26/02/2025
𝙇𝙖 𝙢𝙤𝙙𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙧𝙖𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙙𝙞𝙚́𝙩𝙚́𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 : 𝙘𝙤𝙣𝙛𝙤𝙧𝙢𝙞𝙨𝙢𝙚, 𝙥𝙚𝙪𝙧 𝙙𝙪 𝙟𝙪𝙜𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙚𝙩 𝙥𝙚𝙧𝙩𝙚 𝙙'𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩𝙞𝙩𝙚́ 𝙥𝙧𝙤𝙛𝙚𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣𝙣𝙚𝙡𝙡𝙚
La diététique, comme la mode, suit des tendances. Il y a les courants dominants, les "bonnes pratiques" érigées en références absolues, et les injonctions à suivre sous peine de paraître dépassé. On parle de régimes tendances, de nouvelles méthodes comportementales, d'accompagnements validés par la science et le consensus professionnel. Comme dans l'univers de la mode vestimentaire, les professionnels sont pris dans un phénomène de masse, où exister en dehors du cadre pré-établi peut paraître risqué.
Mais au fond, qui fixe ces normes et ces tendances ? Et à quel prix sont-elles suivies ?
𝙇𝒆 𝒄𝙤𝒏𝙛𝒐𝙧𝒎𝙞𝒔𝙢𝒆 𝒅𝙞𝒆́𝙩𝒆́𝙩𝒊𝙦𝒖𝙚 : 𝙚𝒏𝙩𝒓𝙚 𝙥𝒓𝙚𝒔𝙨𝒊𝙤𝒏 𝒄𝙤𝒍𝙡𝒆𝙘𝒕𝙞𝒗𝙚 𝙚𝒕 𝒑𝙚𝒖𝙧 𝙙𝒖 𝒓𝙚𝒋𝙚𝒕
Le praticien diététicien, soucieux de sa place au sein de sa profession, subit une double pression. Celle de ses pairs d’abord, qui définissent des standards implicites de "bonne pratique" à suivre, sous peine de voir sa crédibilité remise en question. Celle des patients ensuite, qui viennent avec des attentes pré-formatées : des conseils alimentaires, un plan à suivre, des chiffres, des résultats mesurables.
Face à cette double attente, le praticien peut éprouver un conflit intérieur profond :
- Oser innover et prendre le risque d’être incompris ou mal perçu.
- Se conformer au modèle attendu et s’éteindre progressivement dans une pratique sans saveur.
Et c’est ainsi que beaucoup finissent par étouffer leur propre approche, évitent de dévier des normes, et adoptent un discours standardisé, rassurant, mais dépersonnalisé.
𝙇𝒆 𝒎𝙪𝒕𝙞𝒔𝙢𝒆 𝒇𝙖𝒄𝙚 𝙖𝒖𝙭 𝙗𝒊𝙚𝒏-𝒑𝙚𝒏𝙨𝒂𝙣𝒕𝙨 : 𝙡𝒂 𝒑𝙚𝒖𝙧 𝙙𝒆 𝒍𝙖 𝙙𝒊𝙨𝒔𝙞𝒅𝙚𝒏𝙘𝒆
Ce phénomène n’est pas propre à la diététique. L’histoire montre que dans tout corps de métier, il existe des codes à respecter sous peine de se voir exclu du "clan". La pensée dominante, parfois présentée comme une évidence scientifique ou une norme éthique, devient un dogme dont il est dangereux de s'éloigner.
Le praticien qui ose poser un regard différent, questionner le bien-fondé de certaines recommandations standardisées, ou proposer une prise en charge plus humaine et globale, prend le risque du mutisme forcé. Car s’il parle trop fort, il sera taxé d’hérésie. Il se taira donc, par souci de conformité, par crainte du jugement, ou par peur de l'exclusion.
𝙋𝒘𝙖 𝙚𝒕 𝑴𝙤𝒊 : 𝒖𝙣 𝙤𝒖𝙩𝒊𝙡 𝙝𝒐𝙧𝒔 𝒄𝙖𝒅𝙧𝒆, 𝙚́𝒍𝙤𝒈𝙚 𝙙𝒆 𝒍𝙖 𝙙𝒊𝙨𝒔𝙞𝒅𝙚𝒏𝙘𝒆
C’est ici que Pwa et Moi trouve toute sa place. Ce jeu n’est pas un simple outil diététique. Il est une rupture volontaire avec la vision standardisée de l’accompagnement nutritionnel. Il invite à parler autrement de l’alimentation, en osant aborder les aspects symboliques, émotionnels et psychologiques qui y sont liés.
Mais un outil inclassable dans une profession aux cases bien définies pose problème. Il est difficile à adopter, car il oblige le praticien à sortir du rôle attend et à se positionner comme un acteur du changement.
Or, changer demande du courage. Pwa et Moi devient alors un miroir :
- Soit il est perçu comme un outil novateur et libérateur.
- Soit il est rejeté car il ne rentre pas dans le cadre des "bonnes pratiques".
Il devient un test pour le praticien lui-même : accepte-t-il de se différencier et d’assumer pleinement une posture plus libre et personnelle ?
𝘾𝙤𝙢𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙨𝙩𝙚𝙧 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙢𝙤𝙙𝙚 𝙙𝙚𝙨 "𝙗𝙤𝙣𝙣𝙚𝙨 𝙥𝙧𝙖𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨" 𝙚𝙩 𝙖𝙛𝙛𝙞𝙧𝙢𝙚𝙧 𝙨𝙤𝙣 𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩𝙞𝙩𝙚́ 𝙥𝙧𝙤𝙛𝙚𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣𝙣𝙚𝙡𝙡𝙚 ?
Alors comment sortir de cette tendance à la standardisation des pratiques sans risquer l'isolement ou la perte de crédibilité ?
Réinterroger ses propres croyances : Qu’est-ce qui dans ma pratique résulte d’une vraie conviction, et qu’est-ce qui est dicté par la peur de déroger à la norme ?
- Se former autrement : Aller chercher des ressources en dehors du circuit classique, explorer la psychologie, la philosophie, l’approche holistique, et s’autoriser à piocher dans différentes disciplines.
- Oser des consultations à son image : Ne pas avoir peur d’intégrer sa personnalité, sa vision du monde, sa manière propre d’accompagner, quitte à perdre quelques patients au profit de ceux qui seront en vraie résonance avec l’approche.
- S'entourer autrement : Il existe des collectifs, des réseaux et des espaces de discussions pour les professionnels qui refusent le conformisme rigide. Les rejoindre permet de se sentir moins seul dans cette transition.
- Accepter d’être critiqué : Sortir du cadre génère toujours des réactions. Mais à long terme, c’est en affirmant une identité forte que l’on se construit une patientèle engagée et une pratique plus alignée avec ses valeurs.
𝑬𝙩 𝙨𝒊 𝒍𝙖 𝙡𝒊𝙗𝒆𝙧𝒕𝙚́ 𝙚́𝒕𝙖𝒊𝙩 𝙡𝒂 𝒗𝙧𝒂𝙞𝒆 𝒃𝙤𝒏𝙣𝒆 𝒑𝙧𝒂𝙩𝒊𝙦𝒖𝙚 ?
Il est temps d'oser revendiquer le droit à une diététique singulière, plus humaine, plus incarnée. Refuser la dictature des tendances ne signifie pas rejeter la science ou les bases du métier, mais simplement s’autoriser à être plus qu’un simple rouage d’un système formaté.
La vraie bonne pratique, c’est peut-être simplement d'𝙤𝒔𝙚𝒓 𝒆̂𝙩𝒓𝙚 𝙨𝒐𝙞.