07/03/2024
Les « superpouvoirs du TDAH » ??
Bonjour,
Aujourd’hui, je souhaite aborder un sujet qui peut sembler polémique : les « superpouvoirs du TDAH ».
Certains de mes collègues considèrent que, du fait de son caractère de « trouble » répertorié dans le manuel diagnostique DSM-V de l'association américaine de psychiatrie (APA), le TDAH peut être envahissant, handicapant, invalidant… Ainsi, percevoir certains symptômes comme des « superpouvoirs » peut sembler ironique, voire péjoratif pour certaines personnes.
Pourtant, lors d'une discussion récente avec l'un de mes jeunes patients, âgé de 8 ans, nous avons évoqué les « X-Men » et fait une analogie avec le TDAH. Dans les X-Men, les personnages ont un fonctionnement « atypique », se sentent « différents », parfois « peu compris », voire « mis à l'écart », jugés, étiquetés et stigmatisés.
Dans le film, les personnages dotés de superpouvoirs apprennent à mieux se connaître et à gérer leurs pouvoirs, initialement perçus comme désavantageux, incontrôlables et difficiles à maîtriser, dépassant parfois leurs propres limites. « Malédiction ou bénédiction ? ».
Mon jeune patient considère « sa créativité hors du commun » et « l’hyperfocalisation » comme ses « superpouvoirs », des traits que nous avons discutés comme pouvant être à la fois des atouts et des défis majeurs.
Nous avons conclu que, de la même manière que les superhéros doivent composer avec leurs pouvoirs, il en va de même pour les personnes présentant un TDAH, et que cela ne devrait pas nécessairement être source de culpabilité.
Je crois qu'il est déjà assez difficile pour certaines personnes d'accepter leur place dans la neurodiversité sans ajouter de connotations négatives. Oui, le TDAH est un trouble, mais pourquoi ne pas permettre aux enfants d'adopter une perspective plus positive, motivante ou encourageante sur leur fonctionnement ?
Personnellement, je préfère écouter mes patients parler de leurs "superpouvoirs", les accompagner avec bienveillance, et utiliser cela comme une opportunité pour éduquer et nuancer en fonction de leurs symptômes.
Récemment, nous avons même réalisé des dessins à l'aquarelle ensemble en consultation, en discutant de cette manière de percevoir leur propre fonctionnement. Je préfère laisser un espace à l’expression.
Je vous laisse découvrir en photo les dessins réalisés lors de ces séances.
Quel est votre point de vue en tant que professionnel ou en tant que patient ?
Lizette