15/06/2025
Hier, en consultation, une mère de deux adolescents âgés de 13 et 17 ans m’a demandé des conseils pour réguler l’usage des écrans.
Elle m’a expliqué avoir tenté de limiter le nombre d’heures passées sur leurs téléphones, mais en vain : il y a toujours une bonne raison pour dépasser les limites. Ses enfants justifient leur temps d’écran par des échanges liés aux devoirs – que ce soit via Snapchat pour communiquer, WhatsApp pour partager des documents, ou encore le haut-parleur pour travailler à plusieurs sur un même document.
Quand elle souligne que leur temps d’écran peut atteindre 8 à 9 heures par jour, ils ne voient pas où est le problème. Selon eux, leur génération communique ainsi : les interactions sociales passent désormais par le téléphone.
Cette maman, dépitée, constate que ses adolescents passent parfois la soirée à discuter via leur téléphone… avec un voisin qu’ils pourraient pourtant rejoindre en personne.
Je lui ai proposé d’aborder le problème autrement.
Plutôt que de chercher à limiter le temps d’écran, pourquoi ne pas instaurer des moments précis sans téléphone, à condition qu’elle puisse être présente pour faire respecter cette règle – y compris pour elle-même ? Par exemple, déposer tous les téléphones sur la table du salon à vue de tous, à des horaires définis.
On peut appeler cela des moments de "respiration numérique". Pour qu’ils soient efficaces, ces moments doivent être associés à une activité familiale ou sociale : par exemple, un créneau de 12h00 à 14h00 incluant le repas. En soirée, on peut proposer une activité collective : regarder un film, faire un bowling, un jeu de société ou un escape game. Dans le cas de la télévision, il s’agit d’un autre type de consommation d’écran, plus partagé et social.
Il est difficile de savoir aujourd’hui si, à long terme, l’absence des aspects non verbaux de la communication – que l’on ne peut apprendre qu’en interagissant physiquement avec les autres – aura des effets néfastes…