21/07/2024
J’ai 47 ans.
À 16 ans, j’habite déjà seule. Grosse fracture familiale. Beaucoup de blessures. Je sors énormément et je trouve dans la fête une famille, une place. Je frôle les limites, mais je suis forte et je ne bascule jamais vraiment de l’autre côté.
À 19 ans, je rencontre mon mari. Il a déjà trois merveilleux enfants que j’accueille dans ma vie sans me poser de questions. Comme une évidence. Je serai la belle-mère que j’aurais voulu avoir. Je répare.
À 32 ans, mon papa se su***de trois mois avant mon mariage. Choc émotionnel épouvantable que mon cerveau met à distance tout seul. Pas ma peau, psoriasis en goutte pour me rappeler que je souffre même si je ne le sens pas. Je réouvre et retourne vers la fête.
À 35 ans, je reprends des études pour exercer le métier dont j’ai toujours rêvé. Sans diplôme, ce qui était une grosse blessure, je trouve le moyen de faire un BAC grâce aux ouvertures que le système propose. Je suis engagée rapidement dans l’aide à la jeunesse et j’accompagne des dizaines de jeunes et familles. Je répare une grosse blessure.
À 42 ans, c’est ma maman qui meurt brutalement. Sans prévenir, toute seule. Ça se rouvre, mais là, je sens tout. Et je laisse faire le processus de la tristesse. Je décide de quitter mon travail et de créer mon cabinet privé. Blessure qui me met en mouvement.
Aujourd’hui, je fais le métier de ma vie. Et j’aborde enfin les sujets qui ont jalonné mon parcours. Les béquilles que j’ai « choisies » pour m’aider à supporter la douleur. Aujourd’hui, je n’ai plus du tout besoin d’elles. Je me suffis et surtout je m’aime. Ce qui n’avait jamais été le cas.
Tes blessures sont tes guides. Tes dépendances sont tes béquilles. Comprendre et te mettre en mouvement te libère de tout ça et te permet de devenir qui tu es.
Et toi ? Tu as fait quoi de tes blessures ?
Gaëlle 💋❤️