15/10/2025
QUI VEUT LA MORT DES ACADÉMIES ❔
Personne, nous en sommes persuadés. Pourtant, c’est ce que vous, personnel politique, souhaitez voter.
Les différents acteurs de l’Enseignement Secondaire Artistique à Horaire Réduit (ESAHR) — les académies de musique, des arts de la parole, de la danse, des arts plastiques, visuels et de l’espace— ont pris connaissance avec une profonde sidération des récentes mesures gouvernementales qui les concernent directement.
Après un premier ensemble d’annonces déjà préoccupantes — suppression des nominations, fusion des petites écoles, remise en cause du barème 501 —, nous découvrons aujourd’hui la fin de la gratuité pour les moins de 12 ans. Cette décision provoque une inquiétude immense au sein de nos établissements.
Les conséquences que nous anticipons sont graves :
• une CHUTE IMPORTANTE des inscriptions dès la rentrée 2026-2027, en particulier dans les régions socialement fragilisées ;
• NOMBREUSES PERTES D'EMPLOIS à la rentrée 2028, y compris dans les directions ;
• des FUSIONS ou fermetures d’écoles et de sections ;
• des mises en disponibilité de personnels pourtant nommés ;
• la suppression de cours et, à terme, de domaines entiers d’enseignement artistique.
Cette mesure semble en apparence budgétairement minime mais elle menace profondément l’existence même de nos académies, tout en contribuant très peu au budget de la FWB. Petite contribution pour effet désastreux.
L’ESAHR est un modèle que de nombreux pays européens nous envient. De Molenbeek à Arlon, de Malmedy à Mouscron, nos académies constituent un maillage territorial exceptionnel où toutes les générations, toutes les origines sociales, se côtoient et apprennent ensemble. Elles sont aussi la principale rampe de lancement vers l’enseignement supérieur artistique et un vecteur essentiel de cohésion, d’ouverture et de culture pour notre Communauté.
Depuis 1998, nos établissements font preuve d’une résilience exemplaire, s’adaptant sans relâche aux contraintes budgétaires et structurelles. Le passage de 0 € à 94 € pour les moins de 12 ans met en péril cet équilibre déjà fragile et risque, à terme, d’entériner une séparation entre un enseignement artistique réservé