23/11/2025
En novembre, le ciel se replie comme une grande aile d’ombre et de lumière, et cinq planètes s’avancent en rétrograde, non pas pour freiner nos vies, mais pour nous ramener à l’intérieur, là où les véritables mouvements commencent.
On croit souvent que la rétrogradation est un recul, un chaos, une phase de complications… alors qu’en réalité, c’est un retour vers la matrice, un appel à ranger l’invisible, à revisiter ce qui a été négligé, à réentendre ce que nous avions étouffé. Le cosmos ne nous ralentit que pour nous remettre face à nos vérités.
Il y a d’abord ce vent mercurien qui remonte vers son propre sillage et nous oblige à entendre nos mots, nos non-dits, nos phrases suspendues.
Quand Mercure marche à rebours, ce ne sont pas nos appareils qui déraillent : ce sont nos intentions qui demandent à être clarifiées.
Nos communications se purifient.
Nos pensées se remettent en ordre. Il devient presque impossible de continuer à dire « oui » là où un « non » brûle en silence, et impossible de taire ce qui demande à être posé.
C’est une invitation à la précision intérieure : qu’est-ce que je veux réellement exprimer ? quel message ai-je besoin d’honorer ? où ai-je laissé ma vérité se dissoudre ? Mercure nous ramène au cœur du verbe, là où le souffle crée la forme.
Dans le même mouvement, un autre géant, Jupiter, rebrousse chemin pour plusieurs mois, non pour étouffer notre expansion, mais pour l’approfondir.
Quand Jupiter rétrograde, il nous demande de revoir l’amplitude de nos rêves.
Pas ceux qui flattent l’ego, mais ceux qui libèrent l’âme. Il nous pousse à nous demander si l’abondance que nous poursuivons est réellement la nôtre, ou une réponse mécanique à ce que le monde valorise.
Il veut que nous agrandissions ce qui manque d’audace, et que nous laissions mourir ce qui accapare notre énergie sans nourrir notre essence.
C’est le moment d’observer ses aspirations comme on regarde un champ avant le printemps : où faut-il retravailler la terre ? où laisser reposer ? où planter différemment ?
À côté de lui, Saturne continue son long travail de réordonnancement. Sa rétrogradation touche à sa fin, mais sa leçon reste implacable : reprendre responsabilité là où on s’est dispersé, retirer sa loyauté là où elle n’est plus respectée, réinstaller les fondations que l’on a trop longtemps négligées.
Saturne n’est pas là pour punir, il est là pour rappeler. Pour replacer la colonne dans l’axe. Pour exiger la cohérence.
Ce mois-ci, il vient vérifier : qu’as-tu bâti ? sur quoi repose ta vie ? où donnes-tu encore ton énergie par habitude plutôt que par engagement réel ?
Chaque fois que Saturne rétrograde, l’âme passe en r***e les structures — les visibles et les secrètes — pour mieux nous préparer à un nouveau cycle de maturité.
Neptune, lui, traverse le voile comme un grand souffle doux mais intraitable. Quand il recule, les illusions tombent — pas dans le fracas, mais dans la clarté.
Le brouillard se dissipe, mais d’une façon qui surprend : ce n’est pas le monde extérieur qui change, c’est notre regard qui devient perçant. Les intuitions se font plus directes, les rêves deviennent messages, les subtilités deviennent évidentes.
Neptune rétrograde nous demande de regarder la vérité derrière la vérité. Non pas celle que l’on raconte pour être aimée, mais celle qui nous relie à nos dons, à notre mysticisme, à notre clairvoyance première.
C’est le moment où les femmes qui savent… savent encore plus fort. C’est un retour à la vision sauvage, celle qui n’a pas besoin d’être expliquée pour être légitime.
Et puis il y a Uranus, le grand libérateur.
Sa rétrogradation est un séisme silencieux.
Il vient défaire les nœuds que l’on porte depuis trop longtemps, les conditionnements que l’on a épousés sans les choisir, les appartenances qui se révèlent trop petites.
Uranus ne détruit pas. Il ouvre. Il déverrouille. Il révèle ce qui doit être quitté et ce qui doit être réaffirmé.
Lorsque ce titan recule, il nous pousse à reconnaître où nous avons compromis notre liberté pour la paix apparente, où nous avons minimisé nos élans pour ne pas déranger, et où nous avons étouffé notre créativité pour correspondre.
C’est un rétrograde qui dit : « Ta vérité est ton prochain territoire. Ose y entrer. »
Et tout cela se produit en même temps.
Cinq portes ouvertes vers l’arrière, cinq forces qui tirent le fil vers la racine, cinq souffles qui réorientent la conscience.
Ce n’est pas un mois pour accélérer.
Ce n’est pas un mois pour forcer.
C’est un mois pour revisiter, descendre, débusquer, éclairer l’intérieur, nettoyer les angles morts, finaliser les chantiers, clore les boucles, refaire pacte avec soi.
C’est un mois pour réaffirmer son axe, nommer ses vérités, recoudre ses intentions, réaccorder son énergie au sacré.
Ce que le monde appelle “ralentissement”, moi je l’appelle descente initiatique.
C’est le moment où l’on revient dans la grotte, pas pour se cacher, mais pour affûter ses outils. Pas pour se perdre, mais pour se réaccorder au vivant intérieur.
C’est un temps de récolte de l’invisible. Un temps où la lumière ne cherche pas à briller, mais à comprendre d’où elle doit émaner quand la saison nouvelle viendra.
Dans cette fin d’année, rien ne se brise. Tout se prépare.
Les projets reprennent sens.
Les liens se clarifient.
Les visions se stabilisent.
Les intentions deviennent des promesses.
Et l’ombre n’est plus un risque — elle devient une matrice.
C’est le moment de retourner vers soi, de parler vrai, d’écouter profond, et de laisser l’âme dicter les prochains chapitres, non pas dans l’élan, mais dans la lucidité.
Et lorsque la lumière reviendra — car elle revient toujours — nous saurons exactement où poser nos pas.
Corinne De Leenheer
PS — Les cinq rétrogrades du moment :
• Mercure : 9 novembre → 29 novembre 2025
• Jupiter : 11 novembre 2025 → 11 mars 2026
• Saturne : 14 juillet → 28 novembre 2025
• Neptune : 5 juillet → 10 décembre 2025
• Uranus : 6 septembre 2025 → 4 février
2026
Beau dimanche
Carla