa : « la tête est sortie ! » Ni une ni deux, j’ai envie de sortir de la piscine. Je me jette hors et ton Papa m’aide.
Je suis maintenant à quatre pattes sur le matelas à côté de la piscine. Ta petite tête est hors de moi et ton Papa me décrira par après que des bulles sortaient de ton nez. Il a ta tête dans sa main et les téléphones dans l’autre pour appeler les sages-femmes. Elles ne répondent pas car elles n’ont pas de réseau entre La Roche et la Baraque Fraiture. Il essaye alors d’appeler Isabelle mais elle ne répond pas directement. Ton papa se demande si ta tête est bien positionnée pour ta grande sortie. Ces quelques secondes furent un grand moment de tension pour lui.
La contraction suivante, je préviens ton Papa et tu sors comme un petit savon. Il t’a réceptionné comme un chef ! Il te passe entre mes jambes pour que je te prenne dans les bras. Le cordon n’est pas très long, Papa est très méticuleux.
Mon dieu, te voilà Juliette ! Il est 17h25 et tu es parmi nous ! Tu es née dans notre cocon, dans le calme absolu avec ton papa et moi.
Tu es pleine de vernix, il fait sombre dans le salon, nous ne voyons pas si tu deviens rose, tu es très calme et ne crie pas d’emblée. Ton papa est sur le qui-vive ! Il insiste à nouveau et essaye tant bien que mal d’avoir quelqu’un au téléphone. Il veut être rassuré que tu vas bien. Il sent cette responsabilité sur ses épaules : ta vie et la mienne. Il veut savoir que tu vas bien même s’il sait que tu es toujours connectée au cordon qui bat et qu’il continue de t’oxygéner.
Je suis assise sur le matelas, adossée au canapé. Ton Papa me donne un essuie et un bonnet pour que tu gardes ta chaleur. Je te frotte légèrement le dos, je te dis que tu es née, que tu es là maintenant. Tu dois respirer, tout va bien. Je te souhaite la bienvenue à la maison. Je suis shootée aux hormones. Je suis cool, calme et pour moi, tout va bien dans le meilleur des mondes.
Rapidement, tu vas émettre 2 petits cris qui vont nous soulager. Dans le même temps, ton Papa était en ligne avec les sages-femmes et elles t’ont également entendues. Soulagement pour tout le monde.
Très régulièrement, ton Papa change les alèzes en dessous de moi pour vérifier les saignements. Il reste alerte. Il me demande comment je me sens. Il est fréquemment en contact avec Délia et Marie.
Je me sens pleine d’énergie, c’est juste incroyable ! Mes contractions sont de retour et de manière très intense. Je change régulièrement de positions. Je te dépose sur le matelas, je suis à 4 pattes au-dessus de ton visage, je te parle, je te contemple, tu as les yeux ouverts, tu es calme et sereine. J’invite ton Papa à venir et à se poser. Il se met près de nous et nous dit que nous sommes magnifiques, que je suis puissante ! Ton papa pleure en nous regardant, la pression redescend, je pense qu’il est fier de nous. Il fait ta connaissance.
Il est 18h35 lorsque les sage-femmes arrivent à la maison. Pour la petite anecdote, elles ont croisé un romain sur un cheval devant la maison. Notre St Martin de Ligneuville descendait justement au rendez-vous dans le village.
Marie et Délia nous embrassent et nous félicitent pour ta venue. L’ambiance est paisible, nous chuchotons. Tu es toute éveillée. Elles t’admirent également. Marie me propose de tirer légèrement sur le cordon et je sens que j’ai de plus en plus de mou. A la prochaine contraction je pousse pour sortir le placenta, quelle délivrance. Marie et Délia l’examinent minutieusement à la lampe frontale, il est intact, parfait. Nous l’observons ensuite ensemble avec ton Papa, le manipulons, voyons la poche dans laquelle tu as été logée pendant ces 38 semaines, c’est juste incroyable. Elles feront les empreintes de ton placenta afin d’en garder un magnifique souvenir dans ta chambre. Nous l’enterrerons cet automne avec un arbre en hommage, ce sera ton arbre.
