04/05/2025
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Nous sommes les enfants de parents qui ne sont jamais allés en thérapie
Nous sommes les enfants de ceux qui ont fait du mieux quâils pouvaient, avec ce quâils avaient.
Nous avons grandi dans les silences, ceux qui recouvraient ce qui ne sâest jamais dit.
Dans des rĂšgles quâon ne remettait pas en question, dans des Ă©motions contenues jusquâĂ devenir invisibles.
Nous avons appris Ă lire les gestes plutĂŽt que les mots, Ă survivre dans lâincertitude de ce qui ne se disait pas, Ă chercher un sens dans ce qui, pour eux, nâavait mĂȘme pas de nom.
Il ne sâagit pas de juger leur niveau de conscience, mais de comprendre que chaque gĂ©nĂ©ration porte le poids de sa propre histoire. Nos parents furent eux aussi les enfants dâun temps oĂč la vulnĂ©rabilitĂ© Ă©tait un luxe, et lâintrospection, un sentier peu empruntĂ©.
Ils ont grandi dans un monde oĂč les blessures ne se nommaient pas : on les endurait, simplement.
OĂč les limites Ă©taient soit rigides, soit absentes.
OĂč lâamour se prouvait par le sacrifice, non par les mots.
Et pourtant, nous sommes lĂ .
Apprenant Ă nommer ce quâils nâont pas su dire.
Ă reconnaĂźtre les peurs quâon nous a lĂ©guĂ©es sans le vouloir.
Ă nous accorder le droit de ressentir sans craindre dâĂȘtre jugĂ©s.
Car guĂ©rir, ce nâest pas accuser, câest comprendre : ce que nous avons reçu, câest tout ce quâils ont su offrir.
Câest regarder leur histoire avec compassion, et la nĂŽtre avec responsabilitĂ©.
Nous sommes les enfants de parents qui ne sont jamais allés en thérapie, mais nous avons choisi un autre chemin.
Il nous revient de dĂ©passer ce que nous avons appris sans le renier, de construire sans dĂ©molir, dâhonorer sans rĂ©pĂ©ter.
Il nous appartient dâaccepter que le passĂ© ne peut ĂȘtre changĂ©, mais que son Ă©cho peut ĂȘtre transformĂ© dans notre vie.
Il nous revient dâaccueillir nos blessures avec tendresse, dâen faire des sources de sagesse, et de nous permettre dâĂȘtre, Ă chaque pas, la gĂ©nĂ©ration qui ouvre la voie Ă de nouvelles façons dâaimer, de vivre, dâexister, dâĂtre.
Â©ïž đđŠđ„đđŠđŁ đđđđ đđđŠ