
28/08/2025
Opinion : Je ne suis pas entièrement d’accord avec cet article, qui présente essentiellement la situation sous le prisme de la dernière ligne des émissions des gaz à effet de serre et de leur action sur le climat, sans considérer une approche plus holistique du problème. Bien sûr, la voiture individuelle a un impact énorme et y renoncer peut réduire fortement les émissions. Mais si on regarde la situation dans son ensemble, je pense que l’alimentation industrielle, et plus particulièrement la surconsommation de viande et autres merdes hypertransformées en Occident, est tout aussi problématique, voire plus.
Quand on prend en compte non seulement le CO2 mais aussi la déforestation massive liée à l’élevage, l’utilisation massive de pesticides et engrais chimiques, l’appauvrissement des sols, la destruction de la vie organique et de la biodiversité, ou encore la pollution de l’eau, je ne peux pas me limiter à une simple lecture carbone. À mes yeux, un régime alimentaire fortement carné peut générer autant d’émissions qu’une voiture utilisée modérément, tout en entraînant une cascade d’effets destructeurs pour les écosystèmes. À l’inverse, une alimentation végétale locale et durable ou simplement moins carnée permet non seulement de réduire le CO2, mais aussi de soulager les sols, de préserver l’eau douce et de ralentir l’effondrement de la biodiversité.
Je trouve aussi que l’évolution démographique est trop souvent oubliée dans ce type d’analyse. La population mondiale a doublé en cinquante ans et, si chacun adoptait le modèle alimentaire occidental, les besoins agricoles et en terres cultivables exploseraient. Cette généralisation me paraît encore plus insoutenable que celle de la voiture individuelle, car elle mettrait directement en péril notre capacité à nourrir l’humanité sans détruire ce qui reste de nos écosystèmes.
Pour toutes ces raisons, je crois que réduire fortement la consommation de nourriture industrielle est un geste au moins aussi décisif pour l’avenir de la planète que renoncer à la voiture. Et plutôt que d’opposer ces deux transformations, en donnant au passage bonne conscience aux bouffeurs de steaks aux hormones et autres poissons issus du chalutage, j’ai la conviction qu’elles doivent aller de pair si on veut réellement avoir un modèle soutenable et décisif à suivre ! C’est peut-être moins politiquement correct que de toujours taper sur la voiture, mais c’est aussi une réalité que l’on ne peut plus ignorer. 
Cédric
Vivre sans voiture, une meilleure action pour le climat qu'arrêter l'avion ou devenir végétarien ? On entend souvent que le fait