Mamily nous envoie un message à 18h45 pour nous prévenir que Victor a mangé et est prêt pour aller dormir. Nous avions convenu qu’il revenait dormir à la maison. Lorsque Papa est allé rechercher Victor et qu’il explique à Mamily que tu es déjà là, elle n’en revient pas, elle pleure de joie.
Je demande aux sage-femmes de se cacher dans le bureau le moment où Victor va te rencontrer. Lorsque qu’il arrive dans le salon, il appelle « bébé » alors que l’on ne l’a jamais entendu dire ce mot. Ton grand frère vient près de nous, il te touche un peu partout, il est souriant. Ce moment était magique ! Papa tente ensuite de mettre Victor au lit mais il est dans l’excitation avec ce nouvel évènement et cette énergie puissante qui émane dans la maison. Il revient près de nous.
Délia va te mesurer, et te peser, tout cela à côté de moi sur le matelas. Nous sommes tous les 3 là pour te contempler. Tu pèses 2kg840 et mesures 49cm.
Tu vas être en peau à peau avec Papa pendant que je vais prendre ma do**he. Marie m’accompagne et change également les draps sur le matelas afin qu’on puisse se remettre au propre.
Il doit être proche des 20h30 lorsque Papa coupe ton cordon avec Délia. Marie et Délia terminent de remplir tous les papiers. Je te donne la première tétée. Quelle drôle de sensation d’allaiter à nouveau et un si petit bébé. C’est comme si tu avais toujours bu, tu prends très facilement le mamelon même si tu pinces un petit peu …
Vers 21h30, Délia et Marie retournent. Nous nous embrassons et nous disons à bientôt. Isabelle prendra le relais pour le post partum.
Nous appelons Mamily afin qu’elle vienne te rencontrer. Mamily me dit être très fière de nous et me prend dans les bras. Elle m’a confié qu’elle avait été sereine toute l’après-midi, qu’elle n’avait aucun doute et qu’elle était certaine que tout allait bien se passer.
Il est 22h30, nous mangeons des spaghettis bolo dans le fauteuil, tu es là, tu es paisible. Papily vient également à ta rencontre après la Saint-Martin, il n’en croit pas ses yeux de te voir déjà née alors qu’il est passé à la maison à 16h00.
Nous sommes heureux, nous sommes sur notre petit nuage, c’est juste incroyable.
Nous allons voir ton frère qui dort, avant d’aller nous coucher, il est paisible. Mais ce soir, tu seras avec nous, dans notre lit, dans notre maison, comme si tu avais toujours été là.
Comme tous les dimanches matin, nous allons chercher Victor dans le lit et faisons des câlins. Mais aujourd’hui, tu es avec nous aussi notre petite Juliette. Victor te fait des bisous, nos cœurs explosent d’amour.
Merci Juliette de nous avoir choisi comme parents, d’être arrivée comme une bombe d’amour, déterminée et surtout lorsque TOI tu l’as décidé. Tu nous as fait vivre une expérience incroyable. Chacun avec ses propres vécus et ses propres sensations mais cette expérience, on ne la changerait pour rien au monde.
Aujourd’hui, tu as déjà 9 mois mon petit rayon de soleil. Tu as vécu autant de temps en moi que parmi nous, dans notre famille. On dit qu’il faut 9 mois pour les faire et 9 mois pour s’en remettre. En effet, je sens que je viens de passer une étape, de clôturer un chapitre.
🌷Pourquoi vouloir vous confier ce récit ?
Ce récit je l’ai d’abord écrit pour moi. Me permettre de me replonger dans cette naissance, être sûre de ne pas oublier tous ces détails, ces réflexions qui s’estomperont avec le temps.
C’est un passage de vie et nous avons tous ce besoin universel de transmission. C’est également un magnifique cadeau pour ma fille, cette future femme qui enfantera peut-être un jour à son tour. Les souvenirs s’envoleront avec moi mais les écrits restent. Quel cadeau je trouve de pouvoir connaître son histoire d’incarnation avec tant de détails.
✨️J’ai envie de pouvoir transmettre de l’amour, de la puissance et de la confiance. Moi-même en tant que maman, je me suis baignée d’histoires qui m’ont inspirées et qui m’ont données confiance en la vie afin de vivre notre histoire.
Donnez-vous cette chance si ça vous appelle car la vie est tellement belle et puissante ! ✨️🙏
Amélie – Bien Naître Bébé🌷
